11/05/06 (B349-A) LDDH : la situation déplorable des syndicats libres à Djibouti et de la défense des travailleurs ….


Le Président

NOTE D’INFORMATION DU 10 MAI 2006

QUEL AVENIR
POUR LE SYNDICALISME LIBRE ?


A l’heure où le pouvoir fête avec l’argent public le premier anniversaire du second mandat présidentiel, les Défenseurs des Droits de l’Homme s’inquiètent de la poursuite d’une politique dictatoriale sournoise basée entre autres sur la neutralisation des syndicats indépendants.

Alors qu’ailleurs dans le monde, les Travailleurs ont fêté le 1er mai par des manifestations contre la remise en cause des acquis sociaux, notre pays s’enfonce durablement dans la régression sociale.

Ainsi, par la voix de son ministre de l’emploi, le pouvoir a souhaité bonne fête aux Travailleurs en vantant au passage les avancées imaginaires contenues dans son nouveau Code du Travail.

Pour leur part, les syndicats indépendants sévèrement réprimés ces derniers mois, ont placé ce 1 er mai 2006 sous le signe du deuil syndical.

Ce qui n’a pas empêché les syndicats sponsorisés de donner de la voix conformément aux directives du gouvernement qui les médiatise au gré de sa propagande politico sociale.

C’est ainsi, que les clones syndicaux ont fait mine de protester contre les licenciements selon eux programmés par les compagnies pétrolières, tout en plaidant pour l’amélioration du statut des Dockers.

Comme il fallait s’y attendre, ces syndicats agrées n’ont pas eu un mot pour dénoncer les emprisonnements arbitraires et licenciements abusifs des Travailleurs portuaires en septembre 2005, sans parler des licenciements à caractère politiques qui frappent quotidiennement les agents de l’Etat.

De surcroît, le silence assourdissant des syndicats-maison sur le nouveau Code de Travail antisocial est proprement ahurissant.

Pourtant, la liberté syndicale constitue un baromètre de l’état démocratique d’un pays. Comment peut-on donc parler du Développement économique, de lutte contre la pauvreté, tout en bafouant les droits inaliénables des Travailleurs ?

Par ailleurs, mettant en avant sa vocation de plaque tournante commerciale, la République de Djibouti se prépare à accueillir en novembre prochain un Sommet des Chefs d’Etat des pays membres du COMESA.

Paradoxalement, c’est en violant ses engagements internationaux et en étouffant les libertés syndicales que ce Gouvernement compte asseoir son image internationale.

Fidèle à sa mission de défense des Défenseurs des Droits Economiques, Sociaux et Culturels, la Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) :

  • condamne le musellement du Syndicalisme Indépendant à Djibouti ;
  • dénonce vigoureusement la promotion officielle du syndicalisme-maison ;
  • Demande au BIT, à l’OIT, à la CISL, à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), ainsi qu’à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme, de poursuivre leurs actions publiques pour la Liberté syndicale en République de Djibouti.

M. NOEL ABDI Jean-Paul