24/08/06 (B363-B) Le Nouveau Réveil (Côte d’Ivoire) : la vérité sur la disparition du Journalise Guy André Kieffer en Côte d’ivoire, commence à éclater. (Autres informations RFI, Le Patriote)

Révélations de Bernard Kieffer, le frère du Journaliste franco-canadien, disparu en avril 2004 en Côte d’Ivoire, probablement assassiné.

Que savent les autorités françaises ?

 

jeudi 24 août 2006 ____________________________ Le nouveau Réveil (CI)

Les révélations de Bernard Kieffer, frère de Guy André Kieffer sont à la fois effrayantes, troublantes et accablantes.

Effrayantes pour le commun des mortels qui ne manque pas d’avoir la chair de poule devant la froideur de la monstruosité.

Troublantes pour tous ceux qui jusque-là se contentaient de dire que Kieffer avait disparu et que personne ne savait où il est.

Enfin accablantes pour des gens au sommet de l’Etat qui avaient été cités en son temps comme commanditaires, exécutants et complices de l’enlèvement de Kieffer. . Mieux, les révélations de Bernard Keiffer sont une accusation directe au régime ivoirien qui de sang-froid aurait liquidé ce journaliste gênant.

Qui était en effet le capitaine Tony Oulaï au moment des faits ?

L’intéressé l’a dit lui-même, il était jusqu’à un passé récent avant de prendre ses distances, presque l’homme à tout faire du régime. Celui qui exécutait les plus sales besognes. Instructeur des miliciens, il était également mécanicien et pilote des hélicoptères de guerre MI-24 pour le compte du régime FPI. Il était l’homme des missions sécrètes et des opérations.

Le régime était donc à ses petits soins.

Si les allégations de Bernard Kieffer se confirment, on peut dire alors que c’est le régime FPI qui a planifié l’enlèvement et l’exécution de Kieffer. Car à ce moment, le capitaine Tony Oulaï ne pouvait rien entreprendre sans les instructions et les directives du sommet du régime.

Dans tous les cas, les déclarations de Bernard Kieffer constituent une sérieuse piste pour éclairer cette sale affaire qui n’a que trop duré.

Qui, en effet, a commandité l’enlèvement ? Qui a enlevé le journaliste ? Qui l’a décapité ? Qui l’a enterré ? Qui l’a déterré quelques jours après, puis l’a enterré de nouveau? Sur ordre de qui ? Et Pourquoi ?

Sans doute la vérité totale n’est plus loin.

Ouattara Chérif

___________________________ Interview RFI reprise par le Patriote

Bernard Kieffer (Frère de Guy André Kieffer) :
“Mon frère a été interrogé par Tony et un Colonel”

Le Patriote No. 2070 du Jeudi 24 Aout 2006

Disparition de Guy-André Kieffer

Il y a de nouveaux éléments sur la disparition du journaliste franco-canadien. Son frère Bernard Kieffer s’est confié mercredi soir à «RFI».

RFI : Avez-vous de nouveaux éléments dans l’enquête ?
Bernard Kieffer : Mon frère aurait été enlevé en milieu de la journée, 13h15 je crois, sur le parking du super marché PRIMA à Abidjan. Conduit ensuite à la villa de Tony Oulaï qui se trouve dans le quartier Attoban- Riviéra.

Il a été interrogé sur place.

Dans les heures qui ont suivi, il a été interrogé par un colonel dont j’ignore le nom pour l’instant mais qui l’aurait questionné pendant deux jours.

Ceci nous amène au 18 Avril soir au moment où mon frère est ramené dans l’une des propretés de Oulai qui se trouve à la périphérie d’Abidjan. Et là, il aurait été exécuté et inhumé sur place. Donc, on est au 18 Avril soir. Dans les jours qui ont suivi, c’est-à-dire du 20 au 21 Avril, son corps aurait été transporté ailleurs.

RFI : Et en ce qui concerne les commanditaires, l’enquête se précise.
BK : Cela est certainement beaucoup plus difficile et ça sera peut-être l’étape ultérieure. Pour l’instant,on n’en est pas là.

Le travail du juge se focalise sur la dimension opérationnelle. Et moi je n’ai pas d’éléments sur l’identité du commanditaire.

(Propos recueillis sur RFI
par D. Maïmouma)

_____________________________ Le Patriote

Côte d’Ivoire: Affaire Kieffer – révélations sur la disparition du journaliste

Le Patriote (Abidjan)

23 Août 2006
Publié sur le web le 23 Août 2006

Kigbafory Inza

Ce n’est pas une surprise. C’est une confirmation. L’épais nuage sur la disparition, le 16 avril 2004, du journaliste franco-canadien Guy André Kieffer s’éclaircit de plus en plus.

Depuis quelques jours, Bernard Kieffer, le frère du journaliste, le juge d’instruction en charge de l’affaire, Patrick Ramaël, et un policier français séjournent à Abidjan.

Ils ont été aperçus plusieurs fois à la Police judicaire, au Parquet d’Abidjan-Plateau et dans divers quartiers d’Abidjan. Selon une source judiciaire ivoirienne, les trois Français sont à Abidjan pour reconstituer les faits. Et ils ont de la matière.

Selon notre interlocuteur, la police française connaît parfaitement, à ce jour, le parcours et les circonstances de la mort du journaliste Guy-André Kieffer. Mais aussi les noms des personnes impliquées. C’est-à-dire les exécutants (au nombre de 17) et les commanditaires.

Ce magistrat ivoirien qui est très au faîte du dossier explique que, contrairement aux premières certitudes, Guy-André Kieffer est mort dès le troisième jour de son enlèvement. Après son enlèvement, l’après-midi du 16 avril, notre confrère a subi plusieurs interrogatoires dans divers lieux d’Abidjan: un bureau de l’immeuble Sciam à Abidjan-Plateau (interrogé en présence du locataire d’alors, le ministre Bohoun Bouabré), le domicile du Capitaine Tony Oulaï à Abidjan-Cocody, le sous-sol de la Présidence de la République (où il a été interrogé par un colonel) et enfin la ferme de poulets du capitaine Tony Oulaï à Yopougon.

Selon une source policière française, tout indique que ce dernier a été le principal exécutant dans cette affaire. Il a été présent à toutes les étapes, insiste-t-il, à savoir à l’enlèvement et à l’achèvement du journaliste. Une source policière ivoirienne confirme en effet que Kieffer est mort, sans dire comment, dans la ferme de poulets de Tony Oulaï.

Il y a été très vite enterré avant d’être déterré quelques jours plus tard, lorsque l’affaire a commencé à faire grand bruit. Tous ces faits ont été reconstitués par les trois Français. Ces derniers qui repartent ce soir pour Paris ne sont pas pour autant totalement satisfaits. Ils ne savent toujours pas où se trouve le corps du journaliste.