03/12/10 (B580) Nouvelles de Somalie – envoi d’un bataillon burundais supplémentaire – Un expert somalien parle de la menace d’al-Shabab – renforts burundais au sein de l’Amisom qui atteint 8.000 hommes – au moins neuf civils tués dans des affrontements à Mogadiscio – l’Onu réitère son soutien au gouvernement – au moins neuf civils tués dans des affrontements à Mogadiscio (7 articles)

________________________ 7 – AFP

Somalie: au moins 11 morts dans des combats entre islamistes dans le sud

Au moins onze personnes ont été tuées depuis mercredi dans le sud de la Somalie dans des combats entre insurgés islamistes shebab et rivaux du Hezb al-Islam, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Mercredi, des combattants shebab lourdement armés ont attaqué et se sont emparés par surprise de la localité de Burhakaba, à environ 180 km au sud-ouest de Mogadiscio, tenue depuis 2008 par les hommes du Hezb al-Islam.

Après une accalmie pendant la nuit, les combats ont repris jeudi matin, avec une contre-attaque du Hezb al-Islam.

« Nous ignorons la cause exacte de ces violences entre islamistes, mais au moins douze personnes ont été tuées et un plus grand nombre blessées depuis hier » (mercredi), a indiqué un notable local, Abdirahim Malim Isak, interrogé au téléphone depuis Mogadiscio.

Pour la seule journée de jeudi, les combats ont fait huit morts, « six combattants des deux bords et deux civils victimes des tirs croisés », selon un témoin, Hassan Mohamed, un habitant.

Trois combattants ont été tués la veille, lors de la prise de la ville par les shebab, a précisé un autre notable local, Adan Dinow.

Localité stratégique vers les régions du sud du pays, Burhakaba est située sur la route reliant Mogadiscio à Baïdoa, la grande ville du sud éthiopien.

Aucun responsable des deux groupes n’était joignable pour commenter ces informations.

Les shebab, qui se réclament d’al-Qaïda, contrôlent l’essentiel du centre-sud de la Somalie, ainsi que la majorité des quartiers de la capitale Mogadiscio.

Le Hezb al-Islam est plus particulièrement implanté en périphérie nord-ouest de Mogadiscio, et dans l’extrême sud du pays, dans la région de Kismayo notamment.

Si les membres des groupes combattent côte-à-côte dans la capitale contre les forces gouvernementales et la force de paix de l’Union africaine (Amisom), ils sont engagés depuis près d’un an dans une intense et parfois violente lutte d’influence dans le sud.

________________________ 6 – France Diplomatie

AMISOM : envoi d’un bataillon burundais supplémentaire (2 décembre 2010)

La France salue l’envoi par le Burundi d’un bataillon supplémentaire au sein de la force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie, l’AMISOM. Les forces du Burundi et de l’Ouganda, déployées à Mogadiscio afin de sécuriser l’approvisionnement humanitaire et de contribuer ainsi à la réconciliation nationale, effectuent avec courage un travail remarquable dans des conditions difficiles.

La France rappelle son plein soutien à l’Union africaine dans cette mission depuis le début de son déploiement en 2007 : nous avons contribué à la formation de plusieurs milliers de soldats ougandais et burundais engagés au sein de l’AMISOM, nous sommes fortement engagés à travers l’Union européenne et nous contribuons au financement du soutien logistique à l’AMISOM via les Nations unies.

___________________________ 5 – Magharebia (Tunis)

Un expert somalien parle de la menace d’al-Shabab

Mohammed Omar, un grand spécialiste de la Somalie, parle de la montée en puissance d’al-Shabab et de la menace que l’organisation fait peser non seulement sur la Somalie, mais sur toutes les régions d’Afrique, y compris le Maghreb.

Par Jamel Arfaoui

Mohammed Omar explique que le régime d’al-Shabab « n’est pas né avec le consentement du peuple et n’exprime pas les aspirations du peuple somalien ».

A la lumière du récent détournement du navire marchand tunisien Hannibal II, les habitants du Maghreb se disent de plus en plus préoccupés par le danger croissant que représente l’instabilité en Somalie. Pour éclairer la situation, Magharebia a rencontré le politologue somalien Mohammed Omar à Mogadiscio. Il a dévoilé la face cachée du groupe djihadiste radical al-Shabab et exposé les liens du mouvement avec les terroristes internationaux.

Observateur attentif des évènements violents qui ont secoué la Somalie ces dernières années, Omar a une connaissance approfondie de l’histoire du pays et de son importance pour le reste de l’Afrique. Il a expliqué que ce groupe terroriste impose son idéologie radicale à la population par la force et ne dispose que de peu de soutiens au sein de la population. Omar a également apporté des éclaircissements sur la montée en puissance des groupes salafistes et sur les liens entre al-Shabab et al-Qaida au Maghreb Islamique.

Magharebia : Pouvez-vous nous indiquer les origines d’al-Shabab ?

Mohammed Omar : Il est difficile de dater un moment précis et de dire que le mouvement est apparu en tant que tel, dans la mesure où sa création a été progressive. En 1997, le groupe salafiste al-Ittihad al-Islami a déclaré qu’il renonçait à son approche armée pour devenir un groupe de dawa (prêche). Cette décision a provoqué la colère de certains des leaders de second plan qui y étaient opposés et insistaient sur l’approche armée.

Après le 11 septembre, la possibilité que la Somalie soit la cible d’une attaque américaine s’est renforcée ; cela a mobilisé ces jeunes leaders et cela les a poussés à instaurer le mouvement, qui a rapidement disposé de bases d’entraînement dans la capitale somalienne, contrôlée par des seigneurs de guerre bénéficiant du soutien d’entités régionales et internationales.

Magharebia : Quelle est la relation entre al-Shabab et al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ?

Omar : Il existe certainement une coopération entre al-Qaida et al-Shabab, comme l’attestent les déclarations faites par les deux parties. Al-Shabab affirme faire partie d’al-Qaida et prône son affiliation à Oussama ben Laden, et al-Qaida publie des déclarations qui soutiennent al-Shabab et lui fournit quelques conseils, comme le font habituellement al-Zawahri et Abou Yahya al-Libi.

Avec le développement des activités d’entraînement, on estime que les liens de communication entre le groupe et l’organisation internationale al-Qaida ont commencé à se renforcer. Des éléments étrangers ont commencé à venir en grands nombres en Somalie. Dans le même temps, al-Shabab a été accusé de mener des assassinats de certaines personnalités laïques et de responsables de l’armée somalienne accusés d’espionnage. Cela a conduit ces seigneurs de guerre à déclarer la guerre au groupe sous le parapluie de la « guerre contre la terreur ».

Magharebia : Al-Shabab est-il composé uniquement de Somaliens, ou l’organisation bénéficie-t-elle du soutien d’autres régions ?

Omar : Il est clair que ce groupe ne se compose pas que de seuls éléments somaliens ; il regroupe des étrangers venus de différents pays. Mais il est difficile d’estimer leur nombre ; certains affirment qu’ils sont plus de mille, d’autres réfutent ce chiffre, mais les estimations montrent que leur nombre est au moins de quelques centaines.

Magharebia : Comment sont-ils perçus par la rue somalienne ?

Omar : La rue somalienne a une vision des choses très différente de celle d’al-Shabab. La vision d’ensemble semble être négative, dans la mesure où ce groupe n’a pas vu le jour avec l’assentiment du peuple et n’exprime pas les aspirations du peuple somalien, qui souhaite ardemment la sécurité et la stabilité, la création d’un Etat fondé sur des institutions, et la mise en oeuvre de la réconciliation nationale comme base à un Etat effectif. Le deuxième facteur qui pousse les gens à avoir une vision négative de ce groupe tient à la présence d’étrangers qui participent à l’orientation de sa politique. Ce mouvement n’exprime pas les espoirs du peuple somalien. Un troisième facteur est l’adoption d’une approche sanglante sur le plan intérieur et d’une politique agressive envers les pays voisins.

Magharebia : Un certain nombre d’attaques terroristes ont été menées par al-Shabab dans des pays africains. De telles opérations signifient-elles que ce mouvement est passé de la scène locale somalienne à une vision plus internationale ?

Omar : Oui, plusieurs opérations ont été menées par al-Shabab dans plusieurs pays, notamment les attentats à la bombe à Kampala lors desquels 70 personnes sont mortes, et dont al-Shabab a revendiqué la responsabilité. Actuellement, des consultations intensives ont lieu entre les pays voisins pour tenter de lutter contre la menace d’al-Shabab dans la région. L’Ouganda et le Burundi, qui ont des soldats en Somalie, appellent à envoyer des troupes dans le pays pour lutter contre al-Shabab dans le cadre de la guerre mondiale contre al-Qaida.

Magharebia : Existe-t-il un quelconque lien entre al-Shabab et les pirates, tels que ceux qui ont détourné le cargo tunisien Hannibal II ?

Omar : On estime généralement qu’al-Shabab ne s’occupe pas de piraterie, bien que le mouvement contrôle plusieurs ports dans le sud de la Somalie. Ils sont accusés de fermer les yeux sur les pirates qui opèrent dans leurs régions d’influence, peut-être parce qu’ils estiment que les pays occidentaux sont les plus affectés par ces opérations. Les forces internationales arrêtent des gangs de pirates tous les jours, mais aucune charge d’appartenance à al-Shabab n’est retenue contre eux ; cela tend à infirmer tout lien entre al-Shabab et ces pirates.

Magharebia : Comment financent-ils leurs opérations ?

Omar : En ce qui concerne le financement, les observateurs étrangers n’arrivent pas à se prononcer. Nous pouvons simplement dire que l’énormité des opérations menées par al-Shabab et les vastes étendues de territoires qu’ils contrôlent requièrent un financement à grande échelle. Si le lien entre l’organisation-mère et al-Shabab se confirme, il doit alors exister une forme de financement.

Magharebia : Comment voyez-vous l’avenir de ce groupe à court terme ?

Omar : La plupart des analystes estiment que les chances de survie d’al-Shabab pourraient s’évanouir du fait des facteurs que j’ai cités plus haut – un projet qui ne répond pas aux priorités du peuple somalien, la présence d’un calendrier étranger, le régime de la force sur les territoires qu’ils contrôlent, etc. Les analystes en tirent cette conclusion. Ils parlent aussi des forces qui bénéficieront de la disparition du mouvement.

___________________________ 4 – Le Monde avec AFP

Somalie: renforts burundais au sein de l’Amisom qui atteint 8.000 hommes

Le Burundi a récemment envoyé un quatrième bataillon de 850 soldats en Somalie, portant les effectifs de la force de l’Union africaine dans ce pays (Amisom) à plus de 8.000, le nombre initialement prévu lors de sa création début 2007, a-t-on appris de source militaire.

« Sur demande de l’UA, le Burundi a envoyé un bataillon additionnel en Somalie la semaine passée, ce qui porte à quatre le nombre total de bataillons burundais déployés dans ce pays dans le cadre de l’Amisom », a annoncé à l’AFP le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise.

Ces renforts burundais portent à quelque 3.500 le nombre de soldats burundais déployés en Somalie et à plus de 8.000 les troupes de l’Amisom, le reste du contingent étant composé de soldats ougandais.

L’Union africaine a souhaité à plusieurs reprises que cette limite soit levée et que la force puisse compter au moins 12.000 hommes avec un mandat plus robuste mais ces demandes nécessitent l’aval du Conseil de sécurité des Nations unies.

L’envoi des renforts burundais, qui a été organisé entre le 22 et le 26 novembre, s’est déroulé dans le plus grand secret « grâce à des vols de nuit entre Bujumbura et Mogadiscio ».

Les soldats burundais avaient essuyé des tirs de roquettes lors de leur premier déploiement à Mogadiscio en 2007, qui avait été annoncé par plusieurs médias.

« Ce quatrième bataillon a été formé il y a déjà un bon moment et il a été déployé à partir du moment où tous les moyens ont été mis à notre disposition », a poursuivi le porte-parole.

Selon des sources militaires à Bujumbura, le Burundi est en train de former un bataillon supplémentaire.

« La meilleure solution serait que les pays qui ont accepté de fournir des troupes à l’Amisom le fassent rapidement, mais cela n’exclut pas que le Burundi puisse faire un effort supplémentaire dans ce sens si l’UA en fait la demande et si les moyens nécessaires sont mis à sa disposition », a expliqué le colonel Baratuza.

Plus d’une trentaine de soldats burundais ont été tués en Somalie et les insurgés islamistes radicaux shebab ont menacé le pays de représailles à plusieurs reprises, notamment dans la foulée du double attentat qui a fait 76 tués à Kampala le 11 juillet.

« Ces menaces existent depuis longtemps et le Burundi s’est préparé à y faire face », a assuré le colonel Baratuza.

« Ce n’est pas le moment d’avoir peur, le Burundi est déterminé à aider la Somalie, à aider le peuple somalien comme il a été aidé lorsqu’il était en difficulté », a-t-il expliqué.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le gouvernement de transition somalien du président Sharif Cheikh Ahmed ne contrôle qu’une petite partie de Mogadiscio et ne doit sa survie qu’à l’appui des troupes de l’Amisom.

___________________________ 3 – Africa N°1

Somalie : au moins neuf civils tués dans des affrontements à Mogadiscio

Au moins neuf civils ont été tués mardi dans des combats à Mogadiscio entre insurgés islamistes et forces gouvernementales soutenues par la force de l’Union africaine (Amisom), a-t-on appris de sources concordantes.

Les affrontements ont débuté dans la matinée dans plusieurs quartiers de la capitale, au nord et au sud de la ville, a constaté le correspondant de l’AFP.

La plupart des victimes ont été fauchées autour du marché de Bakara, un bastion des shebab, cible des tirs d’artillerie de l’Amisom, selon des témoins.

« Nos équipes médicales ont recueilli neuf morts à Bakara et dans le district voisin de Karan », a indiqué le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

« L’Amisom a riposté par des tirs d’artillerie sur Bakara et d’autres quartiers après le début des combats autour de leurs positions à Hodan et Karan », a expliqué un témoin, Omar Moalim Adan.

« J’ai vu onze civils tués dans ces bombardements, dont cinq au même endroit à Bakara », a-t-il rapporté.

Selon un autre témoin interrogé par l’AFP, Deqow Ahmed, « les tirs d’artillerie venaient de la base ougandaise de Debka ».

« Les obus pleuvaient sur le marché de Bakara alors que beaucoup d’habitants faisaient leurs courses.Tout le monde a couru pour se mettre à l’abri dans des constructions en dur.Au moins dix personnes ont été tuées », a affirmé M. Ahmed.

Plusieurs habitants ont confirmé cette version, en particulier l’origine des tirs.

Les shebab (milice islamiste radicale) « ont tiré avec des mortiers et des armes anti-aériennes, et l’Amisom a riposté, mais je peux vous assurer qu’ils ne visent jamais des zones habitées », a affirmé pour sa part un responsable de la sécurité au sein du gouvernement de transition, Abdi Isa.

Le porte-parole de l’Amisom n’était pas joignable pour commenter ces informations.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed ne contrôle qu’une petite partie de Mogadiscio et ne doit sa survie qu’à l’appui des quelque 7.500 soldats ougandais et burundais de l’Amisom.

Les affrontements quasi-quotidiens entre islamistes d’un côté et forces pro-gouvernementales et Amisom de l’autre font de nombreuses victimes civiles, tuées pour la plupart par des tirs de mortiers et d’artillerie.

Plusieurs organisations internationales ont dénoncé ces bombardements « indiscriminés », pointant du doigt les ripostes d’artillerie de l’Amisom sur les quartiers tenus par les islamistes.


___________________________ 2 – Afrique Actu

SOMALIE : l’Onu réitère son soutien au gouvernement

Jean-Pierre Ndongo

A l’issue de consultations à huis clos sur la Somalie, les membres du Conseil de sécurité ont réaffirmé mardi leur soutien au Processus de paix de Djibouti et au Gouvernement fédéral de transition (GFT), à qui ils ont demandé de « rester uni » et « de poursuivre ses efforts » pour mener à bien la transition politique en cours.

« Les membres du Conseil de sécurité réaffirment leur soutien total au processus de paix de Djibouti et au Gouvernement fédéral de transition. Ils l’appellent à rester uni et à redoubler d’efforts dans la réconciliation et l’accomplissement des taches restantes pour achever la transition, en particulier le processus de rédaction de la constitution », a déclaré l’Ambassadeur du Royaume Uni auprès de l’ONU, Mark Lyall Grant, dont le pays préside le Conseil en novembre.

Dans une déclaration lue à la presse, il a précisé que les membres du Conseil avaient entendu le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Somalie, Augustine Mahiga, présenter la situation sur le terrain.

« Les membres du conseil ont exprimé leur soutien au travail d’Augustine Mahiga, ainsi qu’à celui de l’ONU et de l’Union africaine, dans leurs efforts pour apporter la paix en Somalie. Ils saluent également l’engagement du Burundi et de l’Ouganda pour avoir fourni des troupes à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), qui continue de jouer un rôle vital dans le processus politique en cour », a poursuivi Mark Lyall Grant.

Il a également indiqué que les membres du Conseil avaient discuté de la proposition faite par l’Union africaine d’accroître les effectifs de l’AMISOM. « Les membres du Conseil appellent la communauté internationale à mobiliser des ressources pour renforcer les capacités opérationnelles de l’AMISOM », a-t-il déclaré, avant de conclure en précisant que le Conseil de sécurité allait « concentrer ses efforts sur le renouvellement du mandat » de la force de l’Union africaine.

___________________________ 1 – AFP

Somalie: au moins neuf civils tués dans des affrontements à Mogadiscio

Au moins neuf civils ont été tués mardi dans des combats à Mogadiscio entre insurgés islamistes et forces gouvernementales soutenues par la force de l’Union africaine (Amisom), a-t-on appris de sources concordantes.

Les affrontements ont débuté dans la matinée dans plusieurs quartiers de la capitale, au nord et au sud de la ville, a constaté le correspondant de l’AFP.

La plupart des victimes ont été fauchées autour du marché de Bakara, un bastion des shebab, cible des tirs d’artillerie de l’Amisom, selon des témoins.

« Nos équipes médicales ont recueilli neuf morts à Bakara et dans le district voisin de Karan », a indiqué le chef du service des ambulances de Mogadiscio, Ali Muse.

« L’Amisom a riposté par des tirs d’artillerie sur Bakara et d’autres quartiers après le début des combats autour de leurs positions à Hodan et Karan », a expliqué un témoin, Omar Moalim Adan.

« J’ai vu onze civils tués dans ces bombardements, dont cinq au même endroit à Bakara », a-t-il rapporté.

Selon un autre témoin interrogé par l’AFP, Deqow Ahmed, « les tirs d’artillerie venaient de la base ougandaise de Debka ».

« Les obus pleuvaient sur le marché de Bakara alors que beaucoup d’habitants faisaient leurs courses. Tout le monde a couru pour se mettre à l’abri dans des constructions en dur. Au moins dix personnes ont été tuées », a affirmé M. Ahmed.

Plusieurs habitants ont confirmé cette version, en particulier l’origine des tirs.

Les shebab (milice islamiste radicale) « ont tiré avec des mortiers et des armes anti-aériennes, et l’Amisom a riposté, mais je peux vous assurer qu’ils ne visent jamais des zones habitées », a affirmé pour sa part un responsable de la sécurité au sein du gouvernement de transition, Abdi Isa.

Le porte-parole de l’Amisom n’était pas joignable pour commenter ces informations.

Soutenu à bout de bras par la communauté internationale, le gouvernement de transition du président Sharif Cheikh Ahmed ne contrôle qu’une petite partie de Mogadiscio et ne doit sa survie qu’à l’appui des quelque 7.500 soldats ougandais et burundais de l’Amisom.

Les affrontements quasi-quotidiens entre islamistes d’un côté et forces pro-gouvernementales et Amisom de l’autre font de nombreuses victimes civiles, tuées pour la plupart par des tirs de mortiers et d’artillerie.

Plusieurs organisations internationales ont dénoncé ces bombardements « indiscriminés », pointant du doigt les ripostes d’artillerie de l’Amisom sur les quartiers tenus par les islamistes.