05/06/11 (B607) Point de vue. Les djiboutiens en ont marre (By HASSAN ADAN NOUR)

ALI BABA est-il toujours là ?

Suite à un séjour de 3 mois à Djibouti, avant et après l’élection présidentielle, voici mes constatations.

Les Djiboutiens en ont marre de l’obscurité.

Ils en ont marre de ces milliards qui passent par-dessus leurs têtes.

Ils en ont marre de cette communication mensongère sur la situation réelle de la société des ténèbres et la responsabilité de la famille GUELLEH-HAID.

Ils en ont marre de ces mange mil qui se nourrissent des commissions des marchés

Ils en ont marre de cette insécurité dans les quartiers.

Ils en ont marre de la forte augmentation des prix des denrées de première nécessité.

Ils en ont marre de la création des institutions coûteuses pour reclasser les courtisans.

Il y a douze ans Guelleh avait juré sur le coran, pour dire, je dirigerais mon pays avec honnêteté, sincérité, impartialité.

Douze ans plus tard le régime Guelleh-Haid a enraciné au plus profond de la conscience populaire la foi dans l’inégalité, la conviction que seule la faveur décide, que pour avoir ce que l’on veut il faut non le mérité, mais le « décrocher ».

Recommandation, interventions, démarches, pressions, pistons », sont devenues pour nombre Djiboutiens, la loi « démocratique du clan Guelleh-Haid. De là est né, le sentiment d’une louche compagnonnage de services mendiés et de services rendus, qui fait de l’intrigue en violation du droit, la base des relations publiques.

Le Djibouti est devenu un immense total de petits comités de patronage, qui en s’obligeant les uns et les autres, créent deux catégories de citoyens : Ceux à qui ont dit oui, même quand ils ont tort, ceux à qui ont dit systématiquement non, même quand ils ont raison.

Cette dérive s’est faite corrélativement à la captation du pouvoir par le clan Guelleh-Haid et non par une tribu quelconque. Tous les Djiboutiens souffrent peu importe leur appartenance clanique.

Sans l’aval du clan Guelleh-Haid, rien n’est possible. La fortune réunie du clan Guelleh-Haid dépasse celle de BEN ALI-TRABELSI

Au fait qui est le premier ministre, le ministre des finances, le ministre des affaires étrangères, le ministre des ministres ? Eh oui c’est DJAMA HAID ! Il est dans toutes les transactions financières, blanchissements, actions dans beaucoup de domaines, comme la location de 500 véhicules avec son homme de terrain MAHAMOUD MARRIL. Le contrat très juteux des puces des cellulaires, le cable Djibouti Somalie, avec son homme de confiance, un ressortissant somalilandais nommé Mahamed Said.
Ancien camionneur de la route Hargeissa-Djibouti, qui a obtenu la citoyenneté Djiboutienne en 1990 et octroyée par Guelleh lorsqu’il était, Chef de Cabinet de Gouled.

Le clan Guelleh-Haid s’est jeté sur les ressources publiques pour se faire une base économique et d’une jouissance à l’image de leurs limites.

Un pouvoir économique et financier s’est constitué en dehors des sites légitimes de l’exercice du pouvoir, de l’administration et de l’assemblée représentative, avec une importance accrue accordée au clan Guelleh-Haid, au cabinet présidentiel à celui de la fille du président et de son épouse qui est devenue Madame la présidente, soutenue dans sa tâche, (magouilles, licenciements, nominations, emprisonnements, libérations des malfrats). Le clan Guelleh-Haid est aujourd’hui le seul pôle d’exercice du pouvoir et de l’autorité, doté des ressources matérielles.

La course à l’enrichissement s’est engagée pour le clan Guelleh-Haid, et ils n’ont pas eu l’intelligence de nouer une alliance avec les capitaines d’industrie, et autres acteurs du monde des affaires déjà établis, capable de créer une base économique par des ressources issus non pas de rente, mais de capacité productive.

La seule chose que le clan Guelleh-Haid a su faire et bien faire, c’est d’utiliser l’argent public à d’autres fins et construire leur rêve : d’énormes bâtisses borgnes et hideux, des terrains immenses, rien ne leur échappe, à l’image de leurs limites.

Peu importe d’où vient l’argent pour eux, c’est de l’argent. : Islamistes, Maffia Russes et Caucasienne, les Cartels de la drogue du monde blanchissent leur argent sale dans des banques complices. Douze banques pour une population de 800.000 habitants, dont une majorité n’a pas les ressources pour y avoir accès!

À Djibouti le climat a changé, ses dépressions quotidiennes et ses tourmentes cycliques ont instauré un temps lourd et instable dans une insécurité sociale, (chômage, pauvreté dans les villes et les campagnes qui s’installent comme un métier inévitable).

Dans cette période de troubles, où tout s’accélère et se complexifie dans la confusion, s’adapter ne suffit plus pour survivre. Ali BABA a renvoyé certains des quarante voleurs uniquement pour en former des nouveaux et prétendre que ce sont eux et non lui les responsables de la misère du peuple.

Regardons et soyons objectif, que possédait le clan Guelleh-Haid, avant l’indépendance ? Pas grand-chose, mais aujourd’hui, la moitié de la République de Djibouti leur appartient. Une valeur estimée par certains entre 300 milliards et 400 milliards de francs Djibouti.

La misère, la pauvreté, l’humiliation, la torture, l’emprisonnement, sont le lot quotidien des Djiboutiens.

Pour quand le réveil ??????