30/11/10 (B580) Vérité – > Portrait d’un criminel fameux : le colonel Mohamed Djama, chef de la Garde républicaine.

___________ Chapitre 1 :

Avant tout, le berger Mohamed Djama est-il un criminel pur et dur ?

Devient-il fou furieux, dès qu’il perçoit une simple information concernant son clan et qui pourrait toucher ou porter préjudice au tyran et à sa famille ?

On sait que l’homme a la gâchette facile ! Il peut tuer et massacrer des familles entières, sans aucun état d’âme. Son parcours est constellé de crimes, de tueries collective en particulier au sein de la population Afar du nord.

Durant toute sa vie, ses crimes lui resteront sur la conscience. Le jour venu, où il sera appelé à comparaître devant les juges dans un Djibouti libre, il devra s’expliquer devant tous les enfants dont les parents ont été éliminés directement ou sur ordre de ce bourreau aveuglé par le clanisme le plus extrêmiste, dont le chef direct n’est autre que le fils de l’oued.

Le berger est né à Guérissa, dans un l’oued situé entre les montagnes Kalaf et Hargoud, un secteur sans eau ni pâturage, à l’écart des grandes villes du Somaliland.

Le jour de sa naissance, son père n’était pas dans le campement, car il était allé chercher un vieux dromadaire qui s’était perdu deux jours auparavant.

Avec l’assistance des sage-femmes du campement voisin, sa mère a mis au monde le petit Mohamed 750 gr (poids). Sa mère ayant constaté que son bébé était bien chétif, a estimé qu’il avait besoin de bon lait, ce que ses maigres troupeaux pouvaient difficilement produire.

Le petit berger a fait ses premiers pas dans le campement, sous les yeux de ses proches, dans la brousse. Il effectuait des taches à proximité des Toukouls : il ramassait du bois, il trayait les chèvres et rapportait l’eau du puits.

A l’âge de 6 ans, son père l’envoya au Madarassa (école coranique). Comme il était encore un enfant faible, il boudait et ne parlait pas avec ses camardes, préférant jouer seul. Bref, il était un enfant différent et peu communicatif.

Ensuite, le petit berger a grandi. Mais il éprouvait de grandes difficultés pour maitriser sa nervosité. Cancre parmi les cancres, il était incapable de réciter le moindre verset du Coran par cœur. Toujours refermer sur lui-même, ses amis se moquaient de lui.

Un jour, le maitre de la Madarassa a rassemblé tous les élèves en leur parlant leur avenir et en leur prodiguant des conseils pour réussir leur vie.

Il a dit au jeune Mohamed, « quand tu seras grand, prends garde à ne pas commettre de péchés, car cela se voit, tu éprouves de grandes difficultés pour te contrôler, tu n’as pas le sens du respect ni des limite à ne pas franchir. Tous les jeunes rêvent d’aller dans un camps de refugiés à Ali-Addeh ou Holl-Holl, je vous conseille de modifier vos comportement si vous voulez pouvoir vous intégrer parmi les populations civilisées. »

_________________ Chapitre 2

Le jeune berger a grandi au milieu du campement. A l’âge de 18 ans, il était désormais capable d’effectuer des travaux « importants », comme la garde des maigres troupeaux de ses proches qui broutaient non loin de là. Au retour, il avalait un bol de Doura arrosé d’un peu du beurre et de lait. Ensuite, il partait pour assister aux danses folkloriques (hello-hello) qui se déroulaient autour des feux et à bonne distance du campement.

Dans ce lieu de danse et de rencontres, seuls les grands chanteurs et les poètes reconnus attiraient l’attention des jeunes filles « égarées ».

Mais, notre berger, ne disposait pas de ces atouts pour attirer les filles. Il se morfondait et restait cloitré au milieu de la foule, se limitant à applaudir très fort, lorsque le bon chanteur robuste charmait les jeunes filles au teint de miel, qui se dandinaient comme pour mieux affirmer leur virginité.

Notre berger Mohamed Djama n’avait pas les « compétences » requises pour être en mesure de participer aux jeux sur les lieux de rencontres, au milieu du désert, où s’affrontaient les hommes aguerris, à la recherche d' »adversaires talentueuses » (les filles disponibles).

Notre pauvre bédouin rentrait bredouille et très fatigué nuit après nuit. Même les filles évitaient de le regarder, car en plus, il n’était pas un beau garçon (malingre et très petit).

Il continuait à s’exprimer avec difficulté. Devant les gens et même ses amis, il bégayait souvent. Il n’osait pas s’adresser aux filles de son âge et de ce fait, il était souvent exclu des réjouissances, comme les fêtes de mariage.

Le berger n’avait pas non plus la fierté d’être considéré comme un bon bédouin. Son mauvais comportement l’empêchait de s’intégrer à la communauté des bédouins.

Ses anciens amis de brousse, ceux qui résident actuellement à Djibouti-Ville, confirment que leur ami « berger » n’a pas eu une jeunesse facile à cause de son attitude et de son comportement social. Cela pourrait-il expliquer aujourd’hui ce besoin de s’affirmer par la brutalité et l’injsutice que l’on ressent dans le personnage et qui l’aurait conduit à devenir le criminel que nous observons, capable de tuer froidement des enfants, des vieillards et des femmes comme il est soupçonné de l’avoir pratiqué contre la communauté Afar du nord et aussi contre les militaires retraités qui manifestaient pour réclamer le paiement de leur dû .. ?.

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Chapitre : 3

Le berger se prépare à conquérir la métropole. Il débute dans le camp des refugiés d’Ali-Addeh dans le cercle d’Ali-Sabieh.

Lors d’une grande période de sécheresse dans le secteur de Guérissa en ex-Somalie, au mois de mai 1983, les nomades avaient été contraints de fuir leurs terres traditionnelles. Ils ont choisis de se déplacer vers l’Éthiopie afin de trouver de bons pâturages.

La mère de Mohamed, une femme remarquable, forte et intelligente, considérant que son fils, maintenant orphelin n’avait pas de soutien. Elle décide de l’envoyer au camp d’Ali-Addeh, sous le contrôle de l’un de ses frères pour le protéger car c’est un garçon extrêment perturbé que l’école ne souhaite plus conserver …

Combien d’hommes venus des pays limitrophes ont séjourné dans ces camps de refugiés, approvisionnés par l’Onars, avec le système des doubles cartes, pour mieux nourrir les familles isses du clan au pouvoir.

Les anciens réfugiés des camps d’Ali-Addeh et de Holl-Holl, issus du clan au pouvoir assument maintenant des hautes responsabilités dans l’administration du fils de l’Oued (Colonels, directeurs, chefs de service, chefs de projet, députés et autres fonctions lucratives). C’est l’une des méthodes d’IOG pour s’assurer une garde fidèle. Le peuple, natif du pays, l’a bien compris …

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Chapitre : 4

Le berger est installé à Ali-Addeh. Il a été accueilli par son oncle, qui était déjà marié et père de famille. Quelques jours après, son oncle maternel lui a transmis les consignes pour bien remplir les missions qui lui était assignées au sein du centre de réfugiés.

La ville d’Ali-Addeh était un centre de transit pour les familles du clan. Elle servait de réservoir pour alimenter l’école Gouled de Holl-Holl en vue d’augmenter les effectifs de l’Armée nationale et ceux des Services de sécurité intérieure avec des hommes de confiance issus du clan. Ce système est tout à fait comparable aux méthodes utilisées par Siad Barreh. Chasser les citoyens natifs du pays de toutes les fonctions importantes, accueillir les réfugiés du clan et leur donner les postes.

Dans le centre des refugiés, notre berger avait les missions suivantes :

  • vendre des cigarettes
  • convyer des grands bidons d’eau
  • produire du charbon de bois dans un coin près de l’oued
  • vendre du thé.

A Ali-Addeh, il y a toujours eu des compétitions sportives entre les résidents de la ville et ceux du centre de refugiés.
Dans la localité, il y avait une équipe de footballeur très connue, entraînée par le directeur de l’école.

Le berger n’avait aucun don pour le sport, mais il aimait assister aux matchs qui se déroulaient au sein du camp. En voyant défiler dans la rue les jeunes athlètes robustes, il devenait jaloux et égoïste. La réussite des autres jeunes le rendait malade de rage.

Un jour, le berger s’adressa à Ali Arreh, l’un des joueurs de foot, en lui déclarant qu’il souhaiterait jouer dans son équipe. L’équipe étant solidaire, le joueur fit part de la demande du berger a ses amis natifs de la ville. L’équipe opposa un erfus sans appel et le berger continua à fabriquer du charbon de bois.

Il faut savoir que le surnom de « berger » lui avait été attribué une semaine après son arrivée au sein du camp d’Ali-Addeh. On pensait que le nom convenait assez bien à ses comportements bizarres et à son inclination pour une certaine solitude.

Mais
le berger conserva une grande rancune à l’égard de l’équipe qui avait refusé son intégration. N ‘ayant pas la finesse ni la capacité intellectuelle pour affronter calmement les obstacles de la vie, il s’est isolé et renfermé sur lui-même.

Son oncle a commencé à se plaindre alors de son manque de rendement.

Il dormait beaucoup et ne travaillait que très peu.

Ayant la nostalgie de la brousse, du campement et des soirées de danse folklorique nocturnes, le berger a perdu les pédales à ce moment-là. Son oncle lui proposa alors d’aller dans la capitale, Djibouti-Ville chez un autre cousin de sa mère qui résidait au quartier 7.

Comme vous le constatez, c’est la famille de sa mère qui l’a toujours aidé et protègé depuis sa jeunesse.

Avant de quitter le camp, son oncle maternel lui donna les dernières consignes : « pour vivre dans la capitale, mon neveu, sois méfiant ! La ville est immense, c’est la capitale, ca bouge beaucoup, gare aux voitures, ils écrasent les imprudents, ne fais du mal à personne. Ta famille est pauvre, alors il faut travailler pour aider ta maman. Je te mets en garde contre le clan. Ne cède pas à leurs tentations, sinon tu deviendras un criminel, car tu vas aimer l’argent et le pouvoir. »

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Chapitre : 5

Le berger est engagé dans la police en septembre 1984, sur intervention, encore une fois, d’un oncle maternel qui lui rendit ce service. Le berger n’était pas brillant, têtu et illettré. Il n’avait même pas le niveau requis pour passer les examens.

Durant sa formation d’agent de police, il a beaucoup souffert de ses carences. Illettré authentique et chevronné, cela ne l’avait pas géné tant qu’il était en brousse pendant sa jeunesse, mais maintenant, il avait du mal à suivre la formation dispensée par les coopérants français.

A l’époque, deux pelotons suivaient la formation :

1 – un groupe instruit, issus de citoyens djiboutien, placés dans la vie active par le clan pour, à la fois pour limiter la réussite des jeunes en interrompant leurs études et les éloigner de la drogue

2- l’autre groupe était constitué de jeunes illettrés venus de différents horizons avec une carte provisoire mais tous issus du clan. A la fin d’une formation sommaire, ces agents étaient affectés aux services généraux et à des tâches manuelles : garage, travaux de construction, plomberie, électricité, cuisine pour les effectifs.

Dans la salle de formation, Mohamed Djama ne suivait rien, pour la simple et bonne raison, c’est qu’il ne comprenait pas la langue de Molière ! Ne comprenant rien à ce que le formateur disait durant toute la journée, il compensait en effectuant un jogging matinal de 10 km, le berger. Tout ce qu’il a retenu de sa formation de policier : c’est le sport. Pour le reste, passez votre chemin …

A la fin de la formation sommaire du groupe des illettrés, notre berger a été affecté à la brigade spéciale toujours sur intervention de cet oncle, qui était un homme respecté dans le milieu des affaires.

Notre berger débarqua à l’état-major de la FNS dans le service de la brigade spéciale, dirigé par des officiers et des gradés compétents. Le bédouin monta la garde devant le domicile d’un haut responsable du clan.

Entre 1984 et 1991, le berger monta ainsi la garde devant les édifices, les Ambassades et les domiciles des dignitaires du clan avec le galon jaune de caporal, sachant qu’il n’était ni instruit ni éduqué. Mais comme il était très docile et surtout qu’il savait bien rendre compte à ses supérieurs, on le choisissait toujours pour monter la garde.

En décembre 1991, le berger, qui avait toujours le grade de caporal bénéficia d’un stage de formation au sein d’une unité de CRS en France. Pour la forme il était accompagné par un commandant. Le stage a duré un mois.

A son retour, le berger a été affecté sur le front, au nord. Là il a commencé à s’illustrer en commettant ses premiers crimes ; il a massacré beaucoup de gens : des enfants, des personnes âgées, des femmes et des pères de famille prenant peut-être un plaisir à le faire devant leurs proches. Peu lui importait d’avoir tous ces morts innocents sur la conscience, du moment qu’il parvenait à atteindre ses objectifs :

1 – être promu Sergent pour ne plus avoir à monter la garde devant les domiciles des hauts dirigeants,
2 – devenir un héro au sein de son clan
3 – se rapprocher d’IOG
4 – être choisi pour assurer la sécurité du chef de cabinet.

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Chapitre : 6

On sait qu’IOG a créé et orchestré de toutes pièces, des conflits pour justifier le massacre des populations. Combien de familles entières ont perdu la vie ? Combien de cultures ont été détruites ? Combien de paysans, de nomades ont été éxécutés froidement par des étrangers venus des pays limitrophes ?

Toute la communauté Afar a été durement touchée et partiellement exterminée sur ordre du fils de l’Oued. Des campements entiers ont été rayés de la carte tandis que les instruits étaient chassés de leur pays par la force.

Le clan a appliqué un plan pour écarter les Afars et les autres communautés des centres de décision afin de ne plus avoir à partager ni le pouvoir, ni les richesses du pays.

Et le berger devenu bourreau a contribué, comme d’autres criminels à appliquer méthodiquement ce plan en se rendant personnellement coupable d’actes inhumains et barbares.

Parce que cela lui semblait plus discret, le berger s’est acharné sur les populations rurales qui vivaient loin de la ville. Toujours volontaire pour tendre des piéges aux pauvres nomades sans défense afin de le exécuter, il commandait douze illettrés issus du clan, armés jusqu’aux dents.

Leur mission : éliminer le plus possible d’Afar vivant dans des secteurs peu habités.

Ce petit groupe, dirigé par le berger, était devenu pratiquement autonome. Il accomplissait ses missions nocturnes, partant à la tombée de la nuit pour tuer froidement les vieux bédouins et les personnes âgés abandonnées dans les campements. Il détruisait les points d’eau à la grenade, mais n’oubliait jamais de voler le bétail pour le revendre en ville le lendemain.

Le berger et son groupe ne recevaient d’ordres que de l’état-major de crise présidé par le fils du rail, qui n’avait pas d’autre objectif que de monter sur le trône. IOG soutenait discrètement tous les actes criminels afin d’effrayer les cerveaux Afar et les hommes politiquement aptes à diriger notre pays.

Pendnat les périodes de conflits, notre berger a accumulé les galons « claniques » :

  • 1984 à 1991, caporal montant la garde devant les domiciles de dignitaires
  • de janvier 1992 à juin 1992, promu sergent en plein conflit au nord,
  • de juin 92 à décembre 92, promu Sergent-chef (sans décision officielle ?)
  • avril 1993 adjudant, c’est le clan qui distribuait le galons !
  • janvier 1994, nommé aspirant, il est muté à Obock où il poursuit ses missions de massacreurs des populations.
  • en 1995, envoyé au Rwanda, le berger est placé sour les ordres des Nations-unies. Illettré endurci, sa mission consistait à se rendre dans un commissariat vide où deux policiers rwandais assuraient la garde. Épuisé, à force de ne rien faire, il évitait même de parler avec ces policiers, en raison de ses difficultés de communication et de la barrière linguistique.

Le berger n’avait jamais été capable de séduire les filles de son âge durant sa jeunesse, car il était à la fois maladroit et peu séduisant et qu’il ne rivalisait pas avec les orateurs talentueux du campement.

Après avoir obtenur un a un les galons aux couleurs du clan au pouvoir, il commença à chercher des femmes. Sa zone de chasse privilégiée etait les vendeuses du khat, sur les places. A plusieurs reprises, durant ses virées nocturnes derrière le stade Gouled, il a eu un peu chaud … N’en disons pas plus !

Aujourd’hui et ce n’est pas un conte de fées, le vilain berger est devenu Colonel et il commande la Garde républicaine …

Voici la méthode d’IOG pour s’assurer des fidélités à toute épreuve. Justement le fameux Siad Barreh appliquait la même méthode. Et on connaît la chute …

La question que chacun peut se poser légitimement aujourd’hui : qui sera sa prochaine cible ?