11/11/08 (B473) Courrier des lecteurs. Votre titre en première page « Un couard au pays des braves » m’a interpellé et même choqué dans un premier temps ….
Avant de vous écrire, en vous remerciant de publier mon article, j’ai tenu à vérifier le sens du mot « Couard ». Le petit Larousse, le seul dont je dispose donne le sens suivant : « Celui qui manque de courage, poltron ».
Au fond, ce n’est pas faux de traiter Guelleh de « couard ». Ses proches parlent souvent de ses nombreuses peurs : affaire Borrel, Justice française, tentative d’assassinat, tentative de complot pour lui ravir son fauteuil, etc… Pour les Djiboutiens, c’est un homme peureux qui dirige le pays.
Et que fait un homme peureux ?
Il humilie ses proches, ses conseillers et surtout ses obligés. Il terrorise les autres pour tenter de vaincre son problème psychologique. Reconnaissons mes frères, que c’est bien ce qui se passe dans notre malheureux pays.
Et maintenant « le pays des braves ».
Partout on retrouve cette définition pour parler de Djibouti. S’adresse-t-elle à la zone « Afar » ou à la Zone « Somali » à d’autres zones ou bien au pays tout entier, avec ses diversités éthniques, culturelles et linguistiques. Je n’ai pas assez de documentation ni de culture pour répondre à la question avec précision.
Tout simplement pour moi, Djibouti, c’est le pays des braves ! Mais est-ce si vrai ?
En se limitant à un passé récent, reconnaissons que le pays a eu des Braves. Tous ceux qui ont lutté efficacement contre la colonisation, parfois au péril de leur vie, puisque nous avons obtenu notre indépendance. Certains ont perdu la vie durant cette période.
Depuis l’indépendance, les braves se sont mis au repos du guerrier.
Insidieusement les régimes successifs de Gouled puis de Guelleh ont commencé par prendre le pays en main. C’était nécessaire au début. Mais comme cela fonctionnait bien, ils ont ajouté progressivement : répressions sur répressions, interdictions sur interdictions, privations de liberté sur privations de liberté, jusqu’à nous conduire à cet état d’asservissement total, où personne n’ose plus s’exprimer où les voisins se dénoncent entre eux, où l’on manque de nourritures et de soins, où les enfants ne sont plus éduqués convenablement, puisque cela ne sert à rien, car ils ne trouveront pas de travail de toutes les façons.
Bref un constat terrifiant. Et nous ne réagissons toujours pas ! Nous acceptons chaque jour, une nouvelle humiliation, une nouvelle injustice, une nouvelle expropriation, sans réagir.
Alors sommes-nous encore des « Braves ». Si oui, il serait peut-être temps de le montrer, comme l’on fait d’autres peuples soumis à la férule d’un dictateur sanguinaire.