15/03/07 (B386-B) Otages européens : fin de l’épisode. Mais inquiétude grandissante pour leurs 8 accompagnateurs éthiopiens qui n’ont pas été libérés et qui pourraient subir des violences en Erythrée. L’Ethiopie exige que l’Erythrée les fasse libérer. (3 dépêches – Info lectrice)

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1 – AFP

Erythrée
: les cinq otages européens libérés ont quitté
Asmara

ASMARA (AFP) – Les cinq Européens libérés mardi,
deux semaines après leur enlèvement dans le nord-est de l’Ethiopie,
ont quitté Asmara mercredi en milieu d’après-midi, a-t-on appris
de source diplomatique dans la capitale érythréenne.

"Ils ont quitté Asmara vers 15h30 (12h30 GMT). Certains
sont partis pour la Grande-Bretagne, d’autres pour Addis Abeba", a déclaré
cette source à l’AFP, sous couvert d’anonymat.

Les cinq Européens avaient été remis mardi aux autorités
érythréennes, avant d’être confiés à l’ambassade
britannique à Asmara. Ils sont tous en bonne santé.

Ces ex-otages, tous des résidents en Ethiopie, sont trois hommes de
nationalité britannique et deux femmes, une Française et une
Italo-Britannique, qui avaient été capturés le 1er mars
dans le village d’Hamed Ela, situé à une cinquantaine de kilomètres
de la frontière érythréenne. Huit Ethiopiens qui avaient
été enlevés en même temps sont toujours détenus.

Les autorités érythréennes ont accusé mardi des
rebelles afars d’Ethiopie d’être les ravisseurs du groupe.
_________________________ 2 – AFP

Les ex-otages européens "très
inquiets" pour leurs compagnons éthiopiens

Par Emmanuel GOUJON

ADDIS ABEBA (AFP) – Les cinq ex-otages européens, liés
à l’ambassade britannique d’Addis Abeba et libérés mardi
après avoir été enlevés le 1er mars en Ethiopie,
se sont dits mercredi "très inquiets" pour le sort des huit
Ethiopiens kidnappés avec eux et toujours détenus.

Ces huit Ethiopiens sont des accompagnateurs des touristes européens
et des agents du département des finances du gouvernement de la région
afar, dans le nord-est de l’Ethiopie, où ils ont été
enlevés.

Le gouvernement éthiopien a lui réclamé "la libération
sans condition" de ces huit otages, "victimes de terrorisme",
ajoutant dans un communiqué "tenir le gouvernement érythréen
pour responsable pour toute blessure qu’ils pourraient subir.

"Nous sommes très inquiets que les Ethiopiens qui nous accompagnaient
soient toujours retenus", ont déclaré les ex-otages, qui
ont quitté l’Erythrée mercredi après-midi, dans un communiqué
du ministère britannique des Affaires étrangères.

"Nous ne voulons rien dire qui puisse par inadvertance compromettre leur
libération.

Notre plus grande préoccupation est qu’ils soient relâchés
aussi vite que possible", ont-ils ajouté, indiquant: "nous
avons été bien traités par nos ravisseurs, physiquement
nous sommes tous en bonne condition mais évidemment très fatigués".

L’identité des ravisseurs reste inconnue pour l’instant.

Londres n’a fait aucun commentaire sur le sujet. L’Erythrée a mis en
cause un mouvement autonomiste afar d’Ethiopie, ce que des responsables éthiopiens
ont démenti.

Les cinq Européens – trois hommes britanniques et deux femmes de nationalités
italo-britannique et française – ont été remis aux autorités
érythréennes avant d’être conduits à l’ambassade
britannique à Asmara mardi.

Ils sont rentrés mercredi à Addis Abeba, a indiqué à
l’AFP une porte-parole du Foreign office, qui s’est refusée à
tout autre précision.

La France, elle, a décidé de maintenir le dispositif
mis en place en Ethiopie pour la libération des cinq Européens,
a précisé à l’AFP une source française proche
de l’enquête.

"L’affaire ne sera terminée que lorsque les Ethiopiens auront
été libérés", a affirmé cette source
sous couvert d’anonymat.

A Paris, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères,
Jean-Baptiste Mattéi, a indiqué que la France "reste disponible
pour contribuer à leur libération. Nous souhaitons qu’elle intervienne
très rapidement".

Selon le ministère érythréen de l’Information, les ravisseurs
appartiennent à "une organisation d’opposition éthiopienne,
connue sous le nom de Front révolutionnaire afar démocratique
pour l’unité (Arduf) et qui combat le régime (éthiopien)
sur le territoire éthiopien".

Le président de la région afar d’Ethiopie, Ismail Ali
Sero, a démenti ces affirmations: "il n’y a pas de mouvement rebelle
opérant dans la région afar. Nos soldats surveillent la zone
chaque jour", a-t-il déclaré à l’AFP au téléphone.

Les relations entre l’Ethiopie et l’Erythrée sont tendues
depuis leur guerre frontalière (1998-2000).

L’Arduf, créé en 1993, est un groupe armé autonomiste
afar qui s’oppose à la division du peuple afar entre l’Erythrée,
l’Ethiopie et Djibouti.

En 2003, un accord a été conclu entre l’Arduf et Addis Abeba.
Mais une faction dissidente, généralement baptisée Ugugmu
("révolution" en langue Afar), est toujours active.

L’Arduf avait revendiqué le rapt d’un groupe de touristes italiens
en 1995, qui avaient été libérés au bout de deux
semaines.

_____________________________ 3 – REUTERS

L’Ethiopie exige de l’Erythrée
la libération des otages restants

ADDIS-ABEBA (Reuters) – L’Ethiopie a exigé mercredi
de l’Erythrée qu’elle libère huit Ethiopiens enlevés
dans le nord de leur pays, les présentant comme des victimes du "terrorisme"
érythréen.

Cinq Européens enlevés en même temps qu’eux ont été
libérés mardi en Erythrée, au bout de 12 jours. L’affaire
a attisé les tensions entre les deux ennemis historiques de la Corne
de l’Afrique.

"Il ne fait aucun doute que cet enlèvement a été
planifié et exécuté par le gouvernement érythréen",
a déclaré le ministère éthiopien des Affaires
étrangères dans un communiqué.

"Il est évident que le régime érythréen non
seulement soutient le terrorisme, mais aussi qu’il est directement impliqué
dans un terrorisme actif."

L’Erythrée, qui a accusé Addis-Abeba de se servir de cet incident
à des fins politiques, n’a exprimé aucune réaction dans
l’immédiat.

Dans un communiqué conjoint publié mercredi en Ethiopie, les
cinq ex-otages européens affirment avoir été bien traités
mais disent craindre pour la sécurité des Ethiopiens toujours
retenus par leurs ravisseurs