30/05/08 (B449-B) Alerte rouge pour les dictateurs sanguinaires ! La CPI va élargir ses actions. Les condamnations des dictateurs et des auteurs de génocides et autres crimes sont de plus en plus l’objet de condamnations soit nationales soit internationales (Ex. Mengestu, condamné à mort dans son propre pays) – AFP / RFI : Après Bemba, d’autres responsables visés par la CPI
L’ex-rebelle Jean-Pierre Bemba, emprisonné en Belgique depuis samedi soir, devrait être transféré à La Haye dans les semaines qui viennent. L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo est poursuivi par la Cour pénale internationale pour une campagne systématique de meurtres et de viols en série commis sur des civils par son mouvement le MLC (Mouvement de libération du Congo), il y a un peu plus de 5 ans en République centrafricaine.
Plus de 1 000 victimes ont été recensées, pour moitié des petites filles et des femmes violées. Les hommes de Jean-Pierre Bemba étaient allés appuyer le président d’alors, Ange-Félix Patassé, pour écraser une tentative de coup d’Etat du général François Bozizé, l’actuel chef d’Etat centrafricain.
Jean-Pierre Bemba est le premier accusé entre les mains de la Cour pénale internationale dans l’enquête sur les crimes commis à grande échelle en République centrafricaine mais d’autres responsables politiques sont menacés de poursuites judiciaires.
Le procureur l’a déjà dit, il s’agit du premier mandat d’arrêt, ce ne sera pas le seul. D’autres présumés responsables sont dans la ligne de mire de la Cour pénale internationale mais la CPI se garde d’en dire davantage.
Pourtant, que ce soit du côté des victimes ou du côté des défenseurs des droits de l’homme, on affirme que le prochain sur la liste devrait être l’ancien président Ange-Félix Patassé. « Cela n’aurait pas de sens d’impliquer l’un sans impliquer l’autre », affirme une source proche du dossier. C’est Ange-Félix Patassé qui a fait venir les combattants du MLC, et cela le rend complice, selon cette source, des crimes dont on accuse Jean-Pierre Bemba.
Autre interrogation : que fera Jean-Pierre Bemba, s’il est entendu à la Cour pénale ? Parlera-t-il ? Accusera-t-il la Libye qui soutenait aussi l’armée centrafricaine ? Ira-t-il jusqu’à éclabousser l’actuel chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé et pourquoi pas Jean-Jacques Demafouth, l’actuel patron des rebelles de l’APRD, l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie.
Pour mater la tentative de coup d’Etat de mai 2001, Ange-Félix Patassé avait fait appel une première fois aux combattants congolais de Jean-Pierre Bemba. François Bozizé était alors chef d’état-major, Jean-Jacques Demafouth ministre de la Défense.
Quoi qu’il en soit, le procureur de la Cour pénale a déjà prévenu : il ne poursuivra pas tout le monde mais seulement les principaux responsables des exactions.