24/03/06 (B343-A) Texte du Fax adressé par l’ARDHD à Monsieur le Préfet à Quimper pour lui demander d’accorder le droit d’Asile à M. Abdoulkader Mohamed Guidar et à sa famille. (ARDHD)
Monsieur le Préfet,
Je viens d’être informé de la décision de refus d’accorder le droit d’asile, prise le 2 mars par la Commission de recours et qui a été signifiée le 9 mars 2006 à M. Abdoukalder Mohamed Guidar, réfugié djiboutien et habitant xxxxxxxxxxxxxx à 29000 Brest.
Je me permets d’intervenir auprès de votre haute autorité pour solliciter une étude attentive de ce dossier, que nous connaissons bien au sein de notre Association pour la Défense des Droits de l’Homme à Djibouti (ARDHD site https://www.ardhd.org).
En décembre 2004, j’ai reçu ce Monsieur au siège de l’Association, car il souffrait psychologiquement des suites des tortures qu’il avait subies pendant une vingtaine de jours dans son pays. J’ai pris rendez-vous pour lui avec une Association spécialisée dans le soutien aux victimes de la torture. Je l’ai accompagné le 14 mars 2005. Sans entrer dans le secret médical, le médecin qui l’a accueilli a confirmé qu’il présentait des séquelles psychologiques sérieuses, conséquence des actes violents et des humiliations auxquels il avait été soumis dans les locaux de la Gendarmerie de Tadjourah (République de Djibouti) entre le 12 juin et le 2 juillet 1998.
Notre Association lance actuellement une campagne pour dénoncer la présence en France, à l’Ecole de Guerre du Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie djiboutienne, Zakaria Hassan Aden, qui était le responsable des « commandos de la torture » à cette époque.
La connaissance extrêmement précise que nous avons de la situation et du contexte à Djibouti, m’autorise à affirmer que le renvoi à Djibouti de cette personne et de sa famille, l’exposerait inévitablement à une arrestation immédiate, à de nouvelles tortures et comme cela arrive souvent dans ces cas-là, à une exécution extra-judiciaire.
C’est la raison pour laquelle je me permets de solliciter une nouvelle étude de son dossier et surtout l’acceptation de sa demande d’asile, car elle est tout à fait justifiée et que nous avons pu vérifier les points qu’il évoque.
Vous remerciant à l’avance de l’intérêt que vous porterez personnellement à ce dossier et à la vie d’un homme qui est en jeu, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet à l’assurance de ma haute considération.
Jean-Loup Schaal
Président de l’ARDHD
P .J.
1 – Article publié le 19 décembre sur notre site Internet
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