19/01/08 (B431) Afrique en ligne avec PANA / Union africaine: Réunion du Conseil de paix et de sécurité

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) s’est réuni à Addis-Abeba vendredi pour examiner une prorogation du mandat de la force de maintien de la paix africaine en Somalie pour une autre période de six mois.

« Le mandat actuel de la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) est sur le point d’expirer et il sera certainement renouvelé aujourd’hui (vendredi) », a déclaré à la PANA le chargé des relations avec la presse du CPS, Assane Ba, au début de la réunion.

Un an après la décision initiale de l’UA d’autoriser le déploiement de l’AMISOM, moins d’un quart des effectifs prévus dans le cadre de cette force est sur le terrain.

Le président de la Commission de l’UA Alpha Oumar Konaré a déclaré à la réunion du CPS que malgré les nombreux appels de l’UA auxquels se sont joints ceux du Conseil de sécurité de l’ONU, le soutien logistique et financier mobilisé jusqu’ici était loin de correspondre à ce qui était nécessaire pour déployer totalement la mission de maintien de la paix en Somalie et maintenir ses opérations.

« Cette situation ne prive pas seulement l’AMISOM du renforcement, notamment maritime, dont elle a tant besoin, mais elle rend encore plus difficile les efforts de la Commission pour amener la communauté internationale à soutenir la Somalie et sa population », a déclaré M. Konaré.

Dans son rapport au CPS sur la situation actuelle en Somalie, M. Konaré a déclaré que les développements de ces six derniers mois indiquaient que les progrès en direction d’une paix durable et de la réconciliation restaient extrêmement limités.

« La Somalie continue à être minée par des violences et une insécurité persistante, l’absence de structures de gouvernance efficaces, une crise humanitaire aigue et l’effondrement de son économie -des facteurs qui ont mis la population à rude à l’épeuve.

« Cette situation a sérieusement compromis la paix relative qui prévalait dans d’autres régions du pays, particulièrement dans la région de Sool et qui a davantage plongé dans l’instabilité une région déjà confrontée à d’énormes problèmes de sécurité », a souligné M. Konaré.

Comme l’expérience l’a maintes fois démontré, la cohésion régionale est un élément essentiel de toutes les tentatives d’instaurer une paix durable et la réconciliation dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

Selon M. Konaré, à moins que le Gouvernement fédéral de transition (TFG) de la Somalie, issu d’un processus régional et international, n’opère dans un environnement régional plus favorable, il risque d’être confronté à d’énormes difficultés en voulant assumer ses responsabilités.

En soulignant qu’il fallait renforcer les capacités des institutions fédérales de transition pour leur permettre de jouer le rôle qu’on attendait d’elles, M. Konaré a indiqué que le soutien fourni par la communauté internationale restait inadéquat.

« Des actions urgentes sont nécessaires pour s’assurer du déploiement d’une mission de l’ONU qui va prendre la place de l’AMISOM et soutenir la construction et la stabilisation à long terme de la Somalie », a-t-il insisté.

Malgré la lenteur désespérante de la marche vers la paix et la sécurité, le patron de l’UA s’est déclaré optimiste sur le renversement de la situation et la réalisation d’une paix et d’une réconciliation durables en Somalie.

« Ce qui va nécessiter une action déterminée des Somaliens et de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Selon M. Konaré, des signes encourageants sont notés avec la composition du nouveau gouvernement du Premier ministre Nur Hassan Hussein et de ses assurances répétées sur la réconciliation.

Au cours des semaines à venir, la Commission de l’UA à l’intention de consulter la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), ainsi que les autres institutions africaines concernées, sur l’envoi d’une équipe d’experts en Somalie pour identifier les besoins les plus pressants du TFG, afin que davantage de soutien puisse être mobilisé tant en Afrique qu’à l’extérieur du continent.

M. Konaré a appelé les Etats membres de l’UA à réagir rapidement aux appels et à fournir des troupes, un soutien financier et logistique ainsi que le personnel nécessaire pour atteindre la capacité autorisée de l’AMISOM.

Addis-Abeba – 18/01/2008