14/02/09 (B486) Compte-rendu de l’audience correctionnelle à Créteil, hier vendredi 13 février 2009 pour juger de la plainte en diffamation déposée par Alain Romani contre Bernard Nicolas, dans le cadre d’une projection de son film, faite à Arcueil (ARDHD)

Tout le monde était présent, sauf … Alain Romani, qui n’avait pas jugé utile de se présenter, comme nous l’avions laissé supposer dans nos précédents articles … Il a certainement eu raison, évitant ainsi des questions probablement génantes pour lui !

De nouveau, un résultat qui sera probablement très décevant pour la dictature ! (*)

Le Procureur a demandé la relaxe de Bernard Nicolas, estimant qu’il avait fait son travail de journaliste, avec sérieux et professionnalisme, prenant toutes les mesures possibles pour permettre à Alain Romani de donner son point de vue, ce qu’il avait refusé explicitement au cours d’un entretien téléphonique. Le délibéré sera rendu le 13 mars.

Qui était présent ?

D’abord Ibrahim, le « toutou » attitré de l’Ambassade, membre fidèle de l’équipe d’Hassan Saïd, chargé de rapporter les faits, le nom des personnes présentes et la décision ….

Bernard Nicolas, mis en cause par Alain Romani. Rappelons qu’il n’a pas choisi comme les deux délinquants en fuite, Hassan Saïd et Djama Souleiman, de laisser la chaise de l’accusé « Vide ».


Elisabeth Borrel avec Mohamed Aloumekani et Ali Iftin,
attendant de témoigner devant la cour correctionnelle
de Créteil
(Ve 13/02/09 – Photo ARDHD)

Les deux témoins de Bruxelles : Mohamed Alhoumekani et Ali Iftin, qui continuent avec un courage admirable à défendre la vérité. Ils ont enduré et bravé toutes les menaces et violences commises par les agents du régime à leur encontre,

y compris, comme l’a rappelé très justement Mohamed Alhoumekani à l’audience, le bannissement de sa famille et le non rétablissement de ses parents et alliés, dans leurs droits et leurs emplois.

Saluons avec reconnaissance, leur dignité et leur probité, car ce n’est pas si frèquent au sein de la communauté djiboutienne.

Madame Borrel s’est présentée à la barre, mais n’a pas pu témoigner, compte-tenu du fait qu’elle est aussi accusée de diffamation dans une autre affaire qui sera jugée à Paris le 5 mars et qui concerne le livre qu’elle a co-signé avec Bernard Nicolas.

Que dire de l’audience ?

A part quelques incidents qui ont opposé Me Morice, l’avocat d’Alain Romani, le Président et le Procureur, nous avons retenu que l’on a évoqué publiquement et probablement pour la première fois, devant un tribunal, l’assassinat du Juge Borrel. La Cour a été impressionnée par le reportage de Bernard Nicolas pour 90 minutes (Canal +) et qui a été rediffusé dans la salle.

La présence ou non d’Alain Romani à la réunion « du lendemain de l’assassinat » a été évoquée bien entendu. Il n’incombait pas au Tribunal, comme l’a rappelé le Président ni de juger l’assassinat du Juge Borrel, ni de déterminer si Alain Romani était présent à la réunion du lendemain, mais simplement de dire si Bernard Nicolas avait diffamé ou non Alain Romani.

Les auditeurs dans la salle n’ont pas été dupes. Les débats dépassaient largement le cadre de la plainte et comme l’a martelé Bernard Nicolas : « cette audience intervient en marge d’une affaire d’Etats« .

On a rappelé aussi la condamnation à de la prison ferme des deux délinquants en fuite et l’audience en appel à venir les 25 et 26 mars. Cette peine prononcée en première instance à Versailles il y a un an, accrédite en quelque sorte le témoignage d’Alhoumékani ce qui affaiblit la défense d’Alain Romani.

Nous publierons le résultat du délibéré qui sera rendu le 13 mars, mais le réquisitoire du Procureur, demandant la relaxe, est déjà un signe très favorable …

(*) Rappelons que toutes les actions judiciaires entreprises par Guelleh ou ses amis se sont soldées par des résultats décevants pour lui. Elles ont engendré des dépenses énormes (avocats, déplacements) sans aucun résultat positif :
1°) Djibouti débouté devant la Cour internationale de Justice, puisque la Cour n’a pas demandé à la France de transmettre le dossier d’instruction,
2°) Zakaria n’a obtenu qu’un Euro de dédommagement dans le cadre de la plainte en diffamation contre l’ARDHD et sur seulement l’un des quatre motifs qu’il avait soulevés. En contrepartie tous les frais avaient été mis à charge,

3°) Hassan Saïd et Djama Souleiman, condamnés à de la prison ferme.

Et la série « noire » pour Guelleh et ses proches ne devrait pas s’arrêter là.

D’autant plus que certaines rumeurs laissent entendre qu’il y pourrait y avoir du nouveau dans les prochaines semaines concernant l’instruction pour l’assassinat du Juge Borrel et peut-être même un coup de théâtre à l’audience de Versailles. Malheureusement nous n’avons pas pu en savoir plus pour le moment.