03/12/09 (B527) Le Journal de la Flibuste (6 articles en Français)

_________________________ 6 – Le Monde

Un supertanker entre les mains de pirates somaliens

Trois jours après la capture, dimanche 29 novembre, du superpétrolier grec Maran Centaurus par des pirates somaliens à l’est des Seychelles, une zone où six attaques similaires viennent d’être recensées, armateurs et affréteurs de tankers ont des sueurs froides. Le Maran Centaurus est la plus grosse prise depuis celle du superpétrolier saoudien Sirius Star en novembre 2008, libéré trois mois plus tard contre une rançon estimée à 8 millions de dollars (5,3 millions d’euros). Une moitié des 168 actes de piraterie commis dans le monde au cours des neuf derniers mois ont été perpétrés dans le golfe d’Aden ou dans l’océan Indien par des forbans somaliens.

Pottengal Mukundan, directeur de l’International Maritime Bureau (IMB) de Londres, s’inquiète des retombées économiques de la multiplication de ces coups de main de plus en plus éloignés des côtes somaliennes. "En entravant la libre circulation entre la péninsule arabe et le cap de Bonne-Espérance, ces flibustiers constituent un grave péril pour le commerce international des hydrocarbures. Il y a aussi le risque de catastrophe écologique en cas d’échouement ou de collision", avertit Pottengal Mukundan. En effet, à la suite des attaques répétées contre des superpétroliers, le Lloyds of London, premier marché mondial de l’assurance-réassurance, évoque ouvertement l’imposition d’une "taxe à la piraterie".

L’assurance d’un navire, appelée "coque-cargaison" dans le jargon, ne couvre pas les cas de piraterie. Les armateurs voulant se protéger doivent acheter une assurance de guerre pouvant aller jusqu’à 0,2 % de la valeur du navire, excluant la cargaison assurée par l’affréteur. "Le coût du maintien de la liberté de navigation sur les voies commerciales mondiales est transféré aux armateurs et affréteurs, et au bout du compte aux consommateurs", souligne le Lloyd’s.

Les armateurs redoutent l’effet d’un accroissement des primes d’assurance ou du renforcement de leur sécurité sur leurs frais généraux, alors que le secteur est gravement touché par la récession économique. "Le prix du pétrole est très volatil, et la valeur de la cargaison est indexée sur ce cours. Pour l’affréteur, le coût de l’immobilisation prolongée d’un gros tanker comme le Maran Centaurus peut être catastrophique", souligne Roger Middleton, expert de la piraterie maritime au centre d’études stratégiques londonien Chatham House.

Aujourd’hui, en toute discrétion, les armateurs peuvent se faire rembourser la rançon versée par leur assureur. Les Etats-Unis aimeraient contraindre ceux-ci à dénoncer les bénéficiaires du butin aux agences de lutte contre le terrorisme. A lire un récent rapport réalisé par Lord Jopling, conseiller de l’OTAN sur cette question, le trésor de guerre des pirates somaliens pourrait alimenter les caisses de la nébuleuse terroriste. Le pair du royaume accuse en particulier les insurgés islamistes du mouvement Al-Chabab d’être liés à Al-Qaida.

Depuis 2004, pour répondre à la menace d’attentats, chaque navire doit disposer d’une signalisation automatique lue par un satellite, d’un équipage doté de cartes d’identité infalsifiables et d’un certificat de sûreté. Par ailleurs, Intertanko, l’organisme regroupant les propriétaires de tankers, a promulgué tout un arsenal de mesures de sûreté en mer. Par peur de provoquer un incendie, les pétroliers ne sont toutefois pas équipés de gardes armés, à l’inverse d’autres types de bateaux.

Pour lutter plus efficacement contre ce fléau, les experts réclament la consolidation de la force maritime actuellement déployée dans la région sous double commande américano-européenne. "Une trentaine de navires de guerre, dont seulement douze sont opérationnels à tout moment, c’est insuffisant pour contrôler une zone aussi large que les Etats-Unis", insiste David Osler, spécialiste du dossier pour le quotidien maritime londonien Lloyd’s List.

Pour sa part, Pottengal Mukundan de l’IMB favorise la destruction du navire amiral, souvent un boutre volé transportant les vedettes rapides et l’armement, "pour rendre l’acte de piraterie prohibitif".

Marc Roche

_________________________ 5 – Portail des sous-marins

10 pirates arrêtés par les autorités des Seychelles

Par Rédacteur en chef.

C’est d’une certaine façon la première application de l’échange de lettres entre l’UE et les Seychelles, qui vaut accord de transfert de suspects jusqu’à formalisation. Mais aussi un exemple concret de la coopération qui s’est instaurée pour la lutte anti-piraterie entre les différents moyens de la zone (EUNAVFOR, Seychelles, Otan).

_________________________ 4 – Portail des sous-marins

L’Organisation Maritime Internationale salue l’action de la marine nationale dans la lutte contre la piraterie

Par Rédacteur en chef.

Des certificats récompensant les bâtiments français ayant participé aux opérations de lutte contre la piraterie au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden ont été remis le 23 novembre 2009 au siège de l’OMI (Organisation maritime internationale) à Londres.

Les 9 bâtiments français récompensés (période comprise entre le 8/12/08 et le 3/7/09) sont la frégate Nivôse , l’aviso Premier maître L’Her , la frégate Floréal , le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc , la frégate Georges Leygues , l’aviso Commandant Ducuing , le patrouilleur Albatros , l’aviso Commandant Bouan et la frégate Aconit.

_________________________ 3 – Le Matin (Maroc)

Le CS reconduit pour un an les autorisations

Le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé, lundi, de reconduire pour une période d’un an les autorisations à entrer dans les eaux territoriales de la Somalie afin «de réprimer les actes de piraterie et les vols à main armée en mer».

Aux termes de sa nouvelle résolution (1897) adoptée à l’unanimité, le Conseil affirme aussi que ces autorisations, octroyées en vertu de la résolution 1851 (2008), doivent être conformes aux normes applicables du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits de l’Homme.

Le Conseil de sécurité «exhorte aussi les Etats parties à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer et à la Convention pour la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime à s’acquitter pleinement de leurs obligations et à coopérer avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), l’Organisation maritime internationale (OMI) et d’autres Etats et organisations internationales en vue de se donner les moyens judiciaires de poursuivre les personnes soupçonnées d’actes de piraterie et de vols à main armée commis au large des côtes somaliennes».

En outre, le Conseil de sécurité salue les initiatives prises par le Groupe de contact pour la Somalie, en coopération avec l’Organisation maritime internationale, les Etats du pavillon et le gouvernement fédéral de transition de la Somalie, pour faciliter la coordination afin de décourager les actes de piraterie dans la zone, exhortant les Etats et les organisations internationales à soutenir ces efforts.

Tout en réaffirmant son attachement à la souveraineté, à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique et à l’unité de la Somalie, y compris à ses ressources naturelles se trouvant au large de ses côtes, le Conseil de sécurité affirme que les autorisations reconduites dans la présente résolution s’appliquent à la seule situation en Somalie et n’affectent pas les droits, obligations ou responsabilités résultant de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, pour ce qui est de toute autre situation.

Il souligne également que la résolution 1897 ne peut être «perçue comme établissant un droit international coutumier».

_________________________ 2 – Radio Chine

Le Conseil de sécurité condamne de nouveau la piraterie en Somalie

Le Conseil de sécurité des Nations unies à de nouveau condamné lundi tous les actes de piraterie et de banditisme armé dans les eaux au large de la Somalie.
Dans leur résolution 1897, adoptée à l’unanimité, les 15 membres de cet organe décisionnel de l’ONU expriment également leur préoccupation les rapports faisant état d’une progression de la piraterie alimentée par « l’escalade des versements de rançons et l’application insuffisante de l’embargo sur les armes ».

Le Conseil appelle à nouveau les pays et organisations régionales « qui ont la capacité de le faire, à participer à la lutte contre la piraterie et le banditisme armé au large des côtes de la Somalie », y compris par l’envoi de bâtiments de guerre.

Il appelle tous les États et organisation régionales opposés à la piraterie au large de la Somalie à conclure des accords ou des dispositions spécifiques avec les pays disposés à assurer la détention des pirates.

Aec le consentement du Gouvernement fédéral de transition ( TFG), ces accords devraient doter les responsables des forces de l’ ordre de la capacité à mener des enquêtes et des poursuites sur les personnes détenues, suggère cette résolution.

Le Conseil appelle également tous les États à coopérer pour déterminer la juridiction compétente et mener les enquêtes et poursuites à l’égard des personnes responsables d’actes de piraterie et de banditisme armé au large des côtes somaliennes.

Le Groupe de surveillance sur la Somalie, créé par le Conseil de sécurité, a signalé que « les versements de rançons exorbitantes ont alimenté le développement (de la piraterie et des bandes armées) y compris en leur permettant de se procurer des armes et du matériel et de maintenir des milices, en violation de l’embargo sur les armes ».

« La forte rentabilité des actes de piraterie, avec des rançons atteignant fréquemment les millions de dollars, ainsi que l’absence de sanctions, ont également contribué à cette forte progression », estime la mission de surveillance.

« En résumé, la piraterie est devenue une activité à faible risque et à forte rémunération », estime-t-il. « À moins d’une action internationale suffisante pour inverser le rapport coûts/ gains soutenant ce phénomène de piraterie, celui-ci restera un fléau pour les transports internationaux transitant dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien, ainsi que pour la paix et la sécurité en Somalie ».

Dans un rapport au Conseil de sécurité sur l’évolution de la piraterie et du banditisme armé dans les eaux territoriales et internationales au large de la Somalie, le secrétaire général de l’ ONU Ban Ki-Moon a souligné que l’intensification de la présence maritime internationale des États membres jouait un rôle crucial dans la stabilisation de la situation dans le golfe d’Aden.

Dans le même temps, M. Ban appelle à une approche intégrée pour renforcer les capacités du TFG et de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) sur la terre ferme.

Cette approche devrait inclure la poursuite du renforcement des institutions juridiques et de sécurité en soutien du processus de paix en cours dans ce pays ravagé par les conflits, notamment afin de permettre les enquêtes et poursuites sur les personnes soupçonnées d’actes de piraterie et de banditisme en mer.

Les pirates somaliens ont capturé des dizaines de navires au cours des deux dernières années, empochant des dizaines de millions de dollars de rançon. On estime que les pirates détiennent actuellement sept navires.

Les pirates somaliens proviennent de clans et de régions spécifiques, très éloignés de la capitale ravagée par la guerre, et ils déjouent jusqu’à présent les efforts de la coalition de navires de guerre qui patrouillent ces eaux, les plus dangereuses au monde, pour tenter d’éradiquer cette menace.

On estime que 25 000 navires empruntent chaque année le golfe d’Aden, au large de la côte nord de la Somalie. Plus de 10 navires et 200 membres d’équipage sont toujours aux mains des pirates somaliens.

Le golfe d’Aden, au large de la côte nord de la Somalie, connaît le risque de piraterie le plus élevé au monde. Quelque 25 000 navires empruntent chaque année ce canal situé au sud du Yémen, entre la mer Rouge et la mer d’Oman.

_________________________ 1 – Portail des sous-marins

Le Danemark prévoit une flotte anti-piraterie

Par Rédacteur en chef.

Le Danemark prévoirait de construire une flotte de patrouilleurs, destinés aux garde-côtes des pays d’Afrique, afin de lutter contre les pirates somaliens.

L’association danoise des armateurs a discuté de ce projet avec un certain nombre de pays d’Afrique de l’Est.

Selon le quotidien danois DR Nyheder, le projet couterait des centaines de millions $. Les patrouilleurs seraient construits dans des chantiers navals danois et en partie financés par le budget d’aide au développement des Nations Unies.

Selon le journal, un membre de l’association, Jan Fritz Hansen, a déclaré que “les attaques se produisent désormais loin des côtes, et les pirates ne peuvent agir sans bateaux-mères.”

Selon lui, les nouveaux patrouilleurs pourraient “bloquer les pirates” et signaler la position des bateaux-mères.