18/10/05 (B320) Le Nouvel Obs /AP : La veuve du juge Borrel demande la levée du secret défense .
AP | 17.10.05 | 09:12
PARIS (AP) — Elisabeth Borrel, veuve du magistrat Bernard Borrel retrouvé mort en 1995 à Djibouti, demande à l’Etat français de lever le secret défense dans un entretien publié lundi dans le quotidien « Libération ».
« Le 19 octobre, c’est le dixième anniversaire de l’assassinat de mon mari et l’on ne sait toujours pas -avec certitude- qui l’a tué et pourquoi », déclare-t-elle.
« Je demande que l’Etat français remette à la juge (Sophie Clément) la totalité des documents émanant de ses services et pouvant avoir un lien avec ce crime », poursuit-elle.
Bernard Borrel a été retrouvé mort et brûlé le 19 octobre 1995 face à l’Ile du Diable à Djibouti. Elisabeth Borrel soutient que son mari a été assassiné et accuse le président Ismaïl Omar Guelleh d’être le commanditaire du crime.
Cette version est fermement contestée par Djibouti, où des premières investigations entreprises après la découverte du corps du magistrat ont conclu à son suicide. Une thèse appuyée par les premiers juges d’instruction français, mais mise à mal par de nouvelles expertises médico-légales qui concluent au meurtre de M. Borrel.
Dans l’entretien accordé à « Libération », Mme Borrel rappelle que « des témoins mettent en avant l’implication de personnalités djiboutiennes autour de l’actuel président de la république de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, reçu chaleureusement par Jacques Chirac en mai dernier ».
Ismaïl Omar Guelleh, convoqué le 18 mai comme témoin par la juge d’instruction parisienne en charge de l’enquête sur le décès du magistrat, ne s’est pas présenté au cabinet de la magistrate au Palais de justice de Paris. Il avait été reçu le 17 mai par le président Chirac à l’Elysée, avant de quitter la France. AP