10/04/2016 (Brève 751) RTL soir Week End (18h30) / un sujet sur Djibouti avec les interventions de Jean-Loup Schaal et Saïd Houssein Robleh

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C’est une constante de la vie politique africaine, et pas seulement. Certains chefs d’État enchaînent les mandats les uns après les autres. Au Tchad, Idriss Déby au pouvoir depuis 26 ans, va très certainement remporter l’élection de ce dimanche 10 avril. Ce sera son 5ème mandat. Même chose à Djibouti où le président Ismaïl Guelleh, réélu le 8 avril, est au pouvoir depuis 17 ans. Une longévité à Djibouti qui s’explique par une opposition bâillonnée, mais surtout par le soutien inconditionnel de pays comme la France ou les États-Unis qui ont à Djibouti des bases militaires stratégiques et qui ne veulent surtout pas les perdre.

Le journaliste Christophe Decroix a enquêté sur ce minuscule pays mais capital au plan stratégique. « Djibouti c’est un pays dont on évite de parler pour ne pas le fâcher tant on a besoin de lui », explique-t-il. Pour Jean-Loup Schaal, président de l’Association pour le respect des droits de l’Homme à Djibouti, la situation des droits de l’Homme dans le pays « est catastrophique par le nombre d’arrestations, de cas de tortures, de prisonniers politiques, de viols, et du peu d’information que nous avons ».

Des élections tout sauf démocratiques

Pourtant, il y a eu plusieurs élections dans le pays, avec différents candidats. « Oui en apparence. Mais il n’y a eu que deux présidents en 40 ans d’indépendance. Et l’actuel était déjà le chef de cabinet du précédent », explique Christophe Decroix. Lors du dernier scrutin qui s’est tenu vendredi 8 avril , »il y avait un candidat qui était le président qui se représentait pour un 4e mandat après avoir modifié la constitution face à cinq opposants », précise Jean-Loup Schaal. Mais les opposants n’avaient aucune chance, ne disposant pas des outils de communication du président sortant. « Ce ne sont pas des élections démocratiques », tranche Jean-Loup Schaal.