23/01/07 (B379) REUTERS Les forces éthiopiennes à Mogadiscio vont entamer leur retrait (Info lectrice)

par
Sahal Abdulle

MOGADISCIO
(Reuters) – Les forces éthiopiennes qui ont aidé les soldats
du gouvernement de transition somalien à chasser les islamistes de
la majeure partie de la Somalie ont commencé à se retirer mardi
de Mogadiscio, a annoncé un général éthiopien.

"A
compter d’aujourd’hui, nous allons retirer nos forces de Mogadiscio",
a déclaré le général Suem Hagoss au cours d’une
cérémonie pendant laquelle d’anciens chefs de guerre et autres
chefs de factions ont remis leurs armes aux nouvelles autorités.

Suem s’exprimait
devant plusieurs dizaines de camions militaires éthiopiens transportant
des troupes. Certains remorquaient des pièces d’artillerie.

S’adressant
aux journalistes à l’issue de la cérémonie, le ministre
somalien de l’Intérieur, Hussein Mohamed Farah Aïdid, a déclaré
que les soldats éthiopiens protégeant les édifices gouvernementaux
à Mogadiscio seraient remplacés "en l’espace d’une semaine"
par des soldats de maintien de la paix de l’Union africaine (UA) venus d’Ouganda,
du Malawi et du Nigeria.

L’Afrique
du Sud, la Libye, la Tanzanie, l’Angola et la République du Congo ont
également accepté d’envoyer des soldats, a-t-il ajouté,
sans préciser quand cela se concrétiserait.

Le président
somalien, Abdoullahi Youssouf, est arrivé de son côté
à Kigali, la capitale du Rwanda, pour une visite de deux jours.

Le président
rwandais Paul Kagamé a déclaré que le Rwanda pourrait
participer à des missions de formation de la police et de l’armée
somaliennes mais il souhaite d’abord s’assurer que l’armée rwandaise,
déjà engagée dans la force de l’Union africaine au Darfour,
a les moyens suffisants pour mener de front deux missions.

L’UNION
EUROPÉENNE IRRITE LE GOUVERMENT SOMALIEN

L’UA a
approuvé le principe du déploiement d’une force de près
de 8.000 hommes en Somalie, mais les experts doutent de sa capacité
à la mettre en place rapidement. Quant à sa faculté de
maintenir le calme dans un pays privé de pouvoir central depuis le
renversement du dictateur Mohamed Siad Barré en 1991, elle est encore
plus sujette à caution.

Plusieurs
dizaines de millions de dollars ont été promis par les bailleurs
de fonds internationaux pour aider à reconstruire le pays de la Corne
de l’Afrique.

Mais l’Union
européenne a irrité le gouvernement fédéral de
transition (GFT) en liant le déblocage de 15 millions d’euros à
des conditions politiques, dont la levée ou l’allègement de
la loi martiale décrétée pour trois mois et le rétablissement
dans ses fonctions du président du parlement intérimaire, Charif
Hassan Cheikh Adan.

"L’UE
n’a aucun droit de nous imposer ou de nous dicter (les éléments)
qui seront inclus (dans le processus de réconciliation). Les déclarations
en provenance de l’UE sont injustes et incitent les islamistes à continuer
leur lutte", a déclaré le porte-parole du gouvernement,
Abdirahman Dinari.