12/05/09 (B498) Nouvelles de Somalie …. Les violents combats auraient causé la mort de plus de 100 personnes. De nombreux civils fuient la capitale. L’étau se resserre autour du nouveau Président, tandis que le représentant de l’ONU affiche des certitudes sereines et probablement hors de propos … Les milices Al Shebaab reconnaissent avoir accueilli des renforts de l’étranger. (10 articles en Français et en Anglais)

____________________________ 10 – Presse canadienne

Somalie: 113 morts dans des combats ces derniers jours, selon une ONG

Au moins 113 civils ont été tués au cours d’affrontements dans la capitale somalienne Mogadiscio depuis samedi, selon une organisation de défense des droits de l’homme, Elman Human Rights Organization.

Ali Sheik Yasin Fadhaa, un responsable de l’ONG, a affirmé que 10.000 civils avaient fui leurs maisons dans la seule journée de mardi, faisant passer le nombre de personnes déplacées à plus de 27.000.

Selon la même source, environ 345 civils ont été blessés dans ces violences, les plus graves à Mogadiscio ces dernières semaines.

Les combats pour le contrôle de la capitale entre des rebelles islamistes et des milices pro-gouvernementales ont repris samedi dernier.

Elman Human Rights Organization dresse le bilan des morts et des blessés grâce aux chiffres collectés par ses membres, par les hôpitaux et par les proches des victimes.

Des affrontements violents au cours de la nuit de lundi à mardi ont fait au moins 14 morts dans la capitale, avait auparavant précisé le chef des ambulanciers, Rufai Mohamed. Les responsables de deux hôpitaux de Mogadiscio ont affirmé avoir admis au moins 45 blessés.

La Somalie ne possède plus de gouvernement central depuis la chute du dictateur Mohamed Siyad Barré en 1991.

____________________________ 9 – Le Monde

En Somalie, l’étau se resserre autour du gouvernement qui ne contrôle plus que quelques zones de la capitale

Pour le minuscule Gouvernement d’union nationale (GUN) coincé dans le secteur de Villa Somalia, la présidence, à Mogadiscio, il y a danger de mort. Après des mois de préparation, les groupes extrémistes ont lancé l’assaut contre cet embryon de pouvoir qui ne contrôle que quelques quartiers de la capitale et une poignée de bourgades dans le sud du pays.

La montée en puissance des islamistes radicauxJuin 2006 Après une montée en puissance tout au long de l’année, les forces des Tribunaux islamiques prennent le pouvoir à Mogadiscio, la capitale.

Décembre Une intervention éthiopienne chasse du pouvoir les Tribunaux islamiques. Près d’un million de personnes sont déplacées.

Janvier 2009 Retrait des troupes éthiopiennes de Somalie.

31 janvier Cheikh Chariff Cheikh Ahmed est élu président du gouvernement d’union nationale (GUN) tandis que les shabab prennent le contrôle du sud du pays.

23 avril Une conférence internationale promet le versement de 250 millions de dollars pour appuyer le GUN.

Mai Offensive des groupes islamiques contre le GUN à Mogadiscio.

Depuis jeudi 7 mai, la zone sous son contrôle s’est réduite à l’extrême, grignotée par l’assaut de combattants des groupes shabab ("jeunes") et Hizbul Islam (Parti de l’islam). En quelques jours, les combats à l’arme lourde ont fait des dizaines de morts, de nouvelles destructions, et poussé à l’exode des familles qui étaient rentrées à Mogadiscio ces derniers mois en pariant sur la capacité du GUN à pacifier la capitale.

Adeptes d’un islam fruste et violent, des attentats-suicides et d’une version extrême du huddud (les châtiments corporels), déployant au vent leurs drapeaux noirs, leurs visages masqués, les combattants shabab lancent désormais leurs forces à l’assaut de la capitale avec l’appui du Hizbul Islam et, pour la première fois, de combattants venus de l’extérieur de la Somalie, armes à la main.

La coalition shabab-Hizbul Islam gagne du terrain. Les forces du GUN qui occupaient des secteurs stratégiques de la capitale, comme le stade, l’ex-ministère de la défense, les anciennes usines de cigarettes ou de spaghettis, ont fui pendant le week-end devant les attaques, abandonnant ou vendant une partie de leur matériel aux insurgés. Ces derniers sont maintenant à portée de tir de la présidence et contrôlent les villes des environs, enserrant la capitale.

Les soldats de la Mission de l’Union africaine en Somalie, l’Amisom (5 100 hommes à Mogadiscio), qui doivent former les troupes du GUN si celui-ci n’est pas balayé, pourraient être amenés à défendre ce réduit, qui communique avec le port. L’un des chefs des attaquants, Cheikh Hassan Dahir Aweys, a assuré qu’il chasserait ces soldats ougandais et burundais, qu’il qualifie de "vermine" et, d’une manière générale, d’impies.

Les shabab ont beau affirmer, encouragés à distance par Oussama Ben Laden, être engagés dans un djihad, la guerre qu’ils ont déclenchée dans la capitale semble plus nourrie par des enjeux de pouvoir que par la religion. Cheikh Chariff Cheikh Ahmed, le président du GUN, est un islamiste qui vient d’instaurer l’usage de la charia, et a obtenu d’un groupe d’oulémas qu’ils lancent une fatwa contre les assaillants, au nombre desquels se trouve Cheikh Hassan Dahir Aweys, la figure tutélaire de l’islamisme somalien rentré d’exil en Erythrée juste au moment où la communauté internationale décidait, fin avril, de soutenir financièrement le GUN.

Les deux "Cheikh", Hassan et Chariff, siégeaient côte à côte il y a trois ans au sein du mouvement armé des Tribunaux islamiques, qui avait pris le pouvoir à Mogadiscio en 2006, avant d’en être chassés six mois plus tard par une intervention éthiopienne soutenue par les Etats-Unis. Un mouvement insurrectionnel était né, où avaient prospéré les extrémistes initialement marginaux au sein des Tribunaux islamiques. A la suite d’une conférence tenue à Djibouti, un nouveau pouvoir de transition a été formé en janvier 2009, dirigé par Cheikh Chariff Cheikh Ahmed. Aujourd’hui, les deux anciens alliés se font la guerre alors que les Ethiopiens se sont retirés.

"Ce qui se passe est grave, s’alarme Ahmedou Ould Abdallah, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Somalie, les adversaires du processus en cours et les Etats qui les soutiennent voient le pouvoir actuel consolider sa position. Ils veulent interrompre cette consolidation." Désignant l’"alliance hétéroclite" qui menace l’existence du GUN, M. Ould Abdallah ajoute qu’elle reçoit l’appui "des Erythréens, des djihadistes et de combattants étrangers".

APPUI DE L’AMISOM

Cheikh Chariff Cheikh Ahmed, qui compte sur l’appui des soldats de l’Amisom, a dénoncé à Mogadiscio les "soi-disant Somaliens" qui l’attaquent et "travaillent pour des pays étrangers".

Plusieurs pays africains ou arabes sont suspectés d’apporter une aide logistique aux attaquants, Erythrée en tête. La semaine passée, un avion Ilyoushine chargé d’armes affrété par un pays de la région a atterri à Balidogle, à cent kilomètres de Mogadiscio, pour livrer des armes aux insurgés. Plusieurs sources, y compris des témoins directs joints par téléphone à Mogadiscio, affirment avoir vu des "étrangers", notamment dans le secteur d’Ikfa Halane, au nord de Mogadiscio, faire le coup de feu aux côtés des groupes extrémistes.

Entre 400 et 600 combattants originaires de la péninsule arabique, d’Asie du Sud, ou des Somaliens vivant dans des pays occidentaux, auraient rejoint les shabab. Récemment, un combattant porteur d’un passeport canadien a été arrêté. Un autre, porteur d’un passeport britannique, a été tué pendant le week-end.

Jean-Philippe Rémy

____________________________ 8 – XINHUA (Chine)

Un envoyé de l’ONU condamne les violences de Mogadiscio

L’envoyé de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah a condamné mardi la poursuite de violences à Mogadiscio visant le gouvernement légimtime somalien.

Dans une déclaration publiée à Nairobi, Ould-Abdallah a dit que les violences, qui ont conduit à des morts et au déplacement d’un grand nombre de civils, étaient totalement inaccepables.

"Il faut mettre fin immédiatement à ces combats. Il faut soutenir le gouvernement légimtime reconnu par la communauté internationale", a souligné Ould-Abdallah.

Les derniers combats à Mogadiscio opposant les forces pro- gouvernementales aux groupes islamistes ont fait plus de 100 morts.

Il a dit que le processus de paix de Djibouti se poursuivait et il est ouvert à tous les groupes soutenant la paix et la stabilité.

Il s’est dit satisfait que l’Union africaine et l’IGAD ont réagi rapidement pour conddamner la reprise de violences à Mogadiscio, rejeter l’agression et préparer une action efficace.

"Rien ne peut justifier cette violence et ceux qui ont lancé ces attaques doivent porter l’entière responsabilité de ses conséquences. Leur intention de poursuivre la violence et l’anarchie des deux dernières décennies doivent être rejetée par le peuple somalien et la communauté internationale", a conclut l’émissaire de l’ONU.

____________________________ 7 – IRIN (ONU) (En Anglais)

Des milliers de somaliens fuient la capitale et les nouveaux combats. // SOMALIA: Thousands flee Mogadishu shelling

Thousands of people have fled five days of fighting between government troops and insurgents in the Somali capital, Mogadishu, a human rights group told IRIN on 12 May.

At least 27,500 people fled their homes between 7 and 11 May, according to Ali Sheikh Yassin, deputy chairman of the Mogadishu-based Elman Human Rights Organisation (EHRO).

With no let-up in the fighting, more families were fleeing, he said.

"Last night [11 May] saw some of the heaviest shelling in both the north and south of the city," Yassin said, adding that he feared the city could soon be empty.

The displacement has been fuelled by indiscriminate shelling.

Yassin said Mogadishu had not witnessed "anything like this even when the Ethiopians were here; they are fighting right in the middle of the civilians".

Hassan Mahamud, a local journalist, told IRIN: "Today [12 May], there are families on every street looking for shelter, taking advantage of a lull in the fighting."

He said the districts of Hodan, Hawl-Wadag, Wardhigley [south Mogadishu], Huriwa, Yaqshid [north] and parts of Dayniile [southwest] had experienced the heaviest shelling and most displacement.

He said many of those fleeing had returned from camps in the past few months.

Awil Ali, a father of eight, who returned to his home in Huriwa from a camp for internally displaced persons (IDP) on the outskirts of Mogadishu, said: "I have had to flee again after only three months; what we witnessed last night was too much. They [the fighting groups] are shelling everywhere."

African Union peacekeepers in Mogadishu: Indiscriminate shelling in the past five days has fuelled the displacement of thousands of civilians from the city – file photo
Ali said some of his neighbours who had never left their homes before were now leaving.

"I honestly cannot say that we have witnessed anything like this before," he added.

Ali, like many of those displaced, was headed towards the Afgoye road, where there are camps for hundreds of thousands of displaced people.

Injured treated "under trees"

Medical sources told IRIN that hospitals in the city were overwhelmed by the number of people seeking treatment since fighting began.

"We are receiving more injured people than we handle; we have twice as many people as the hospital can accommodate," said a medical source. He said many people were being treated "in the corridors and under trees".

More than 100 people have been killed in the latest fighting and close to 300 reportedly wounded, according to sources.

Mogadishu was reported to be quiet on 12 May but the adversaries were reported to be preparing for another round. "This is just a lull," a source said.

Yassin of EHRO said both sides had turned a deaf ear to pleas from civil society groups, elders and religious leaders to stop the fighting.

"We have appealed to them to stop the carnage but no one seems to be listening," Yassin said.

____________________________ 6 – Le Post (Paris)

Mogadiscio: plus de 110 morts dans un conflit avec les « Shabaab »

Plus de 110 morts, presque tous des civils, et au moins 330 blessés dans des conflits qui ont eu lieu ces derniers jours à Mogadiscio en Somalie, comme l’a indiqué le groupe Elman pour la paix et la défense des droits de l’homme. L’exode de la population de la capitale à repris. Nairobi est en grande partie, occupée par le «*Al- Shabaab », considéré comme le bras armé somalien d’Al-Qaïda et soutenu par d’autres forces islamiques, lesquelles mercredi dernier avaient orchestré une attaque à grande échelle.

Auparavant, les rebelles semblaient vouloir un dialogue, quoique très critique, avec le Gouvernement Fédéral de Transition (TFG) à tendance islamique modérée. Les affrontements sont actuellement moins sanglants et la diplomatie tente de trouver une solution « intermédiaire ».

Mais ces dernières semaines, les « Shabaab » et leurs alliés auraient reçu des renforts considérables en hommes et en armes, et, étant donné leur suprématie militaire actuelle, un accord semble de plus en plus improbable.

Selon des sources concordantes, les renforts aux « Shabaab » seraient arrivés à bord d’avions Érythréens.

Pendant ce temps le Président, le premier ministre et plusieurs ministres du Gouvernement Fédéral de Transition (Tfg) se sont regroupés dans la résidence présidentielle, Villa Somalia, et accusent les « Gouvernements étrangers » de soutenir les rebelles pour pouvoir « mettre le feu » à toute la Corne de l’Afrique.

____________________________ 5 – AFP

Combats à Mogadiscio: les shebab admettent l’aide de combattants étrangers

Les islamistes radicaux somaliens des shebab ont pour la première fois admis mardi que des combattants étrangers étaient engagés à leurs côtés dans les derniers affrontements meurtriers contre les forces pro-gouvernementales dans Mogadiscio.

"Ceux qui appellent +étrangers+ nos frères musulmans ont tort, ils sont venus aider leurs frères en Somalie, donc nous ne pouvons pas dire qu’ils sont étrangers", a déclaré à la presse un haut responsable des shebab en charge des affaires régionales, Cheick Hussein Ali Fidow.

"Après l’appel lancé par la communauté somalienne, nos frères mulsulmans sont venus nous rejoindre pour défendre notre pays des envahisseurs venus d’Ethiopie et leurs laquais", a ajouté Cheikh Fidow, sans fournir d’indications sur leur nombre et leurs nationalités.

"Certains sont morts en martyrs, d’autres ont été blessés et les autres sont toujours prêts à se battre par égard pour leurs frères musulmans", a-t-il poursuivi en référence aux combattants étrangers.

Mardi, un haut responsable à la présidence somalienne parlant sous couvert d’anonymat a déclaré que son pays était "en guerre avec des mercenaires étrangers qui déstabilisent la Somalie".

"Ces combattants (étrangers) ont été invités par l’organisation des shebab qui est opposée à la paix", a-t-il ajouté.

De violents affrontements ayant fait au moins 41 morts, ont opposé depuis jeudi dernier les forces du gouvernement alliées à des milices islamistes pro-gouvernementales à des forces anti-gouvernementales, composées essentiellement des shebab et de la milice islamiste du groupe Hizb al-Islamiya.

Mardi à la mi-journée, la situation était calme à Mogadiscio.

Les shebab sont à la tête d’une insurrection en Somalie et ont fait savoir ces derniers mois leur opposition au régime de l’islamiste modéré Sharif Sheikh Ahmed, élu président fin janvier. Ils ont prévenu qu’ils poursuivraient leurs attaques contre les forces gouvernementales jusqu’au départ du président.

Dans un message audio diffusé le 19 mars sur internet, le chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden a enjoint les shebab à renverser M. Ahmed.

La Somalie est en guerre civile depuis 1991.

____________________________ 4 – JDD

Somalie: Les civils fuient Mogadiscio

Des milliers d’habitants ont fui mardi les quartiers nord de Mogadiscio, en proie à de violents combats entre les forces gouvernementales et les islamistes radicaux de la milice Al Chabaab.

D’après le groupe Elman pour la paix et les droits de l’homme, les affrontements qui ont débuté en fin de semaine dernière ont fait 113 morts et 330 blessés parmi les civils.

Au moins 27 000 civils ont déjà fui la capitale somalienne, ajoute l’organisation. Les deux camps, lourdement armés, sont en outre déchirés par des rivalités internes. Des heurts entre policiers et soldats ont fait six morts lundi, et deux factions insurgées sont désormais en guerre ouverte.

____________________________ 3 – XINHUA (Chine)

Le président somalien jure de défendre le gouvernement

Le président somalien Sheikh Sharif Sheikh Ahmed a déclaré lundi que son gouvernement était déterminé à se défendre contre les rebelles, le conflit entre ceux- ci et l’armée gouvernementale étant dans son cinquième jour.

"La position du gouvernement somalien est de défendre la souveraineté du pays et d’utiliser tous les moyens possibles pour arrêter les combats", a indiqué le préisdent Ahmed lors d’un point de presse à Mogadiscio.

Le conflit, le pire depuis janvier dernier, a éclaté jeudi dernier entre l’armée gouvernementale et les combattants de deux principaux groupes insurgés d’Al-Shabaab et Hezbul Islam.

Les combats ont fait plus de 100 morts et 300 blessés, dont beaucoup de civils.

Le président Ahmed a affirmé que son gouvernement cherche toujours à éviter une guerre, indiquant que les groupes d’opposition ne voulait pas la paix.

Il a aussi accusé certains pays d’utiliser la Somalie comme un endroit pour leurs propres intérêts, sans les nommer.

Le gouvernement somalien contrôle maintenant un tiers de Mogadiscio et certaines villes du centre du pays.

____________________________ 2 – JDD

La Somalie accuse des pays étrangers

Le président somalien a accusé lundi des rebelles islamistes d’être à la solde de gouvernements étrangers. Quatre jours de combats ont fait au moins 70 morts dans le pays.

"Nous avons un gouvernement islamique, mais des soi-disant Somaliens tuent des innocents. Ces gens-là travaillent pour des pays étrangers qui ne veulent pas que notre nation soit en paix", a déclaré Sheikh Sharif Ahmed.

Des rapports des Nations unies accusent l’Erithrée, l’Ethiopie, l’Arabie saoudite, le Qatar et d’autres Etats du Golfe d’avoir violé l’embargo sur les armes qui pèse sur le pays.

____________________________ 1 – Jeune Afrique

Les combats reprennent à Mogadiscio.

Après une accalmie lundi matin, les combats entre groupes islamiques rivaux, qui s’affrontent depuis jeudi, ont repris dans la capitale somalienne.

Les shebab, des miliciens insurgés du groupe islamique radical Al-Chabaab, continuent de s’opposer violemment aux forces pro-gouvernementales à Mogadiscio. Les combats avaient brièvement cessé lundi matin, avant de reprendre à la mi-journée. "Les combats sont très violents et les deux camps utilisent des batteries anti-aériennes et des mitrailleuses lourdes", a déclaré à l’AFP un officier de police sur place, Mohamed Abdi.

Dimanche, au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées par un obus de mortier tombé devant une mosquée dans le sud de Mogadiscio, lors de combats entre l’armée somalienne (formée notamment d’islamistes modérés) et les rebelles radicaux d’Al-Chabaab (Jeunesse). Selon des membres de la mosquée, l’obus avait été tiré depuis une zone contrôlée par des forces pro-gouvernementales.

Près de 50 personnes ont par ailleurs été tuées, et 190 autres blessées, dans les attaques à l’arme lourde qui font rage depuis jeudi dernier, a-t-on appris de source hospitalière. Le cheikh Mohamed Ibrahim Bilal, l’un des dirigeants du groupe islamiste Al-Chabaab, a affirmé que ses hommes avaient tué plusieurs soldats gouvernementaux et leurs alliés dans le nord de la ville. Selon ses dires, les rues de la capitale somalienne sont jonchées de cadavres et les rebelles contrôlent le nord de la ville.

Objectif : renverser le gouvernement

Cet affrontement armé est l’un des plus graves depuis la formation du nouveau gouvernement qui a suivi l’élection du président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed en janvier dernier.

Les groupes rebelles Al-Chabaab et Hezbul Islam ont déclaré que leur objectif était de renverser le gouvernement du président Ahmed. Ils exigent aussi que les troupes de l’Union africaine quittent le pays.

Le gouvernement, qui contrôle une petite partie de la capitale et certaines villes au centre du pays, accuse pour sa part les groupes anti-gouvernementaux d’avoir engagé des étrangers dans les derniers combats contre l’armée gouvernementale.