08/11/06 (B368) COMESA : la chronique des Djiboutiens. A qui profitera le COMESA ? Abdourahman Borreh ??? (Mohamed Abdoulkader)

A
qui profitera le Comesa : Abdourahman Mahamoud Boreh ?

Historiquement,
il y a les tenants de la place économique de Djibouti tels que les
groupes français Marill ou Massida, les familles italiennes ou corses,
et il y a depuis une décennie les aboutissants djiboutiens, hommes
d’affaires qui ont émergé dans le sillage du président
Ismaël Omar Guelleh ou de son épouse Kadra Haïd.

Le plus
abouti parmi tous est l’homme de Dubaï, désormais aussi
actuel homme du Comesa, Abdourahman Mahamoud Boreh. Celui-ci aura l’honneur
d’accueillir personnellement à l’hôtel dont il est
le promoteur, le grand hôtel Kempiski de Djibouti, les hommes d’affaires
des pays de l’Afrique orientale et australe en déplacement à
Djibouti pour le sommet du Comesa.

Boreh
possède déjà des sociétés d’import
export et des sociétés de travaux publics. Il est aussi le président
de l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti, même
si la gestion en est confiée à des compagnies de Dubaï.
Il serait de même le consul honoraire de Pologne. M. Boreh fils d’un
notable de Dire Dawa, ville d’Ethiopie, s’est enrichi dans les
années 1980 dans le commerce des moutons de la Somalie vers l’Arabie
Saoudite.

Ce n’est
pas tout. La firme Boreh Intenrational FZE enregistrée à Dubaï
participe actuellement à la construction d’un terminal pétrolier
dans le futur port de Doraleh. M. Boreh est aussi vice-président de
la Chambre de Commerce et de l’industrie de Djibouti. Aussi, il a pu
être le généreux contributeur de la conférence
somalienne d’Arta en 2000, après sa désignation à
l’époque en qualité de Président de la commission des
Finances.

Certaines
de ses relations ont pu lui fait peur. Deux anciens associés de M.
Boreh dans la société d’eau minérale Crystal, MM.
Wissam Abdallah et Mounir Duri, ont été arrêtés
pour corruption en Ethiopie en 1995 avec l’ex-vice-président
éthiopien Tamrat Layne. Ce qui a conduit M. Boreh à s’associer
avec le milliardaire saoudo-éthiopien Mohamed Houssein Al Amoudi pour
sauver ses mises en Ethiopie.

A Djibouti
aussi, la corruption est devenue un mode d’emploi évoqué
par les organismes internationaux et par le rapport 2006 du département
d’état américain sur les droits de l’homme. Les
Djiboutiens ne peuvent pas croire que le principal homme d’affaires
djiboutien, protégé du président Omar Guelleh lui-même
affairiste, soit exempt de pratiques liées à la corruption.

M. Boreh
personnifie au contraire l’affairisme du président Ismaël
Omar Guelleh pour qui il soustraite les dessous financiers des relations publiques.
Si le gouvernement djiboutien a souvent promis d’élever la lutte
contre la corruption au rang d’une priorité avec la mise en place,
en 2001, de la Chambre des Comptes et Discipline Budgétaire (CCDB)
et de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE), ces
institutions publiques feront-elles le poids avec le privé Abdourahman
Mahamoud Boreh ?

Mohamed
Abdoulkader,
Bruxelles, le 8 novembre 2006