03/03/06 (B340-A) AFP / France-Info : Ouverture d’une information judiciaire contre le porte-parole du Quai d’Orsay, selon Maitre Morice, le conseil de Mme Borrel. Cette instruction fait suite à la plainte déposée par Elisabeth Borrel avec constitution de partie civile pour « entrave à la Justice ».
____________________________ Note de l’ARDHD
Lorsque nous avions pris connaissance de la déclaration du Porte-Parole du Quai d’Orsay, annonçant que le dossier judiciaire de l’instruction de l’affaire Borrel allait être envoyé à Djibouti, nous nous étions étonnés du fait que l’éxécutif puisse interférer dans le législatif, alors que la séparation des pouvoirs est un dogme fondamental de la République ….
_______________________________________ AFP
PARIS (AFP)
3 Mars 2006 14h55
Affaire Borrel : information judiciaire
visant l’ex-porte-parole du Quai d’Orsay
Une information judiciaire visant l’ex porte-parole du Quai d’Orsay Hervé Ladsous va être ouverte au tribunal de Paris, contre l’avis du parquet, pour des pressions dans l’enquête sur la mort du juge Borrel, a annoncé vendredi l’avocat de la famille Borrel, Me Morice.
Cette information judiciaire fait suite à une plainte avec constitution de partie civile d’Elisabeth Borrel, veuve du juge d’instruction, déposée le 7 février 2005 devant la doyenne des juges d’instruction de Paris, Fabienne Pous.
Cette plainte visait une déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay du 29 janvier 2005 qui assurait qu’une copie du dossier relatif au décès du juge Borrel serait transmise à la justice djiboutienne qui en avait fait la demande.
Le juge d’instruction « était seul compétent pour apprécier la suite à y réserver. Or, la déclaration du porte-parole du Quai d’Orsay visée par la plainte est antérieure de dix jours à la saisine du magistrat », contastent les deux vice-présidentes du tribunal, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, qui ont ordonné l’ouverture d’information.
« Dès lors qu’elle anticipait la décision à venir en affirmant qu’+une copie du dossier (…) sera prochainement transmise à la justice djiboutienne+, cette déclaration est susceptible de fonder l’infraction » visée (pressions sur la justice), ont conclu les magistrates.
« Cette décision est une grande satisfaction pour Mme Borrel », a commenté Me Morice en espérant que l’information judiciaire permettra de démontrer « les pressions politiques exercés » dans ce dossier. « Nous saluons l’indépendance des deux juges d’instruction qui ont refusé de suivre les réquisitions de non-informer du parquet », a-t-il ajouté.
Le parquet de Paris avait estimé, dans des réquisitions prises le 12 août, que les faits dénoncés ne sauraient « constituer +un commentaire tendant à exercer des pressions ou d’influencer la décision d’une juridiction d’instruction ».
Le corps à moitié calciné de Bernard Borrel avait été retrouvé dans un ravin à Djibouti en 1995. Une enquête djiboutienne avait conclu à un suicide, celle menée en France privilégie l’assassinat.