24/01/10 (B535) Yémen Express (5 articles en Français)

________________________ 5 – Europe 1

Les rebelles du nord du Yémen liés à Al Qaïda?

Les rebelles chiites du nord du Yémen entretiennent des liens avec les sunnites d’Al Qaïda, ont réaffirmé samedi les autorités saoudiennes, tout en admettant n’en avoir aucune preuve. Les forces saoudiennes sont impliquées militairement dans le conflit yéménite depuis une incursion menée en novembre par les rebelles.

Deux gardes frontières saoudiens avaient alors été tués.

Depuis, les combats ont fait 113 morts dans les rangs de l’armée saoudienne, selon un membre de l’état-major cité jeudi par le journal Al Riyadh.

_________________________ 4 – AFP

Yémen: le chef rebelle chiite zaïdite apparaît sur vidéo, dément sa mort

Le chef des rebelles chiites zaïdites du nord du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, est apparu sur une vidéo diffusée vendredi par le site internet de la rébellion, dans laquelle il dément avoir été tué, comme l’avaient indiqué les autorités yéménites.

« Ces allégations sont infondées, de l’invention pure et simple », affirme le chef rebelle dans cette vidéo, s’adressant à un interlocuteur anonyme qui lui demandait de répondre aux rumeurs colportées par la presse sur le fait qu’il serait mort ou blessé.

« Ces allégations sont destinées à justifier les massacres de civils commis par les autorités », ajoute-il avant de réaffirmer: « Tout cela n’a aucun fondement ».

Le chef des rebelles apparaît la tête découverte, vêtu d’une veste sombre, d’une robe blanche et portant la jambia, le traditionnel poignard yéménite recourbé à la ceinture.

Il prononce sa brève intervention avec calme, assis devant une toile sombre tendue derrière lui. Il est difficile de dire quand la vidéo a été tournée.

De nombreuses informations, souvent distillées par les autorités de Sanaa, ont circulé ces dernières semaines faisant état de la mort du chef rebelle ou affirmant qu’il avait été grièvement blessé.

Elles avaient été toujours démenties par les rebelles, qui ont un service d’information et un site internet et dont les porte-parole sont généralement accessibles à la presse par téléphone.

Le 20 décembre dernier, le ministère de la Défense à Sanaa avait affirmé que le chef rebelle avait été grièvement blessé et a dû changer de quartier général, une information aussitôt démentie par la rébellion.

« Grièvement blessé » dans un raid de l’armée de l’air yéménite contre son quartier général dans la province de Saada, Abdel Malek al-Houthi a légué la direction de ce qui reste de ses partisans à un gendre de la famille, Youssef Madani, avait alors ajouté le ministère.

Sept jours plus tard, le même ministère était revenu à la charge en disant qu’Abdel Malek al-Houthi avait succombé à ses blessures.

Citant « certaines informations », le ministère avait évoqué sur son site internet (www.26Sep.net) « la mort du terroriste Abdel Malek al-Houthi, qui a succombé aux graves blessures subies lors d’un raid contre une position où il se trouvait en compagnie d’un groupe de ses partisans ».

Cette information avait été démentie à son tour par les rebelles.

L’armée yéménite et les rebelles zaïdites, issus d’une branche du chiisme, se battent de façon périodique depuis 2004. Les derniers affrontements avaient repris le 11 août dans des provinces du nord du pays, frontalières de l’Arabie saoudite.

L’armée saoudienne a lancé des opérations militaires contre les rebelles après la mort début novembre dernier d’un garde-frontières saoudien tué par des rebelles infiltrés dans le royaume.

Le conflit a baissé d’intensité ces dernières semaines mais les rebelles et l’armée yéménite continuent de faire quotidiennement état d’escarmouches, tandis que les combattants zaïdites indiquent que l’armée saoudienne poursuit les bombardements de leurs positions.

_________________________ 3 – Radio Chine (CRI)

Les Etats-Unis intensifient leur coopération avec le Yémen sur la sécurité et le développement

La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a rencontré jeudi son homologue yéménite Abou Bakr Abdallah al-Qirbi, promettant un soutien intensifié à ce pays.

« Nous avons eu une conversation très ouverte et productive », a déclaré Mme Clinton à la presse à l’issue de la rencontre, alors que les deux pays font face à une menace commune issue de l’extrémisme violent.

Elle a promis le soutien américain pour améliorer la capacité yéménite à fournir des services essentiels, contrôler ses frontières et conduire des activités efficaces de lutte contre le terrorisme.

« Afin de combattre la menace croissante, les Etats-Unis vont intensifier leur coopération avec le Yémen sur la sécurité et le développement », a-t-elle poursuivi. « Le Yémen a montré sa volonté et sa capacité à prendre des mesures contre Al-Qaïda et d’autres groupes extrémistes et les Etats-Unis saluent ces actions. »

D’après elle, le gouvernement américain demandera la participation d’autres pays pour aider le Yémen à apaiser ses tensions intérieures. Elle a également exhorté le Yémen à « faire des choix durs » pour améliorer la gouvernance, réformer l’économie, protéger les droits de l’homme, combattre la corruption et créer un meilleur environnement pour le commerce et les investissements.

M. al-Qirbi a réitéré l’engagement du Yémen à continuer à lutter contre le terrorisme et la radicalisation, et a demandé davantage d’aide car « le Yémen n’a pas de ressources pour appliquer » des réformes cruciales.

Le Yémen est devenu ces dernières années un refuge pour des activistes et des extrémistes suite à l’implantation d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique. Le réseau a tué des douzaines de Yéménites ces dernières années et entraîné et équipé le kamikaze Umar Farouk Abdul Moutallab qui a tenté de faire expolser un avion de ligne américain le jour de Noël dernier.

_________________________ 2 – Le Figaro

Yémen : une génération de djihadistes irréductibles

Georges Malbrunot

Le prince saoudien, MohammedBin Nayef,a échappé,en août dernier,à un attentat préparépar al-Qaidaau Yémen. Crédits photo : AFP
Très jeunes, peu éduqués, ils constituentune cible de choix dans le recrutement d’al-Qaida dans la péninsule arabique.

Les vétérans du djihad les appellent «les gamins de l’Internet». Des jeunes d’à peine 20 ans, endoctrinés sur la Toile, sans avoir jamais croisés Oussama Ben Laden et les autres leaders historiques d’al-Qaida. «Nous assistons à l’émergence d’une nouvelle génération de militants, souvent au chômage, très peu éduqués, qui sont la cible du recrutement d’al-Qaida au Yémen», explique l’analyste yéménite Mourad Zafir. Tel Abdel Rahman al-Ujairih, ce kamikaze de 18 ans, inconnu des services de sécurité, qui tua quatre touristes sud-coréens et leur guide local en mars dernier, en se projetant contre eux avec des explosifs.

Depuis «nous avons capturé des dizaines d’autres jeunes, certains avaient planifié des attentats suicides», reconnaît le vice-ministre des Affaires étrangères, Mohy Dhabi. Jeudi, les autorités ont annoncé avoir suspendu, dans les aéroports l’octroi de visa d’entrée aux étrangers, un certain nombre d’entre eux étant soupçonnés de venir grossir les rangs d’al-Qaida.

L’Irak fut le terrain d’entraînement de cette nouvelle génération de djihadistes. À partir de 2003, de nombreux Yéménites allèrent y affronter les troupes américaines. «N’oubliez pas que Zarqaoui (le chef d’al-Qaida en Irak, jusqu’à sa mort en 2006, NDLR) était entouré de plusieurs Yéménites» , relève le journaliste Abdullilah Shaya. Mais contrairement à leurs aînés «afghans», ces djihadistes ne se contentèrent pas de s’entraîner, ils combattirent deux, voire trois ans, face à la plus puissante armée du monde. À leur retour au Yémen, cette «expertise» ne tarda pas à produire ses effets : les premières attaques au mortier contre des ambassades eurent lieu en 2007.

_________________________ 1 – Le Figaro avec AFP

Al-Qaida/Yémen: pas une surprise (USA)

L’émergence du Yémen comme une des bases d’Al-Qaïda « n’est pas une surprise totale », a déclaré aujourd’hui le général Petraeus, commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, soulignant que les Etats-Unis surveillaient ce pays de longue date.

Le Yémen est devenu un sanctuaire pour des groupes islamistes extrémistes, dont Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui a revendiqué la tentative d’attentat d’un jeune Nigérian contre un avion de ligne se rendant aux Etats-Unis le 25 décembre dernier.

« Ce n’est pas une totale surprise pour nous », a déclaré le général Petraeus, qui était l’invité aujourd’hui du centre de réflexion CSIS à Washington.

« Le Yémen était tout à fait dans ma ligne de mire il y a deux ans lorsque j’étais commandant en Irak », avant de prendre la direction du Commandement central américain (Centcom) fin 2008, a-t-il rappelé, indiquant que c’était « un des pays que nous surveillions comme étant la source d’acteurs étrangers » dans le conflit irakien.

Le général Petraeus a rappelé qu’il avait effectué un voyage dans ce pays en novembre et décembre 2008, juste après avoir été nommé à la tête du Centcom, et a insisté sur le fait que les Etats-Unis avaient renforcé le renseignement concernant ce pays.

« C’est cet effort qui a permis les opérations des 17 et 24 décembre » dans lesquelles les forces yéménites, avec le feu vert américain, ont réalisé des raids contre Al-Qaïda, tuant ou emprisonnant plusieurs dizaines de ses membres.

Le général Petraeus a cependant souligné que la lutte contre Al-Qaïda au Yémen devait s’inscrire dans un effort plus large d’aide au développement économique, l’économie étant « une des raisons pour lesquelles certains individus se tournent vers l’extrémisme ».