23/09/08 (B466-B) La Nation / Doraleh: l’envers du décor.
________________________________ Note de l’ARDHD
Depuis 2002 (*), nous n’avions cessé de lancer des alarmes sur les dégradations irréversibles qui seraient commises à l’environnement lors de la construction des installations de Doraleh.
Personne ne nous avait écouté ! Guelleh, le premier et le responsable, a ignoré toutes les alertes, ne fanfaronnant que sur le développement économique pour le pays, qui n’est absolument pas assuré d’ailleurs.
Aujourd’hui, le maire de la capitale découvre les dégâts.
Ce n’est pas nous qui le disons, c’est lui !
Il est malheureusement trop tard car le mal est fait. Le site remarquable de Doraleh, à proximité de la capitale, qui constituait une destination pleine de charme, est détruit à tout jamais.
Et les Djiboutiens n’en tireront aucun avantage.
Guelleh a déjà encaissé ses commissions ! Il a déposé l’argent dans des banques étrangères. La majorité des emplois seront occupés de préférence par des travailleurs venus d’Asie, moins chers et corvéables à merci.
Une nouvelle fois, au nom du Peuple djiboutien, merci M. Guelleh !
Partez vite avant de détruire complétement le pays avec vos projets irréalistes et dramatiques pour l’environnement et pour l’économie, car ils sont sans aucun espoir de retour sur investissement, pour le pays.
(*) Titre d’un article publié le 5/11/02 (B170) sur notre site :
« 05/11/02 (B170) Selon une dépêche de l’AFP, Djibouti envisage la construction d’un nouveau port à Doraleh, où les installations pétrolières devraient déménager. Dommage pour l’environnement : on pourra regretter le site de Doraleh, qui était un lieu exceptionnel à proximité de la capitale ….. » Lien avec l’article
_________________________________ La Nation
En visite hier à Doraleh, le maire de la capitale, Ali Ismaïl Yabeh, s’est dit » choqué » par l’ampleur des dégâts causés à l’environnement par la société en charge de la construction du terminal à conteneurs.
Le spectacle est en effet édifiant : la montagne qui naguère surplombait la plage de Doraleh a été transformée en une énorme carrière d’où sont extraits sable et gravier. Les énormes excavatrices en action depuis plusieurs mois ont été si besogneuses qu’au fond des cratères creusés est apparue l’eau de mer. Le coupable ? La société Oderbreicht, en charge des travaux du terminal à conteneurs de Doraleh. La société n’a pas respecté l’obligation faite à toutes les entreprises de ne pas extraire du sable dans la périphérie de la capitale.
Le maire de Djibouti, Ali Ismaïl Yabeh, fulmine. » C’est un scandale « , dit-il. L’objet de son courroux ? Doraleh et ses cratères béants créés par la société en charge des travaux de construction d’un terminal à conteneurs. En visitant le site dimanche, le maire a été sidéré par l’ampleur des dégâts causés à l’environnement. Et c’est Oderbreicht, la société en charge des travaux qui est dans son collimateur. » Au lieu d’aller extraire du remblai 15 km au-delà de Goubetto, cette société a décidé de se servir sur place et voilà le résultat aujourd’hui « , soupire le maire en montrant à la presse des épineux à l’allure étrange, restés figés sur une espèce de piédestal de terre un vrai décor de cinéma.
Plus haut, ce qui naguère encore était une montagne est devenu un vrai gruyère : des cratères un peu partout avec, au fond, de l’eau de mer. » C’est un désastre écologique « , a dit le maire.
Oderbreich a transformé le paysage à coups de pelleteuses. A tel point que le site ressemble à un champ de bataille.
Hier, il s’est rendu dans les locaux de la société où la presse, manifestement, n’est pas la bienvenue. » Ils m’ont dit qu’après les travaux, ils avaient l’intention de refermer les trous et de réhabiliter le site « , a-t-il dit. Mais le mal est fait. Et cette déclaration de bonnes intentions ne convainc personne. Et quoi qu’ils fassent, le paysage ne retrouvera jamais son état naturel.
Les grands projets de Doraleh constituent certains des plus importants chantiers économiques du président Ismaïl Omar Guelleh. » Doraleh nous propulsera dans l’économie du XXIe, nous y croyons, bien sûr mais les sociétés en charge des travaux sont quand même tenues de respecter nos lois « , souligne le maire qui trouve que le développement économique ne doit en aucun cas se faire au détriment de l’environnement.
En matière d’extraction de sable, la loi est claire : des sites y sont réservés à 15 km de Goubetto. Quiconque extrait du remblai en deçà de Goubetto s’expose à la rigueur de la loi. Oderbreicht a donc enfreint la loi et devrait s’attendre à des poursuites. Même si le maire n’a pas évoqué d’éventuelles poursuites judiciaires, Oderbreicht devrait désormais s’y attendre.
Car elle a littéralement saccagé l’environnement.