11/07/07 (B403) L’hypothèse d’une certaine forme de complicité entre la France et Djibouti dans l’assassinat du Juge Bernard Borrel, n’est plus à exclure (ARDHD)

Depuis longtemps, nous soutenons que l’assassinat du Juge Borrel ne peut pas avoir été commis sans au minimum, une information (préalable ?) des autorités françaises présentes à Djibouti. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’elles ont donné leur accord, mais rien n’est plus impossible.

Aujourd’hui, la révélation du fait que le commandement des FFDJ était informé de la mort du Juge au moins 1 heure et 20 minutes, avant que l’on ne trouve son corps, renforce toutes les hypothèses qui vont dans ce sens..

En effet, qui aurait pu avoir informé les Français ?

Nous voyons deux possibilités :

1 – Soit le crime était préméditée et acceptée préalablement par la France :

– les commandiatires avaient-ils reçu l’aval de la France, car les activités du Juge dérangeait les Français. Suivait-il une piste qui impliquait des Français (militaires, diaspora Corse, …) : trafics illicites, détournements de fonds ou de marchandises, … ?

– ou les investigations du juge risquaient-elles de perturber le fonctionnement feutré des diplomates, en touchant Guelleh en pleine cible ?

2 – Soit les Djiboutiens ont informé les Français après le décès. Mais quels Djibouitens ? Les meurtriers ou leurs commanditaires ?

Il semblerait plus vraissemblable d’attribuer le meurtre aux personnes qui sont soupçonnées par la Justice française. D’abord la maladresse de la mise en scène du suicide trahit un manque de professionnalisme que des services secrets français, bien entrainés à ce type d’action, n’auraient pas pu commettre. Par exemple, en faisant disparaître simplement le corps du Juge dans le Goubet, quelques mètres plus bas on aurait évité de retrouver le corps et de rechercher les causes de la mort …

Qui sont les commanditaires ? Les témoignages d’Alhoumekani et d’Iftin pourraient accréditer la thèse d’un aval de la Présidence djiboutienne. Le fait que l’on ait tenté de les suborner à plusieurs reprises pourrait confirmer qu’ils ont dit la vérité … Le fait que Guelleh continue à les attaquer dans l’interview qu’il a donné au Journal Le Monde, confirme qu’ils représentent un danger pour lui.

Nous ne devrions pas tarder à recevoir une réponse de M Alhoumekani qui devrait expliquer une nouvelle fois, qu’il avait obtenu l’asile sur le sol belge, bien avant de témoigner sur ce qu’il avait entendu. La chronologie des faits lui donne raison et elle est incontestable.

Cependant, la Présidence djiboutienne n’est peut-être pas le seul commanditaire. Y-aurait-il des commanditaires indirects, du côté français.

Dans ce cas, on comprend l’acharnement du Gouvernement français à défendre Guelleh (y compris en lui suggérant de porter l’affaire devant la CIJ) en accréditant la thèse du suicide et en élevant tous les obstacles possibles pour entraver l’instruction de la Justice.

L’assassinat du Juge Borrel est devenue irrémédiablement une affaire franco-djiboutienne. Le rôle de la France doit être éclairci pour que les Juges parviennent à établir la vérité.