13/03/2013 (Brève 120) Question écrite du député français M. Noël Mamère au Ministre des affaires étrangères, à l’assemblée nationale, à propos de la situation à Djibouti après le scrutin et de l’aide la France au régime de Guelleh.(7 mars 2013)

Question écrite à l’Assemblée nationale  par le Député EELV, Noêl MAMERE cet après midi, jeudi 7 mars 2013 

Monsieur Noël Mamère attire l’attention du ministre des Affaires étrangères sur la suite des élections législatives qui se sont déroulées le 22 février dernier à Djibouti dans un silence médiatique impressionnant. Ce petit pays de 23 000 km2 occupe pourtant une position extrêmement stratégique, accueillant sur son sol des bases militaires française, étasunienne, japonaise, allemande et italienne, destinées à surveiller le trafic pétrolier de la Mer Rouge et la région du Sahel, actuellement sous tension.

Depuis son indépendance en 1977, Djibouti vit sous le régime autoritaire d’une même famille : l’actuel président Ismaïl Omar Guelleh a succédé en 1999 à son oncle Hassan Gouled Aptidon, sous la bénédiction de son ancienne puissance coloniale, la France. Quelques jours seulement après ces élections législatives, marquées par de très nombreuses irrégularités qui entachent leur crédibilité, des arrestations massives de membres de l’opposition ont eu lieu, malgré les dénégations du pouvoir en place. 

 Aujourd’hui, les manifestations continuent dans l’indifférence de la communauté internationale, et sous la pression d’un pouvoir qui ne cesse d’intimider l’opposition rassemblée sous le nom d’Union pour le salut national (USN).

Monsieur Mamère souhaite savoir si la France entend continuer à faire bénéficier ce régime non démocratique des dizaines de millions d’euros que rapportent annuellement la concession de sa base militaire et demande au gouvernement s’il a prévu de se coordonner avec les gouvernements allemand et italien, voire étasunien et japonais, pour établir des exigences démocratiques en matière de coopération militaire avec Djibouti. Monsieur Mamère demande également au ministre des Affaires étrangères si le gouvernement français compte sortir du silence pour s’engager à soutenir la population djiboutienne dans son combat pour la démocratie.