20/10/05 (B320) RSF : le classement des nations vis à vis de la liberté de la Presse.
______________________________ Note de l’ARDHD
Contrairement à ce qu’a soutenu Me Aref devant la 17ème Chambre correctionnelle, Djibouti n’est pas un pays connu pour la liberté d’expression.
Classé 121ème sur 167, il aurait pu être encore plus mal classé : comme ses quatre voisins, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Yémen et la Somalie.
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Corée du Nord, Erythrée, Turkménistan : les trous noirs de l’information dans le monde
Reporters sans frontières publie son quatrième classement mondial de la liberté de la presse. En queue de peloton, la Corée du Nord (167e et dernière position), l’Erythrée (166e) et le Turkménistan (165e) constituent de véritables trous noirs de l’information. Dans ces pays, la presse privée n’existe pas et la liberté d’expression est nulle. Les journalistes des médias officiels ne font que relayer la propagande de l’Etat. Tout écart est sévèrement réprimé. Un mot de trop, un nom mal orthographié, un commentaire qui s’écarte de la ligne officielle peuvent conduire un journaliste en prison ou attirer sur lui les foudres du pouvoir. Harcèlement, pressions psychologiques, intimidations et surveillance permanente sont alors de mise.
L’Asie orientale [Birmanie (163e), Chine (159e), Viêt-nam (158e), Laos (155e)], l’Asie centrale [Turkménistan (165e), Ouzbékistan (155e), Afghanistan (125e), Kazakhstan (119e)] et le Moyen-Orient [Iran (164e), Irak (157e), Arabie saoudite (154e), Syrie (145e)] sont les régions les plus difficiles au monde pour l’exercice de la liberté de la presse. Dans ces pays, la répression des autorités ou la violence exercée par des groupes armés à l’encontre de la presse empêchent les médias de s’exprimer librement.
L’Irak (157e) a encore dégringolé par rapport à 2004, en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire des journalistes. Au moins 24 professionnels des médias ont été tués dans ce pays depuis le début de l’année 2005, faisant de ce conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : au total, 72 journalistes et collaborateurs des médias ont été tués depuis le début de la guerre, en mars 2003.
Des démocraties occidentales en recul
Quelques démocraties occidentales ont reculé dans le classement 2005. Ainsi, les Etats-Unis (44e) ont perdu plus de vingt places, principalement en raison de l’incarcération de la reporter du New-York Times, Judith Miller, et de mesures judiciaires qui mettent à mal la protection du secret des sources. Le Canada (21e) a également perdu quelques places, là aussi à cause de décisions qui fragilisent le secret des sources et transforment parfois les journalistes en “auxiliaires de justice”. La France (30e) est, elle aussi, en recul. Des perquisitions de locaux de médias, des gardes à vue de journalistes et la création de nouveaux délits de presse sont notamment à l’origine de cette nouvelle position.
En tête du classement, on retrouve, comme en 2004, des pays d’Europe du Nord (Danemark, Finlande, Irlande, Islande, Norvège, Pays-Bas) qui garantissent une réelle et durable liberté de la presse. Les dix premiers pays du classement 2005 sont européens. La Nouvelle-Zélande (12e), Trinidad et Tobago (12e), le Bénin (25e) et la Corée du Sud (34e) arrivent en tête pour les autres continents.
Liberté de la presse, développement économique et indépendance
Des Etats qui ont acquis ou retrouvé leur indépendance récemment se montrent très respectueux de la liberté de la presse. Ils coupent court ainsi aux arguments fallacieux invoqués par de nombreux leaders autoritaires selon lesquels il serait nécessaire de patienter plusieurs décennies avant que la démocratie ne puisse s’installer. En effet, neuf Etats qui comptent moins de quinze ans d’existence (ou bien qui ont récupéré leur indépendance depuis moins de quinze ans) se placent dans les soixante premiers du classement : Slovénie (9e), Estonie (11e), Lettonie (16e), Lituanie (21e), Namibie (25e), Bosnie-Herzégovine (33e), Macédoine (43e), Croatie (56e), Timor-Leste (58e).
De même, ce classement tord le cou à la théorie – abondamment utilisée par les dirigeants des pays pauvres et liberticides – selon laquelle le développement économique est un préalable indispensable à la démocratisation et au respect des droits de l’homme. Si la tête du classement est très largement occupée par des Etats riches, plusieurs nations très pauvres (dont le PIB par habitant ne dépassait pas, en 2003, 1 000 dollars) figurent dans les soixante premiers. C’est le cas du Bénin (25e), du Mali (37e), de la Bolivie (45e), du Mozambique (49e), de la Mongolie (53e), du Niger (57e) et du Timor-Leste (58e).
Deux facteurs d’amélioration en Afrique
De nouveaux Etats africains gagnent des places chaque année. Deux facteurs contribuent à faire entrer des pays autrefois tourmentés dans la première moitié du classement : la lutte contre l’impunité et la suppression des peines de prison pour des délits comme la diffamation ou la publication de fausses nouvelles.
Ainsi, outre les pays traditionnellement respectueux de la liberté de la presse, comme le Cap-Vert (29e), l’Afrique du Sud (31e), Maurice (34e) ou le Mali (37e), en 2005, le Mozambique fait une remontée spectaculaire de la 64e à la 49e place. Dans ce pays, les lourdes sanctions prononcées contre les assassins de Carlos Cardoso ont contribué à apaiser une situation qui, à la fin de années 90, était précaire. Par ailleurs, l’adoption de lois dépénalisant les délits de presse a permis à la République centrafricaine, par exemple, de passer de la 104e à la 82e place. Cette année encore, un cadre législatif réformé en Angola (76e), qui pourtant sort d’une interminable guerre civile, lui permet de gagner quelques places.
En revanche, le fait que les assassins de Norbert Zongo soient toujours en liberté au Burkina Faso (78e) et les promesses de dépénalisation, non encore tenues, du président Abdoulaye Wade au Sénégal (78e) pèsent sur le classement de ces pays, où la situation n’est pourtant pas aussi mauvaise que celle du Cameroun (83e). Dans ce dernier, des journalistes sont encore régulièrement envoyés en prison.
Parallèlement, des processus électoraux sous surveillance internationale ont permis à des pays comme la Guinée-Bissau (71e) ou le Liberia (83e) de remonter dans le classement.
La violence à l’égard des journalistes perdure
Des lois injustes et des gouvernements répressifs maintiennent à de mauvaises places des pays qui offrent pourtant un réel pluralisme de l’information. Il en est ainsi de Madagascar (97e), de la Guinée (102e), du Kenya (109e), du Tchad (109e), de la Mauritanie (127e) ou de l’Ethiopie (131e), entre autres.
Quelques pays africains ont connu une nette détérioration de la situation de la liberté de la presse. La Gambie (130e), où régnait un climat de défiance entre la presse et le gouvernement les années précédentes, chute brutalement en raison de l’assassinat impuni du journaliste Deyda Hydara et du comportement de plus en plus méprisant envers la presse du président Yahya Jammeh. En Sierra Leone (126e), les violences, policières et politiques, exercées contre les journalistes ont entraîné la dégradation d’une situation déjà mauvaise. Harry Yansaneh, le remplaçant du journaliste emprisonné Paul Kamara à la tête du quotidien For Di People, a payé de sa vie ce climat d’extrême tension. Malgré les efforts fournis par les journalistes du pays pour se défendre, la Somalie (149e) reste l’un des plus dangereux pour la presse en Afrique et ne parvient pas à sortir de l’ornière de l’anarchie. Deux femmes journalistes, Kate Peyton, de la BBC, et Duniya Muhiyadin Nur, de la radio HornAfrik, ont trouvé la mort cette année à Mogadiscio.
Pour établir ce classement, Reporters sans frontières a demandé à ses organisations partenaires (14 associations de défense de la liberté d’expression dispersées sur les cinq continents), à son réseau de 130 correspondants, à des journalistes, des chercheurs, des juristes ou des militants des droits de l’homme de répondre à 50 questions permettant d’évaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays. 167 nations y apparaissent, les autres sont absentes, par manque d’informations.
Classement mondial de la liberté de la presse 2005
N°
1
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8
9
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11
12
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16
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18
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21
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23
24
25
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28
29
30
31
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33
34
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37
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39
40
41
42
43
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45
46
47
48
49
50
51
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53
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56
57
58
59
60
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62
63
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65
66
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68
69
70
71
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74
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76
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78
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80
81
82
83
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85
86
87
88
89
90
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95
96
97
98
99
100
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102
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106
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108
109
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111
112
113
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115
116
117
118
119
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121
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130
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139
140
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143
144
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146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
–
157
158
159
161
162
163
164
165
166
Bureau Afrique / Africa desk
Reporters sans frontières / Reporters Without Borders
5, rue Geoffroy-Marie
75009 Paris, France
Tel : (33) 1 44 83 84 84
Fax : (33) 1 45 23 11 51
Email : afrique@rsf.org / africa@rsf.org
Web : www.rsf.org
19/10/05 (B320) Que toutes celles et tous ceux qui ont envoyé des contributions à publier ne s’inquiétent pas si la mise en ligne est un peu retardée. Remerciements de Jean-Loup Schaal à totues celles et à tous ceux qui se sont mobilisés.(ARDHD)
Comme chacun peut l’imaginer, :
– la prépartion de la conférence de presse du 18 matin,
– la finalisation du dossier de plaidoirie pour l’audience du 18, qui s’est terminée à 23h45
– la présence d’un membre de l’équipe à la Conférence de presse, ce matin, de Mme Borrel,
ont mis l’équipe de l’ARDHD sur les genoux. Elle s’accorde vingt quatre de repos avant de reprendre les mises à ligne avec la ponctualité habituelle.
A l’avance, mille excuses. Mais le retard a un motif sérieux !!!
Jean-Loup Schaal tient à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour cet événement, en témoignant à l’audience, en assistant aux débats, en envoyant des lettres de soutien et en signant les pétitions. Il est extrêmement sensible à ce raz-de-marée unitaire qui a mobilisé l’ensemble de l’opposition et des associations.
.
Le but est atteint ! Bien au-delà de la dénonciation des possibles turpitudes qui auraient été constatées au sein de l’Etat-Major djiboutien, ce sont les pratiques du régime qui ont été évoquées publiquement en France :
– viols,
– tortures,
– génocides,
– privation des libertés, y compris syndicales et harcèlement des travailleurs,
– assassinat,
– menaces sur les témoins et sur leurs familles,
– corruption et détournements massifs
– affaire Borrel.
19/10/05 (B320) Le procès du 18 octobre devant la 17ème Chambre correctionnelle de Paris aura permis pour la première fois, d’exposer publiquement devant un tribunal français et devant la presse, toutes les violations qui sont commises par le régime de Guelleh et par ses proches. Compte-rendu rapide d’une audience qui a duré 10 heures d’affilée et qui s’est terminée à 23h45. (Lecteur)
L’audience a été ouverte vers 14h30 devant une salle comble. De nombreux djiboutiens qui étaient venus soutenir l’ARDHD et son Président, donc des responsables ou représentants des partis d’opposition.
Le GED était représenté par cinq témoins : MM Iftin, Alhoumekani, Yassin et Picon et Monsieur Deberkalleh,
UGUTA – TOOSA, par Ali Coubba qui a témoigné,
L’ARD était représenté par M Houmed Maki (pas de témoignage)
Le FRUD par M Kadamy, (pas de témoignage)
L’Association des femmes victimes de viol, (pas de témoignage)
SURVIE, par Mme Claude Chenaud, (pas de témoignage)
RSF par Léonard Vincent, (pas de témoignage)
On a noté la présence de nombreux djiboutiens venus à titre individuel, dont Aïnaché et un lecteur qui avait fait spécialement le voyage depuis la Suède et qui mérite un grand remerciement. Que les autres m’excusent, mais je ne peux citer tout le monde.
Côté partie civile, comme à l’habitude, il y avait des représentants de l’Ambassade, dont le Chef de la sécurité et des gardes du corps, dont certains aux mines peu engageantes et aux muscles saillants… mais ce n’est pas l’objet de ma communication.
Monsieur Schaal est intervenu en premier. Il a répondu aux questions du Juge Bonnal et il a contesté un certain nombre de documents présentés par la partie civile. Ensuite il a demandé la parole pour faire une brève présentation de l’Association et de son rôle personnel. Il a ensuite expliqué son émotion de se retrouver en face d’un avocat qui l’accusait publiquement, alors qu’il lui avait sauvé la vie.
Cette situation paradoxale a vivement impressionné la Cour.
M. Schaal a expliqué ensuite que sa mission était de redonner la parole aux Djiboutiens qui en étaient privés et de mettre le site de l’Association à la disposition de tous. Il a confirmé en public qu’il endosserait toutes les responsabilités à titre personnel, mais qu’il se refusait catégoriquement à donner le nom ou l’identité des auteurs des contributions qui sont diffusées chaque jour, afin de prévenir des mesures de représailles sur les familles restées au pays.
Il a précisé le type de représailles qui sont courantes à Djibouti, mais il a précisé qu’à titre personnel, il n’avait rien contre le Général Zakaria, au sujet duquel les témoignages seront présentés.
Ali Coubba a parlé le premier, comme témoin. Il a lu des passages de son livre “Djibouti, une Nation en Otage” dans lesquels il raconte de façon poignante et sincère, les séances de torture qu’il a subies à la Villa Christophe. Son récit était poignant. Pour la première fois, dans une audience judiciaire, on évoquait la torture de façon concrète et vécue. Merci à lui.
Roger Picon a fait état du contenu de fiches de renseignements établies par les services français sur le Général Zakaria où l’on évoquerait de possibles liens avec Al-Quaïda et des détournements de fonds.
Ali Iftin, puis Alhoumekani ont parlé de la situation dans l’Armée et des détournements de fonds à l’Etat-Major : camions revendus en encaissant l’argent, trafic sur la nourriture des soldats en opération, etc…
Abdallah Deberkalleh a focalisé son témoignage sur les massacres de vieillards à la frontière avec le Somaliland et sur la responsabilité du Général Zakaria. Il a précisé qu’à son avis, le Général était aux ordres de Guelleh qui fut l’ordonnateur, Zakaria étant l’instrument d’exécution …
Abdourahman Yassin a donné des indications précises sur un détournement de fonds à l’Ambassade de Djibouti au Yémen, au profit de Zakaria et il a raconté comment fonctionnait la méthode de détournement, telle qu’un fonctionnaire la lui avait expliquée.
Maître Aref a ouvert les plaidoiries. Contraint par tous les témoignages à reconnaître tout ce que le Président de l’ARDHD avait fait pour lui, il a dit que cela n’était pas une raison pour ne pas respecter et la loi et qu’il montrerait à M Schaal qu’il fallait savoir s’arrêter.
Puis il s’est attaché à démontrer que depuis les accords de paix de mai 2001, (savait-il qu’ils étaient dénoncés depuis plusieurs jours par l’ARD et pour quel motif ?), la situation des Droits de l’homme à Djibouti avait connu des avancées fantastiques et que le régime avait ratifié de nombreuses conventions internationales dans ce domaine. Il n’a pas précisé si elles étaient appliquées. Puis il a parlé du pluralisme et de la liberté retrouvée de la presse. Bref !
Yves Lachaux (qui s’est prétendu “Défenseur des Droits de l’Homme), deuxième avocat de Zakaria a traité le fond du dossier, accusant, comme c’est son rôle M. Schaal des pires intentions et de sa volonté personnelle de nuire au Général Zakaria, prévenant par avance tous les moyens de défense : prescription, bonne foi, etc…
Le Procureur a pris la parole pour repréciser des points de droit et pour émettre des doutes sur certaines qualifications utilisées par la Défense, estimant que certains articles incriminés ne devrait pas pouvoir être poursuivi, parce que non injurieux et non diffamatoire. Il a rappelé que M Schaal ne pouvait pas être exonéré de sa responsabilité quant aux articles publiés sur l’ARDHD, mais qu’il serait difficile de le considérer comme responsable des articles publiés sur le site “contreminables”. Il a laissé au Tribunal toute latitude pour déterminer les responsabilités et les sanctions éventuelles.
Me Calatayud a pris la parole vers 23h. Ses 45 minutes de plaidoire ont été fort convaincantes et l’on a senti un regain d’intérêt au niveau de la Cour. Il a demandé la relax de Monsieur Schaal à plusieurs titres, bonne foi, imprécisions quant à la date de mise en ligne et à la réalité des articles dénoncées par la partie civile, …
Le jugement est mis en délibéré au 22 novembre.
A noter ! J’allais oublier le principal, la présence de Mme Borrel et de son conseil Me Olivier Morice qui sont restés pendant plus d’une demi-heure, afin de montrer leur soutien à M Schaal.
17/10/05 (B320) Une édition spéciale de l’Observatoire sera envoyée mercredi soir à tous les abonnés, pour pallier la censure prévisible des médias, TV et Internet par le régime de Guelleh. (ARDHD)
En réponse aux inquiétudes exprimées par les lecteurs et pour pallier la censure que le régime pourrait mettre en place afin d’occulter les informations sur le procès du 18 octobre et surtout sur la conférence de presse du 19 octobre de Mme Borrel, nous allons essayer de recueillir un maximum d’information, afin de préparer une édition spéciale qui sera envoyée dans la nuit de mercredi 19 à tous les abonnés.
Merci à tous les Djiboutiens exilés, qui en auront la possibilité, d’envoyer ensuite les informations par e-mail et par fax aux proches qui sont au pays. Par expérience, nous savons que ces documents seront très attendus, qu’ils seront largement photocopiés et commentés “en cachette” et dans les mabrazes.
18/10/05 (B320) A lire sur le site du GED, un article d’Ali IFTIN sur les vertus de l’Union pour vaincre le régime dictatorial
Lien avec l’article : http://www.gouv-exil.org/13_courrier(2)(2)/courB442_01.htm
18/10/05 (B320) CISL : Extrait du rapport 2004 sur les violations des Droits syndicaux (Djibouti) : une longue énumération de toutes les violations, de tous les harcèlements et de toutes les injustices et illégalités commises par le régime de Guelleh.
DJIBOUTI
Mis à lécart du marché du travail, privés de salaire, arrêtés sous de faux prétextes, les
syndicalistes indépendants vivent dans la peur et la précarité. Le projet de nouveau Code du
travail, élaboré unilatéralement par le gouvernement, risque de rendre encore plus difficile
lexercice de leurs activités.
DROITS SYNDICAUX DANS LA LÉGISLATION
Le projet de nouveau Code du travail a été adopté par le Conseil des ministres en 2004 et doit encore être approuvé par lAssemblée
parlementaire. Sil passe cette ultime étape, il entrera en application en 2005 et constituera une nette régression sur le plan social par
rapport au Code du travail du 15 décembre 1952.
Ce texte remet en cause les droits fondamentaux de lOIT, notamment la liberté
syndicale, la négociation collective et le droit à lorganisation.
Nécessité dune autorisation gouvernementale : La loi actuelle reconnaît le droit des travailleurs à adhérer à un syndicat mais
impose des restrictions à ce droit. Un syndicat ne peut être constitué que sil dispose de lautorisation préalable du gouvernement.
Seuls
les ressortissants de Djibouti peuvent détenir une fonction syndicale. Avec le nouveau Code du travail, il faudra, pour créer un syndicat,
lautorisation du ministère de lIntérieur, du ministère de lEmploi, de linspection du travail, du ministère de la Justice et du Procureur
de la République. Et si ces ministères demandent la dissolution du syndicat, le Procureur de la République pourra, sur simple décision
administrative, dissoudre le syndicat.
Restrictions au droit de grève dans le secteur public : Ici aussi, alors que le droit de grève est reconnu, il est restreint.
Les
autorités jouissent damples pouvoirs qui leur permettent de réquisitionner des fonctionnaires en grève; un syndicat qui prévoit de faire
grève doit en informer le ministère de lIntérieur 48 heures à lavance.
DROITS SYNDICAUX DANS LA PRATIQUE
Dans la pratique, les droits syndicaux ne sont quasiment pas respectés.
Les actions syndicales ont été réprimées à maintes reprises
depuis le licenciement par le gouvernement, en 1995, de neuf dirigeants de lUnion djiboutienne du travail (UDT), affiliée de la CISL, et
de lUnion générale des travailleurs de Djibouti (UGTD), en représailles à une grève de protestation contre des mesures dajustement
structurel. Depuis lors, la plupart de ces syndicalistes nont plus été payés – certains ont dailleurs émigré – et le gouvernement a
activement soutenu des groupes syndicaux non représentatifs.
Le gouvernement avait promis, à plusieurs reprises, une amélioration de la
situation, notamment avec lautorisation de la tenue des congrès de lUDT et de lUGTD, mais jusquà présent ces promesses sont restées
lettre morte.
Le gouvernement sefforce de bloquer chaque aspect de lactivité des syndicats indépendants. Les dirigeants syndicaux sont harcelés sans
cesse, notamment en étant licenciés de leur poste, et des manifestations de protestation se sont heurtées à la violence policière.
Le
gouvernement a ignoré les propositions réitérées de dialogue et de conciliation, et a constamment manqué à ses promesses de mettre
pleinement en oeuvre les recommandations de lOIT sur les libertés syndicales. En 2004, la décision de mettre sur pied une organisation
tripartite pour discuter du nouveau Code du travail a poussé le gouvernement à faire passer le texte au « forcing » au sein du Conseil des
ministres.
VIOLATIONS EN 2004
Lattitude du gouvernement envers lUDT et lUGTD au cours de lannée a été caractérisée par le harcèlement, les intimidations et le
refus dentreprendre dauthentiques consultations et négociations avec les dirigeants syndicaux élus démocratiquement.
DES VIOLATIONS DES DROITS SYNDICAUX 2 0 0 5
Discrimination en raison dactivités syndicales :
En janvier 2004, Abdoulkalek Waberi Ouffaneh, secrétaire général du
Syndicat du personnel du bâtiment et des travaux publics (SP-BTP), a été transféré à un autre emploi au sein de la Direction de la
formation, de la communication et de la documentation (DFDC) du ministère de lHabitat, de lUrbanisme, de lEnvironnement et de
lAménagement du Territoire (MHUEAT). Le MHUEAT a justifié cette mutation en arguant de lexpertise technique dAbdoulkalek
Waberi Ouffaneh.
Le fait que ce dernier ne possède aucune expertise technique en électricité du bâtiment prouve que cette mutation
était une mesure disciplinaire. Sa mutation a également coïncidé avec la suspension du paiement de son salaire.
Licenciements abusifs : En février et mars 2004, deux délégués syndicaux du Syndicat du personnel de lhôtellerie des forces
françaises stationnées à Djibouti (SPH-FFDJ) ont été licenciés « pour raison économique ».
Les licenciements dAbdi Moussa Ahmed,
secrétaire à la coordination, et dAbdi Bileh Darar, délégué du personnel, font suite à ceux de trois autres membres du syndicat en 2003
pour les mêmes raisons. En réalité, ces licenciements constituent des mesures répressives liées à leurs activités syndicales. La direction
qui nest pas déclarée en faillite et qui na introduit aucune mesure légale requise en cette matière na en effet licencié que ces
syndicalistes.
Le gouvernement cherche à manipuler une réunion avec lOIT :
Le 13 mai, une réunion devait se tenir dans les locaux du
ministère de lEmploi et de la Solidarité Nationale entre deux experts du BIT et des délégués des centrales UDT et UGTD. A 11 heures,
des prétendus membres de lUGTD, et quatre délégués de lUDT qui se trouvaient déjà dans la salle ont été rejoints par Ali Yacoub, le
conseiller du ministre et secrétaire général du ministère par intérim.
Dun ton menaçant, ce dernier a ordonné aux délégués de lUDT de
quitter les lieux. Mohamed Ahmed Mohamed, Mohamed Ahmed Abdillahi, Farah Abdillahi Miguil et Souleiman Ahmed Mohamed ont
refusé de répondre à la provocation, mais en vain. Alors que les deux experts du BIT, Telou Keneado et Ngandu Mukendi, arrivaient sur
les lieux, le représentant du ministère a ordonné à six policiers armés dexpulser les délégués de lUDT.
Le BIT a décidé dannuler la
réunion.
Le gouvernement continue ses manipulations : Au cours de lannée, lUDT a également appris que quatre courriers portant
quatre signatures différentes avaient été envoyées au BIT en son nom.
Tentatives de déstabilisation du syndicat du port : La direction du port de Djibouti a fait obstacle à lorganisation des
élections des délégués du personnel par le Syndicat du personnel du port (SPP), organe le plus représentatif de létablissement.
Elle a
aussi remis en cause le système de perception des cotisations syndicales alors que celles-ci sont librement consenties par les 800
travailleurs, membres du syndicat.
Harcèlement persistant : Depuis cinq ans, Cher Hared Hassan, secrétaire aux relations internationales de lUDT et secrétaire
général du syndicat des postiers de Djibouti (SP) est la victime dactes répétés de harcèlement.
Après avoir reçu une note de suspension
de salaire pour « refus de coopérer » en 1999, puis une note de suspension de fonction en 2002, il sest vu, en avril 2004, purement et
simplement rayé des listes de son entreprise suite à « la disparition » de son dossier au sein du service des ressources humaines.
Licenciement dun syndicaliste pour allégations mensongères :
En juillet 2004, Ahmed Mohamed Djilani, trésorier adjoint
du Syndicat du personnel du service maritime et de transit (SP-MTS), un affilié de lUDT, a été licencié sous le prétexte davoir volé des
sacs à grain. La direction na pu fournir, au travailleur qui le lui demandait, aucune preuve étayant ces accusations. Ahmed Mohamed
Djilani a également fait remarquer quaucune plainte navait été déposée à la police de Djibouti.
Ce licenciement constitue clairement
une mesure répressive à lencontre de ses activités syndicales.
18/10/05 (B320) La Police suédoise arrête le Chef d’Etat Major de la Police somalienne. (Info lecteur)
La police suédoise de Lund (Suède) vient de procéder à l’arrestation, ce lundi matin vers 0h30, dans l’hôtel où il résidait du Chef d´Etat Major de la
Police de la somalie : le Géneral de division Jen Cabdi Qeybdiid.
Journal Aftonbladet publié ce lundi matin en Suède
Les auteurs de Génocide ne seront bientôt plus à l’abri nulle part !
Ce dernier est accusé de génocide contre le Peuple somalien entre 19991 et 1995.
C´est la simple plainte déposée hier devant la police d’un habitant de la
deuxième ville de Suéde, Göteborg, qui est à l’origine de l’arrestation du Général.
Le géneral Jen Cabdi Qeybdiid était arrivé en Suéde, à Lund, il y a trois jours
pour participer à une conférense de l´Afrique de l´Est.
Selon le Procureur suédois, il était recherché par Interpol depuis 1996.
Je pense que je serai le premier á déposer un plainte pour genocide contre
IOG et ses sbires.
17/10/05 (B320) A lire sur le site du GED, un article sur le procès du 18 octobre.
Lien : http://www.gouv-exil.org/13_courrier(2)(2)/courB441_01.htm
En conclusion, il ressort, d’après cet article fort intéressant, que nous ne commenterons pas, que le Général Zakaria pourrait rapidement devenir l’accusé et non la partie civile …
Ne pouvant prendre position alors que nous sommes directement concernés par cette affaire, nous laissons, bien entendu, au GED, la paternité de la thèse qu’il avance.