22/01/10 (B534) La visite de Sarkozy et les compte-rendus dans la presse (3 articles parmi tous ceux qui ont été publiés sur le sujet)

_______________ 3 – Communiqué officiel – GouvActu AdmiNet

Sur le chemin du retour de la Réunion, le Président de la République a effectué le 19 janvier 2010 une escale à Djibouti, au cours de laquelle il s’est entretenu avec le Président de la République de Djibouti, M. Ismaïl Omar GUELLEH.

Ils ont évoqué ensemble les différents volets de la relation bilatérale entre la France et Djibouti, et notamment le projet de nouvel accord de partenariat de défense, destiné à remplacer l’accord conclu en 1977. Le Président de la République a réaffirmé l’attachement de la France à la sécurité et à la souveraineté de Djibouti.

Le Président de la République et le Président GUELLEH ont également fait le point sur la situation régionale. Ils ont évoqué la coopération entre la France et Djibouti pour soutenir le Gouvernement Fédéral de Transition somalien, la lutte contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique, et le soutien au gouvernement du Yémen dans sa lutte contre le terrorisme.

________________ 2 – Tribune de Genève (Ch) avec AFP

France-Djibouti: les deux présidents discutent d’un nouvel accord de défense

Le président français Nicolas Sarkozy et son homologue djiboutien Ismaël Omar Guelleh ont évoqué un projet de nouvel accord de partenariat de défense, à l’occasion d’une escale du chef d’Etat français à Djibouti mardi, a-t-on appris de sources officielles.

Il s’agit "des différents volets de la relation bilatérale entre la France et Djibouti, et notamment le projet de nouvel accord de partenariat de défense, destiné à remplacer l’accord conclu en 1977", indique un communiqué de l’Elysée publié mercredi.

Arrivé de La Réunion, M. Sarkozy a effectué mardi soir une brève escale à Djibouti, où il a eu une rencontre avec son homologue djiboutien, Ismail Omar Guelleh, et "a réaffirmé l’attachement de la France à la sécurité et à la souveraineté de Djibouti", selon ce communiqué.

Les deux chefs d’Etat ont évoqué "la coopération" entre les deux pays "pour soutenir le Gouvernement Fédéral de Transition somalien, la lutte contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique et le soutien au gouvernement du Yémen dans sa lutte contre le terrorisme".

Au cours d’une brève conférence de presse, M. Sarkozy, qui s’est dit "heureux de cette étape" djiboutienne, a renouvelé le "soutien ferme et indéfectible" de la France à la République de Djibouti.

"J’ai exprimé au président Ismail Omar Guelleh la volonté de la France de rester le meilleur ami de Djibouti", a déclaré le président français à l’issue d’une entrevue de 45 minutes avec le chef d’Etat djiboutien à sa résidence privée de Haramous.

"Nous sommes en train de renégocier nos accords de défense", a ajouté M. Sarkozy, soulignant que "la France est engagée dans la sécurité et le développement de Djibouti".

Le président français a par ailleurs "condamné l’agression érythréenne" sur Djibouti, rappelant notamment que "la France a voté la résolution dénonçant l’agression et l’occupation illégale de l’Erythrée d’une partie du territoire djiboutien".

"J’ai dit au président Guelleh combien nous le soutenions et combien il est important pour nous que Djibouti reste à la tête du combat contre la piraterie dans une région qui a besoin de stabilité et de sécurité", a conclu M. Sarkozy.

Au terme de sa visite, le président français a été raccompagné à l’aéroport par son homologue djiboutien.

Les deux chefs d’Etat s’étaient déjà rencontrés en décembre 2007 à Paris, six mois après l’élection de Nicolas Sarkozy.

Les relations entre leurs deux pays sont perturbées depuis des années par l’affaire Bernard Borrel, un magistrat français détaché à Djibouti retrouvé mort en 1995, le corps en partie carbonisé.

L’enquête de la justice française a longtemps privilégié la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises.

La France dispose à Djibouti de sa plus importante base militaire à l’étranger avec près de 3.000 hommes.

_______________________________ 1 – RFI

Le président Sarkozy à Djibouti pour rencontrer son homologue Omar Guelleh

Après Mayotte et l’Ile de La Réunion, le président Sarkozy fait une escale mardi soir 19 janvier 2010 à Djibouti pour rencontrer son homologue Ismaïl Omar Guelleh. Les relations entre la France et Djibouti sont perturbées depuis des années par l’affaire Bernard Borrel, magistrat français détaché à Djibouti retrouvé mort en 1995. Mais entre Paris et Djibouti, il y avant tout des impératifs stratégiques.

C’est «le» dossier épineux entre Paris et Djibouti, car la mort du juge Borrel n’a toujours pas été élucidée. En octobre 1995 son corps est retrouvé en partie carbonisé. Très vite Djibouti conclut au suicide et évoque l’implication du juge dans un réseau pédophile. Paris aussi privilégie pendant longtemps la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat.

Le dossier est depuis devenu une affaire d’Etat. Le procureur de la République Djama Souleiman et le chef des services secrets Hassan Saïd sont accusés par la France d’avoir fait pression sur deux témoins clefs du dossier Borrel. Condamnés en première instance par le tribunal de Versailles, ils ont été relaxés en mai dernier mais un pourvoi en cassation a été introduit.

Djibouti supporte mal d’être montré du doigt. Il y a deux ans le pouvoir organise une manifestation qui rassemble des milliers d’habitants aux cris de « Honte à toi Nicolas Sarkozy » ou encore « Justice raciste ». L’événement est rare pour rester encore dans les mémoires.

Les juges français semblent toujours déterminés à mener leur enquête jusqu’au bout. Nicolas Sarkozy a fait un geste en recevant la veuve Borrel. Mais l’affaire reste encombrante.

Entre Paris et Djibouti, il y avant tout des impératifs stratégiques. D’abord parce que la plus grande base militaire dont dispose la France à l’étranger est sur ce petit territoire de la Corne de l’Afrique. Une base qui sert d’appui aux avions de l’opération Atalante déployée dans le golfe d’Aden, et qui abrite aussi des entraînement de militaires somaliens (voir encadré).

Somalie, Yémen et Erythrée, les enjeux régionaux, au coeur des discussions de ce sommet, sont nombreux. La dernière rencontre entre les deux chefs d’Etat remonte à décembre 2007 à Paris six mois après l’élection de Nicolas Sarkozy.

Djibouti, c’est une carte maîtresse dans le jeu de l’armée française en Afrique

Près de 3000 soldats y sont stationnés dont plusieurs unités des forces spéciales.

Autour de l’aéroport international, Français et Américains se partagent la piste d’atterrissage. D’un côté, la base aérienne 188 avec sa dizaine de Mirage 2000 et de l’autre, les gros porteurs et les hélicoptères de l’ US Air Force. Pour les Etats-Unis, le camp Lemonier est la plus grande implantation de l’US Army sur le sol africain.

Depuis l’arrivée des Américains, l’armée française doit payer un loyer aux autorités diiboutiennes. Plus de 10 millions d’euros chaque année disent les experts. C’est beaucoup d’argent mais Djibouti est une position stratégique. C’est aussi un port entre la mer Rouge et le Golfe d’Aden, une zone sous étroite surveillance compte tenu de la situation au Yémen, et de la persistance de la piraterie de long des côtes somaliennes.

Pour l’Etat djiboutien, en vertu d’un accord signé 1977, la présence française a toujours constitué un rempart contre d’éventuelles tentatives de déstabilisation de la part de ses voisins.

En 2008, face à la détérioration de la situation autour de Ras Doumeira, à la frontière avec l’Erythrée, l’armée française avait même fourni une importante aide logistique aux forces armées djiboutiennes.

A partir d’ août 2009, l’armée française a assuré depuis Djibouti la formation d’une partie des futures forces de sécurité somaliennes.