19/04/07 (B391) Le FIGARO : Affaire Borrel : perquisition au Quai d’Orsay. (Info lectrice)

Depuis
10 heures jeudi matin, Fabienne Pous et Michèle Ganascia, les juges
d’instruction chargées de l’enquête sur d’éventuelles
pressions sur la justice dans l’affaire du juge Borrel, mènent une
perquisition au ministère des Affaires étrangères. Il
semblerait que plusieurs perquisitions ne soient pas exclues sur un autre
site au cours de la journée.

Cette affaire dans l’affaire a démarré avec la déclaration
officielle du Quai d’Orsay, le 29 janvier 2005, assurant qu’une copie du dossier
d’instruction français relatif au décès de Bernard Borrel
à Djibouti en 1995 serait "prochainement transmise à la
justice djiboutienne", qui en avait fait la demande.

Or, quelques jours plus tard, la juge chargée de l’enquête, Sophie
Clément, a refusé cette transmission. Elle a notamment estimé
que la demande de Djibouti avait "pour unique but de prendre connaissance
de pièces mettant en cause le procureur de la République de
Djibouti". La juge a d’ailleurs délivré en octobre 2006
des mandats d’arrêt contre le procureur et le chef des services secrets
de Djibouti pour une éventuelle "subornation de témoins".


Assassinat

Elisabeth Borrel, la veuve du juge assassiné, a déposé
une plainte avec constitution de partie civile pour des "pressions sur
la justice", visant directement l’ex- porte-parole du Quai d’Orsay, Hervé
Ladsous. L’information judiciaire a été confiée le 2
mars 2006 aux deux juges parisiennes qui ont ordonné la perquisition
de ce jeudi.

Le parquet de Paris avait contesté le bien fondé de cette enquête
devant la chambre de l’instruction, mais l’instance de contrôle lui
a donné tort en octobre, ordonnant la poursuite des investigations.

Le juge Borrel, détaché comme conseiller du ministre djiboutien
de la Justice, avait été retrouvé mort en 1995, le corps
à demi-calciné, au pied d’un ravin. Djibouti a conclu à
un suicide mais l’enquête française privilégie la thèse
d’un assassinat.