26/06/07 (B401) L’ARDHD souhaite de bonnes fêtes à toutes les Djiboutiennes et à tous les Djiboutiens, qu’ils soient au pays ou installés à l’étranger.(ARDHD)

En trente ans, l’indépendance n’a pas apporté au peuple djiboutien, la réalisation des espoirs ni des projets qui avaient été formulés pendant la période de sa conquête et de refus de la colonisation.

En luttant contre la puissance dominatrice, les Djiboutiens rêvaient d’abord de liberté. Liberté de parler, liberté de gérer leurs propres affaires, liberté de choisir leurs dirigeants, liberté d’entreprendre, liberté de posséder.

Mais ils rêvaient aussi d’égalité. Chances égales pour tous. Egalité devant la justice, égalité devant les soins médicaux, égalité dans les établissements d’enseignement.

Le constat est désastreux. Ils ont obtenu le contraire !

Pourquoi ? Parce que le régime de Gouled et de ses proches, dont IOG, puis celui d’IOG a tout fait pour accaparer l’intégralité des richesses et des ressources du pays. Pratiquant le clientèlisme à outrance, les deux Présidents qui se sont succédés, ont asservi la population. Ils ont développé un système policier et un système de renseignements hyper présent qui ne permet plus la moindre expression.

Et l’éducation et la santé ? En faillite !

L’économie est au bord du gouffre. Sans respecter les règles de cession, l’Etat "a vendu" les concessions qui avaient de la valeur : le port, l’aéroport, la perception des droits d’importation, le train, etc.. mais sans que l’argent n’arrive au trésor.

Et la démocratie ? Connais pas !

Tous les opposants ont été condamnés …. au silence. Tous les moyens ont été bons. Chantage, menaces de saisie de leurs biens, emprisonnement, torture.

Et la liberté d’expression ? Interdite !

Tous les journaux d’opposition ont été progressivement étranglés. Les sites Internet de l’opposition en exil ne sont plus accessibles, etc… Les Journalistes et dirigeants de presse partagent leur vie entre leur domicile, les Commissariats de Police, Gabode, le Tribunal et Gabode de nouveau.

Et la Justice ? Dépendante !

Le régime tient la justice dans ses mains. Les décisions rendues au Tribunal ont souvent été écrites au Palais de l’Escale. Le Procureur et les Juges sont soumis à IOG.

Et les Droits de l’Homme ? En prison !

Le régime emprisonne régulièrement les défenseurs des Droits de l’Homme. Tous les motifs sont bons. Même les plus nuls …

Bref le bilan est catastrophique, mais pourtant le régime a réussi à se maintenir au pouvoir.

La France, ancienne puissance coloniale, a soutenu la dictature contre la vérité et contre le peuple.
Les Djiboutiens sans cesse harcelés et privés de tout ont fini par perdre leur combativité. Ils avaient lutté pour l’indépendance : elle ne leur a rien apporté de concret, peut-être pire encore. La démotivation s’est installée.

Face à ce constat, les plus opprimés, les plus combattifs ont pris le chemin de l’exil où ils tentent, en dépit de toutes les difficultés que l’on connaît de se reconstruire une nouvelle vie. Mais jamais elle n’aura le goût de la vie qu’ils auraient pu avoir au pays, au sein de leurs familles, avec leur culture et leurs traditions.

Ce trentième anniversaire sera marqué comme celui du naufrage de la République.

Mais le pays n’est pas condamné. L’espoir est à la frontière.


Il n’y a plus qu’une solution. Mettre un terme définitif à ce régime corrompu qui a montré ses aspects les plus noirs et reconstruire avec toutes les forces de l’opposition enfin réunies autour d’un objectif commun. Redonner courage aux Djiboutiens. Donner envie aux exilés de rentrer pour participer à la reconstruction de l’économie, de la démocratie, de la fonction publique et de la Justice.

L’opposition détient de fait une grande responsabilité. Comme nous l’avons écrit si souvent, nous espérons qu’elle sera au rendez-vous pour préparer la succession du dictateur aux abois et déstabilisé. L’affaire Borrel et ses conséquences pour Guelleh n’est pas une fin en soi, mais si elle peut aider à mettre un terme pacifique à la domination du clan au pouvoir, il ne faut pas s’en priver.

En dépit de tout cela, Djibouti a toutes les capacités pour remonter la pente. Les Djiboutiens sont courageux. Si on sait les mobiliser et les motiver, ils ont la capacité de reconstruire un état économiquement viable, en profitant au mieux de la position stratégique, de la richesse des différentes cultures qui co-existent et du savoir-faire.

La mondialisation pourrait devenir un atout. De nombreuses organisations sont toujours à la recherche de pays stables, accueillant des entreprises en leur donnant la liberté d’exercer leurs activités sans contraintes fiscales ou réglementaires excessives, à un coût raisonnable, mais dans le respect des règles économiques et légales et de la morale. L’avenir de Djibouti est certainement dans un schéma de ce type. Et les Djiboutiens ont un véritable savoir-faire pour accueillir les étrangers.