31/07/2011 (B615) Chroniques du Sergent Ariko. La police nationale.

Depuis le 7 décembre, date du coup d’état de feu le général Yacin Yabeh, la police nationale n’est plus en odeur de sainteté au sein du couple royal, qui s’en méfie. Pour casser celle-ci, sur demande d’Hassan Saïd, le commandement de la police nationale a été confié au lieutenant colonel Abdillahi Abdi Farah, le 5 février 2005.

L’installation du patron de la police s’était déroulée à l’académie de police de Nagad. La cérémonie avait été présidée par l’ex-ministre de l’intérieur Yacin Elmi Bouh.

Aujourd’hui Yacin Elmi Bouh aurait été proposé pour l’Ambassade de Moscou. Histoire de l’éloigner pour le faire taire ?

Le 22 juin, le patron de la police a été élevé au grade de colonel par le premier ministre Dileita Mohamed Dileita.

Le jour de la fête de la police nationale. Des éléments de la police ont défilé devant leur chef, qui a toujours su que les plus hautes autorité du pays lui avit donné Carte blanche. Cela lui permettait de ne pas obéir aux ordres de son supérieur hiérarchique, c’est à dire le ministre Yacin Elmi Bouh dit Warabey Korayeh.

Images du défilé

Le peloton du commandant Abdi Ali Farid flanqué du drapeau de la police défile en tête du détachement de la sécurité publique
Les compagnies d’intervention, la brigade spéciale de la police nationale.
Photos transmises par le Sergent Ariko

Avec Abdillahi Abdi Farah nouveau patron de la police nationale, le corps malade de la république commence à renaître de ses cendres mais il reste toujours sous observation.

Entre temps, l’ex-ministre des finances qui avait cru qu’il pourrait devenir le président de la république après avoir été le directeur de campagne du candidat fantoche IOG en 2005, a été virer de son poste de ministre par la dernière dame de Djibouti.

Elle a puni Yacin Elmi Bouh, pour avoir osé prétendre au trône royal au cas de décès du dictateur.

Les images tapageuses du décès de l’ex homme fort du Togo le général Gnassingbé Eyadema avaient donné quelques lueurs d’espoirs au jeune warabey. Il s’est dit tiens, si le gros décède alors je suis le plus qualifié pour prendre la place.

D’accord mais c’est sans compter sur cette femme de fer qui domine tout Djibouti.

Seules deux personnes ont osé la défier.

A – Le premier c’est le colonel berger Mohamed Djama.

On sait où il est actuellement. Selon des sources fiables, il aurait été empoisonné par un poison à base de venir de serpent. Ce poison paralyse le système nerveux et il attaque le cœur.

Sa femme Mariam a déclaré qu’il aurait mangé a l’extérieur de sa maison.

Sécurité oblige, la maison de Mohamed Djama est truffée de micro et quand il a des choses à partager, il se rend ailleurs

Le dictateur a décidé d’aller le voir à Paris sur son lit de douleur pour lui lire quelques sourates du coran.

L’ex ministre Ali Abdi avait demandé à être du voyage mais il s’est opposé au refus du dictateur. Seul Hachi et le ministre de la religion Hamoud Abdi sultan ont pu accompagner le dictateur jusqu’à l’hôpital du Val-de-Grâce.

IOG doit bien se demander le jour où Mohamed Djama quittera ce monde.

Les médecins l’ont amené dans la section de réanimation. Selon les docteurs (Source : la sœur de Mohamed Djama qui est installée en Norvège) c’est le cœur qui ne tient plus.

Ensuite IOG est allé brouter après dans sa résidence parisienne avec Hachi Abdillahi Orah.

Il est certain qu’ils ont du imaginer un plan de sortie de crise pour remplacer Mohamed Djama et évaluer les réactions possibles de son clan.

Eviter par exemple une guerre des Issak contre les Issa, toujours possible. IOG sait que les jours de son fidele lieutenant sont comptés. Alors il est parti à la recherche d’un autre âne comme lui.

Sauf que c’est très difficile de nos jours de trouver un âne. Qui pourrait assurer le commandement de la garde républicaine. Actuellement ce commandement est divisé entre :

1°) le commandant Hussein Hassan Farah qui commande les pelotons de marche ainsi que la totalité des unités de la garde républicaine. IOG a une totale confiance en lui (Mamassan proche de Mohamed Djama)

2°) le commandant Ibrahim Abdi Farah dit coca (Issak proche de la première dame). Coca commande les unités responsables de l’armement lourd qui sont au camp Omar Aline. Donc c’est une autre bataille qui se profile elle aussi à l’horizon.

Les Mamassan ont rejeté le commandant Coca (issu de la tribu de la première dame) et le colonel Mohamed Ali Absieh actuel patron de l’académie militaire d’Arta (proche aussi de la première dame).

La première dame Ina Haid, qui se repose à Dire Dawa, suit de très prés ce feuilleton. Elle n’a pas apprécié qu’Hassan Saïd et Mohamed Djama fassent équipe pour la déboulonner.

Le SDS de Hassan Saïd aurait ouvert une enquête sur les conditions d’empoisonnement de Mohamed Djama mais la première dame y a fait mettre un terme.

On se rappelle qu’avant le 27 juin, Kadra Haid avait refusé à Mohamed Djama l’accès à sa maison. Mohamed Djama avait répliqué qu’il se trouvait dans la maison de son cousin et qu’il n’avait pas d’ordre à recevoir « d’une étrangère », selon ses mots.

Kadra Haid n’a pas supporté d’être traitée d’étrangère par un bédouin qui n’a pour toute culture que la connaissance du Heer issa par cœur. On sait ce qu’il lui est arrivé par la suite : il agonise actuellement

B – Le deuxième homme est le général Zakaria cheik Ibrahim.

Celui-ci tient encore tête à la dernière dame de Djibouti.


Sauf qu’avant son départ de Djibouti il a appris de la bouche d’Hassan Saïd que la première dame ne voulait plus de ses services. Et qu’il doit demander la retraite anticipée lui et le général Fathi Ahmed Hussein.

Fathi semblerait d’accord pour un départ a la retraite mais c’est Guelleh qui l’a toujours refusé. Au contraire Zakaria s’accroche.

Après le colonel Mohamed Djama allons-nous assister à la fin du général Zakaria Cheik Ibrahim ?

Le cas du Colonel berger a été reçu par Zakaria comme un message qui pouvait aussi le concerner.

Au sein de son état-major il aurait déclaré que la femme du dictateur n’avait rien à faire dans les affaires militaires. En réponse aux remous dans l’armée, le général a prévenu la troupe que s’il quittait l’état major, le pays tomberait entre des mains étrangères (selon ses propres mots).

Malgré ce discours, on sait que la troupe n’est pas d’accord avec le chef suprême des armées.

Cela peut-il expliquer que des rumeurs incontrôlées circulent à propos d’un possible coup d’état version guinée. Le régime prend très au sérieux les menaces de coup d’état version djiboutienne. Il a placé la garde républicaine en alerte et en position. Les quelques enrolés du service national adapté (SNA) qui ne dit pas son nom, ont été postés pour relever les plaques d’immatriculations des officiers qui circulent et qui ont compris que que c’était la fin des haricots.

Après s’être ensuite senti pousser les ailes d’un chef de l’état, le petit Waraba Korayeh est redevenu simple warabeys mouillé. Dans un premier temps, des finances, Il avait été reclassé comme simple ministre de l’intérieur.

Une gifle selon Yacin Elmi Bouh qui n’a pas digéré qu’on l’écarte du pouvoir Acho. Il soupçonne Hachi et Kadra Haid d’avoir organiser sa chute brutale. Il a été remplacé par son grand ennemi à qui il avait refusé, autrefois, l’octroi d’une bourse pour suivre des études en France : un certain Ali Farah Assoweh qui était auparavant secrétaire général de la présidence de la république.

A peine nommé aux Finances, le petit arriviste et protégé de la Paulette avait exécuté les ordres qu’elle lui avait dictés en gelant tous les demandes du ministère de l’intérieur. Abdoulkader Doualeh Waiss doit rire en secret.

Lui qui savait que ce ministère n’était qu’un ministère fantôme.

Pour se consoler du sort terrible qui l’affectait, YEB était allé à la rencontre du corps de la police où le colonel Abdillahi Abdi règne en maitre absolu. Il visita des installations de la police à savoir l’académie de police de Nagad, le siège de la direction générale de la police nationale à la caserne Youssouf Ali Chirdon, la direction de la sécurité publique. Cette direction est commandée par un obligé de Kadra Haid, le lieutenant colonel Omar Hassan Matan bien connu pour ses tortures au sein de la police judicaire.

Yacin Elmi Bouh avait d’autres choses en tête que d’écouter les explications du lieutenant colonel Omar Hassan Matan. Que pouvait lui apprendre ce jeune officier de la police, parachuté par la Paulette à la direction de la sécurité publique : excellent observatoire de l’ensemble de la Police.

Leur priorité était de faire taire Jean-Paul Noël Abdi qui les dérangent avec ses rapports.

Les stratégies sans lendemain de Yacin Elmi Bouh

Croyant agir de façon intelligente, Yacin a cherché à diviser le couple régnant. Pour toute réponse, la Paulette a autorisé le colonel Abdillahi à ne plus obéir au ministre. Yacin s’en est plaint au chef de l’état qui a fait lui mine de l’écouter alors qu’il est complice de toutes les manœuvres pour discréditer son ex-dauphin .

Comme son plan ne marchait pas, Yacin Elmi Bouh a imaginé une autre stratégie.

Il a fait distribuer de l’argent sale à des jeunes pour qu’ils lancent, le soir venu, des attaques sporadiques contre les maisons du quartier 3. La riposte n’a pas tardé et c’est ainsi que les jeunes se battent tous les soirs.

Le plan de Yacin est simple : faire tomber le colonel Abdillahi Abdi qui est soutenue par la dernière dame et par Hachi Abdillahi Orah a qui le bon colonel a délégué quelques policiers de la brigade spéciale pour qu’il surveille sa maison et sa famille.

Yacin n’est soutenu par personne mais il cherche des alliés au sein du RPP et au sein du gouvernement. Personne ne lui prête l’oreille.

En plein débat sur les affaires de l’état avec le show d’IOG, Yacin Elmi Bouh avait été remis à sa place par le colonel Abdillahi Abdi. Ce jour là, il a compris qu’il avait perdu sa bataille face au colonel Abdillahi Abdi.

Abdillahi Abdi règne en maitre à la police. Son autorité fait grincer pas mal de dents. Les premières frictions sont apparues quand des officiers tel que le lieutenant colonel Yahyia Mohamed Magareh ont refusé d’appliquer les ordres de leur boss.

Il est arrêté le soir même dans sa maison au quartier 5 qui est situé tout près du dispensaire de la police nationale. Le colonel Abdillahi Abdi avait déjà cet officier rebelle dans sa ligne de mire. Il est d’abord démis de toutes ses fonctions mais sur un intervention de son ami le colonel Mohamed Djama Doualeh, il est remis en selle. Mais Abdillahi Abdi, avec le soutien de Kadra Haid continue à l’attaquer et le rétrograde comme commandant.

Le commandant Yahyia Magareh encaisse le coup mais ne fait rien. Il est assigné à l’académie de police de Nagad sans aucune tâche. On ne lui fait plus confiance au sein de l’état major de la police et son ami Mohamed Djama ne peut pas le recruter au sein de la garde républicaine parce qu’il n’est pas Mamassan mais d’origine Fourlaba, la tribu qui est placée depuis l’ère Hassan Gouled sous observation.