29/12/08 (B480) Après de multiples annonces et autant de démentis, la démission du Président du GNT est confirmée. Elle suscite de nombreux commentaires. Revue de presse sur les faits et les conséquences. (9 articles en Français et en Anglais)

___________________________ 9 – Note de l’ARDHD
La démission du Président Abdullahi Yusuf est reprise par l’ensemble de la presse francophone et anglophone, en particulier. Nous ne publierons que cette dépêche de l’AFP. A noter qu’il a délégué ses pouvoirs au Président de l’Assemblée somalienne.


___________________________ 8 – Centre Info ONU

L’ONU salue la décision ‘courageuse’ du président somalien de démissionner

Le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a estimé lundi que la décision du président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed de démissionner, qu’il a qualifiée de « courageuse », ouvrait « une nouvelle page de l’histoire de la Somalie ».

« Le président Yusuf a pris cette décision courageuse de sa propre initiative et en totale indépendance. Je n’ai pas de doute que les membres de sa famille, ses amis et ses alliés soutiennent cette décision », a déclaré M. Ould-Abdallah dans un communiqué. « C’est la première fois dans l’histoire moderne de la Somalie qu’un président décide de quitter ses fonctions pacifiquement. C’est une décision patriotique et courageuse », a-t-il ajouté.

Le représentant de l’ONU a appelé tous les Somaliens dans le pays et à l’extérieur à soutenir le président dans ce moment historique. « Je les invite aussi à saisir cette occasion à dépasser leurs différences. C’est le temps de l’unité et de la solidarité », a-t-il dit.

Selon lui, les dirigeants somaliens doivent soutenir le processus de paix de Djibouti et travailler étroitement entre eux et avec tous leurs partenaires internationaux.

M. Ould-Abdallah s’est dit très satisfait de la manière ordonnée dont le président a démissionné et a salué le fait que les dirigeants somaliens soient réunis à Mogadiscio et à Baidoa pour répondre à cette nouvelle situation.


___________________________ 7 – L’Internaute

Abdullahi Yusuf Ahmed, une main de fer incapable de stabiliser la Somalie

Abdullahi Yusuf Ahmed, qui a démissionné lundi de son poste de poste de président de Somalie, a totalement échoué à imposer son autorité sur un pays livré au chaos et qu’il a contribué à diviser davantage en le dirigeant d’une main de fer comme un chef de clan.

En plus de faire face à un désastre sécuritaire et humanitaire, la Somalie, en guerre civile depuis 1991, traversait depuis plusieurs mois une crise politique majeure à cause d’un bras de fer institutionnel entre M. Yusuf notamment et une partie de son gouvernement.

Elu à la présidence le 10 octobre 2004, M. Yusuf, issu du clan Darod, n’est jamais parvenu à imposer son autorité et s’est davantage comporté en chef de clan qu’en chef d’Etat, dans un pays déjà déchiré par les rivalités claniques.

« J’ai fait de mon mieux pour servir le peuple somalien et pour promouvoir la réconciliation », a pourtant martelé lundi M. Yusuf.

Ses détracteurs l’accusent en particulier de s’être comporté en dictateur, n’attribuant les postes de responsabilités ou les financements qu’en fonction des clans. Ils lui reprochent aussi d’être resté sourd aux souffrances des millions de Somaliens qui souffrent depuis plusieurs années d’une catastrophe humanitaire.

Ses errements lui ont même fait perdre au cours des six derniers mois le soutien précieux de l’Ethiopie voisine, qui avait pourtant beaucoup oeuvré à son élection.

Militaire chevronné et personnage clef de son pays depuis 1978, il avait échappé en septembre 2006 à un attentat à Baïdoa, qui avait fait au moins 11 morts. Début 2007, le palais présidentiel à Mogadiscio, Villa Somalia, a été visé par plusieurs attaques, sans que M. Yusuf ne soit blessé.

M. Yusuf, 74 ans, est un des premiers greffés du foie au monde à vivre aussi longtemps après une telle transplantation. Mais il a souffert ces dernières années de nombreux problèmes de santé et a dû régulièrement se rendre en Europe pour des contrôles médicaux.

Elu triomphalement président de l’Etat régional somalien du Puntland (nord-est) par un Congrès en juillet 1998, il n’a pas respecté la Constitution qui prévoyait l’organisation d’élections dans les trois ans, déclenchant ainsi de sanglants affrontements entre clans rivaux en 2002.

Contraint de se retirer quand une autre conférence tenue en 2002 dans la capitale du Puntland, Garowe, a élu Jama Ali Jama à la présidence, il a récupéré le pouvoir par la force la même année.

En avril 1978, alors qu’il était commandant de l’armée nationale somalienne du front sud pendant la guerre contre l’Ethiopie (1977-78), il a dû s’exiler au Kenya voisin après avoir participé à une tentative de coup d’Etat manquée contre le président de l’époque, Mohamed Siad Barre.

En septembre de la même année, il formait le premier front d’opposition armée, le Front démocratique somalien de salut (SSDF).

Il avait déjà été emprisonné par le régime du président Siad Barre de 1969 à 1975, pour avoir refusé de participer au renversement du gouvernement civil élu.

Il devait l’être encore pendant six ans (octobre 1985-mai 1991), mais par le régime militaire éthiopien cette fois, pour avoir clamé son opposition à l’annexion de deux districts du Puntland par Addis Abeba.

Président du SSDF après la chute du président Siad Barre en 1991 et jusqu’en 1997, il fut en 1997-98 co-président du Conseil de salut national (NSC) qui tenta, en vain, d’établir un gouvernement national de Somalie.

Né dans la région de Mudugh (Puntland), il a poursuivi ses études en Somalie jusqu’en faculté de droit, puis il a obtenu un diplôme du Collège militaire de Frunze, en Union soviétique, avant de suivre les cours de l’Ecole des élèves officiers en Italie.


___________________________ 6 – Le Mali.en ligne

L’Union africaine se réjouit de la démission du président somalien

L’Union africaine a acccueilli « avec satisfaction » la démission, lundi, du président somalien, Abdullahi Yusuf, qui devrait faciliter une mise en application plus rapide de l’accord de paix de Djibouti prévoyant l’élargissement du gouvernement et du Parlement dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

La démission de M. Yusuf, élu par le Parlement le 14 octobre 2004, a ouvert la voie à l’émergence d’un nouveau gouvernement en Somalie, selon l’organisation panafricaine.

Le président du Parlement, Sheikh Aden Madobe, lui succède à ce poste.


___________________________ 5 – Shabelle (En Anglais)

Le Président du Parlement somalien, désormais titulaire de l’autorité présidentielle, appelle à l’unité après la démission du Président Youssouf. // Parliament speaker calls for Unity

Parliament speaker Adan Mohamed Nur called for unity after the resignation of Somalia’s president Abdulahi Yusuf Ahmed.

« I have received and accepted the resignation letter of President Abdullahi Yusuf Ahmed, » Nur said.

« I congratulate the president for the bold step he has taken in respect of the transitional federal charter,” ha added.

Yusuf then left Baidoa for the semi-autonomous region of Puntland of which he had been president from 1989 to 2004.

Somalia’s parliament now has 30 days to elect a new president by secret ballot.

The winner must garner a two-thirds majority of the votes. If not, a second and third round of voting is called. In the last round, the winner would only need a simple majority.

Conflict in Somalia and power struggles that erupted since 1991 have Scuppered numerous initiatives to restore national stability.

___________________________ 4 – Démission du Président du GNT


Somalie: le président démissionne pour avoir échoué à ramener la paix

Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a démissionné lundi pour avoir échoué à « ramener la paix » en Somalie, au terme d’une crise politique majeure qui a paralysé les institutions du pays, plongé dans les pires violences depuis le début de la guerre civile en 1991.

Elu à la présidence de la Somalie le 10 octobre 2004, M. Yusuf a finalement démissionné sous les pressions nationales et internationales. Ce personnage clef de la vie politique somalienne n’est jamais parvenu à imposer son autorité sur ce pays, qu’il a plus dirigé en chef de clan qu’en chef d’Etat.

« Une nouvelle page de l’histoire somalienne s’ouvre désormais », a réagi Ahmedou Ould-Abdallah, envoyé spécial de l’ONU pour la Somalie, en saluant la démission de M. Yusuf et en exhortant les parties somaliennes « à l’unité et à la solidarité ».

La Somalie se trouve dans la pire situation sécuritaire depuis 1991 et est plongée dans une situation humanitaire catastrophique, avec près de la moitié de la population ayant besoin d’aide. Les côtes du pays sont devenues un point chaud de la piraterie mondiale.

« J’avais promis de rendre le pouvoir si je ne pouvais pas ramener la paix, la stabilité ainsi que la démocratie en Somalie », a déclaré lundi M. Yusuf devant le Parlement à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio).

« J’ai signé la lettre de démission et j’ai donné le pouvoir au président du Parlement », Aden Mohamed Nur, qui assure à compter de ce lundi la fonction de président en exercice de Somalie, a ajouté M. Yusuf.

M. Nur était président du Parlement depuis décembre 2007.

Le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra, a déclaré « espérer que ce nouveau développement puisse aider à réunir les parties somaliennes (…), afin de mettre en place un gouvernement d’unité nationale et un Parlement élargi ».

Le chef de la branche radicale de l’opposition islamiste, cheikh Hassan Dahir Aweys, a jugé pour sa part que cette démission « ne représentait que 10% du problème somalien ».

« Yusuf n’était pas le seul obstacle à la paix. L’épicentre de l’infortune somalienne est la présence des troupes éthiopiennes sur notre sol », a-t-il déclaré lundi à l’AFP par téléphone.

A compter de lundi, le Parlement a 30 jours pour élire un nouveau président. Les candidats ne sont pas tenus d’être députés.

Cette démission arrive au terme d’une crise politique majeure.

M. Yusuf avait annoncé le 16 décembre avoir désigné un nouveau Premier ministre, Mohamoud Mohamed Gouled, pour remplacer Nur Hassan Hussein, pourtant confirmé dans ses fonctions la veille par un vote de confiance massif des parlementaires somaliens.

Le limogeage de M. Hussein avait été condamné par la communauté internationale et jugé illégal par le Parlement. Le 24 décembre, M. Gouled avait annoncé sa démission.

En outre, depuis début 2007 et la chute des tribunaux islamiques, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre de violences meurtrières, opposant les forces gouvernementales et leurs alliés éthiopiens aux insurgés.

Face à l’impuissance du gouvernement somalien, les extrémistes islamistes des « shebab » ont lancé une insurrection acharnée dans le pays et contrôlent désormais une large partie du centre et du sud de la Somalie.

Le gouvernement somalien et l’opposition islamiste modérée ont signé en juin à Djibouti un accord de partage du pouvoir et une trêve, catégoriquement rejeté par les shebab et par le mouvement de cheikh Aweys.

Entre 300.000 et 500.000 personnes sont mortes depuis 1991, et plusieurs milliers depuis début 2007.

L’Ethiopie, intervenue officiellement fin 2006 en Somalie pour chasser les tribunaux, a annoncé le retrait total de son armée de Somalie d’ici début 2009, faisant planer encore plus d’incertitudes sur l’avenir sécuritaire du pays.

_______________________________ 3 – Garowe on line (En Anglais)

Les soldats d’origine du Puntland et fidéles au GNT quittent Mogadiscio, dans le cadre d’un accord conclu à Addis Abeba entre le gouvernement éthiopien et les autorités du Puntland, tandis que les forces éthiopiennes se retirent aussi. Somalia: Puntland soldiers to leave Mogadishu as Ethiopia withdraws

Soldiers loyal to embattled Somali President Abdullahi Yusuf will leave the capital Mogadishu as Ethiopian troops begin to withdraw, Radio Garowe reports.

A Cabinet-level meeting in Garowe, the capital of Puntland, ended Saturday with Interior Minister Abdihamid Garad Jama saying that a government delegation’s recent trip to Ethiopia was successful.

« One of the reasons we went to Ethiopia was to discuss how our soldiers [from Puntland] could leave Mogadishu peacefully, » the Minister said, while adding that the Puntland delegation and Ethiopian leaders « agreed » that the Puntland soldiers would leave Mogadishu as Ethiopian troops withdraw.

A Puntland government delegation visited Addis Ababa earlier this month, including Finance Minister Mohamed « Gaagaab » Ali and a number of traditional elders.

Somali President Yusuf, who hails from the Puntland region, took thousands of soldiers from Puntland to protect him in Mogadishu and work as federal troops.

The Ethiopian government has announced plans to withdraw from Somalia in the coming weeks, after failing to stop the advance of Islamists across the country’s southern regions.

Media reports have speculated that President Yusuf will step down, under U.S. pressure. But the Somali president has not addressed a full parliament yet and his final decision remains unknown.

_______________________________ 2 – Shabelle (En Anglais)

Pour des raisons de sécurité, de nombreux parlementaires ont quitté Baïdoa pour le Nord de la Somalie. // Legislators flee from Baidoa

Some Somali parliamentarians have left from Baidoa to northern Somali regions for security grounds, radio Shabelle’s Muhidin Husni reported on Sunday.

Two planes took some legislators from Baidoa airport to Puntland and Somaliland regions.

The parliamentarians said they feared for their security and decided to leave Baidoa, the seat of the transitional parliament.

They had closed door meeting with Somali president Abdulahi Yusuf Ahmed in the state house of Baidoa before their departure

Somali MP Mohamed Osman Maye was the first MP who was killed outside a mosque in the town of Baido on 9 September 2008.

The deputy minister for the reconciliation, Ismail Hassan Timir has been assassinated in Baido last night (Saturday)

The Ethiopian troops who are protecting the transitional government are expected to withdraw from Somalia, which leaves the parliamentarians in a dangerous place.

_______________________________ 1 – Shabelle (En Anglais)

Les gardes de la sécurité du Président quittent Mogadiscio pour le Puntland. // Security guards of president Yusuf leave Mogadishu

The Security guards of the ineffectual Somali President Abdullahi Yusuf Ahmed have left from Mogadishu to Puntlnad regions, witnesses said on Sunday.

A special plane took 120 of security guards with their families and other soldiers loyal to the incompetent president of Somalia Abdulahi Yusuf from Aden Adde international airport in Mogadishu to their home towns in north eastern Somalia.

The departure of the soldiers comes as media reports speculating that President Yusuf will step down, under U.S. pressure. But the Somali president has not addressed a full parliament yet and his final decision remains unknown.

Somali President Abdulahi Yusuf took thousands of soldiers from Puntland to protect him in Mogadishu and work as federal troops.

The Ethiopian government has announced plans to withdraw from Somalia in the coming weeks, after failing to stop the advance of Islamists across the country’s southern regions.

Shabelle Media Network
Ahmednor Mohamed Farah