13/08/06 (B362) La Nation annonce la signature d’un accord djibouto-éthiopien pour l’interconnexion des réseaux électriques des deux pays, vers 2007 / 2008. Une nouvelle annonce à la Guelleh, avec des objectifs dissimulés ? (Lecteur)
Le projet d’interconnexion des réseaux électriques djiboutiens et éthiopiens est un serpent de mer qui est né en 1985, avant les élections, pour faire une annonce électorale.
Depuis, cette date, Gouled puis Guelleh ressortent l’affaire dès lors qu’ils sont en difficulté ou lorsqu’ils ont besoin de faire rêver le peuple …
Une affaire qui sert la dictature.
Hormis le fait que l’interconnexion des réseaux présenterait, sans aucun doute, des avantages en terme de distribution et de rationnalisation, le projet câche bien d’autres choses :
– l’incurie d’Ali Guelleh à assurer une production électrique à la hauteur des besoins des Djiboutiens. Comme il a détourné, pour son compte et pour celui de la famille dirigeante, toutes les aides (4 à 5 fois le budget nécessaire) qui auraient permis de moderniser, d’accroître et d’entretenir la centrale de Boulaos, la production disponible décline, les pannes se multiplient, ….
– la nécessité de faire croire que les relations du régime avec l’Ethiopie sont bonnes. Dans un contexte où Guelleh est soupçonné d’avoir commandité des attentats à Dire-Dawa, via la SDS, il faut qu’il joue un double jeu …. Alors on ressort le serpent de mer.
– les besoins financiers. Qui va financer le projet ? Des aides extérieures bien entendu ! Miam miam, de l’argent frais à détourner au moins partiellement. Que c’est bon !
Avec ce serpent de mer, Guelleh fait croire à la population que les problèmes de rationnement électrique vont disparaître comme par magie et que l’Ethiopie aura la capacité de pallier les insuffisances de Boulaos, y compris en été, en période de forte demande. Je vous parie que la production éthiopienne n’aura pas les capacités pour cela. D’autant plus que l’Ethiopie se développe de son côté, ce qui entraîne automatiquement un accroissement de sa demande intérieure.
Non, l’interconnexion n’a qu’un but, celui de permettre d’étaler les demandes de deux ou plusieurs pays, qui ont des pics de consommation à des heures ou à des périodes différentes et cela doit pouvoir fonctionner dans les deux sens. Mais ne nous trompons pas, cela ne permettra pas de pallier la défaillance endémique de l’un des partenaires.
Alors Guelleh, toujours l’adepte du double jeu ? D’un côté, il signe un accord qualifié d’amical et de l’autre il tente de créer un désordre dans la deuxième ville du pays. Cela n’étonnera personne.