15/03/07 (B386-B) Libération-Afrique : Arrestation du président de la Ligue djiboutienne des droits humains.

9
mars 2007
– Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme

L’Observatoire
a été informé de l’arrestation de M. Jean-paul
Noël Abdi, président de la Ligue djiboutienne des droits humains
(LDDH), le 9 mars 2007.

Selon les informations
reçues, des policiers de la Brigade criminelle se sont présentés
au domicile de M. Noël Abdi le 9 mars 2007, vers 11h00. Ils l’ont
ensuite emmené dans les locaux de la Brigade criminelle, sans préciser
le motif de son arrestation. Vers 13h00, M. Noël Abdi était officiellement
placé en garde à vue.

La Brigade criminelle
et le Procureur de la république joints par l’Observatoire se
sont refusés à expliquer les motifs de cette garde à
vue, mais ont assuré qu’ils garantiraient "l’intégrité
physique de M. Noël Abdi" en raison de ses problèmes de santé.
Ils ont par ailleurs indiqué que si "l’enquête se
poursuivait", les autorités informeraient l’Observatoire
"samedi matin ou samedi soir".

Cette arrestation
intervient après une série de prises de position de M. Noël
Abdi au nom de la LDDH, sur l’intervention sanglante des forces de sécurité
à Arhiba – un quartier de Djibouti ville – le 30 novembre 2005 (voir
communiqué de la FIDH du 2/12/05) ; ainsi que sur le charnier retrouvé
dans le village du Day (district de Tadjourah) comprenant les corps de 7 civils
qui auraient été tués par les forces gouvernementales
le 1er janvier 1994.

M. Noel Abdi doit
par ailleurs participer à la conférence régionale de
presse organisée par l’Observatoire pour la sortie de son rapport
annuel 2006 à Ouagadougou (Burkina Faso), le 14 mars 2007, avant de
participer au congrès de l’Union interafricaine des droits de
l’Homme (UIDH), le 15 mars.

L’Observatoire
est particulièrement inquiet par la récurrence des arrestations
dont M. Noël Abdi est l’objet et demande aux autorités djiboutiennes
de procéder à sa libération immédiate.

L’Observatoire
demande plus généralement aux autorités djiboutiennes
de se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs
des droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée générale
des Nations Unies le 9 décembre 1998, notamment à son article
premier qui dispose que « chacun a le droit, individuellement ou en
association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation
des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux
national et international ».