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15/01/10 (B533) Yémen Express (4 articles en Français)

______________________________ 4 – Slate.fr

Portraits des chefs d’al Qaida au Yémen

Nasir Al-Wuhayshi

Contexte judiciaire:
En tant que leader d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), Al-Wuhayshi s’est révélé un fin politicien et un adversaire innovant, parfois brutal. Autrefois secrétaire d’Oussama Ben Laden, Al-Wuhayshi est maintenant membre de la jeune génération plus radicale de cadres d’Al-Qaïda. En 2006, il s’est évadé d’une prison de haute sécurité de Sanaa (la capitale du Yémen) en compagnie de 22 autres militants. En janvier 2009, il a dirigé l’unification des branches yéménite et saoudienne d’Al-Qaïda sous sa responsabilité.

Pourquoi il est une cible:
Al-Wuhayshi est le chef d’Al-Qaïda dans la région. Ce seul fait suffit à le placer en tête de n’importe quelle liste noire américaine. Depuis la fusion dont il a été le fer de lance l’année dernière, il a publié une série de vidéos dans lesquelles il appelle les musulmans à se rebeller contre les régimes arabes, notamment contre le gouvernement du président yéménite Ali Abdallah Saleh, et contre la famille royale saoudienne. Il a par ailleurs montré qu’il avait une belle plume avec la publication de trois articles dans le dernier numéro du magazine électronique d’AQAP, Sada Al-Malahim (qui signifie en arabe «L’écho des batailles»).

Néanmoins, les initiatives d’Al-Wuhayshi sont allées au-delà du recrutement et de la propagande. Sous sa direction, AQAP a commis une tentative de meurtre, au mois d’août, contre le prince Mohammed Ben Nayef, ministre adjoint de l’intérieur en charge de la lutte antiterroriste en Arabie saoudite. Plus récemment, l’organe de presse d’AQAP a publié une déclaration dans laquelle l’organisation terroriste revendique l’attentat mené par Umar Farouk Abdulmutallab, qui devait faire exploser le vol 253 de la compagnie Northwest au-dessus de Detroit le 25 décembre. Selon cette déclaration, l’attentat venait en représailles aux attaques aériennes des Américains contre des cibles d’Al-Qaïda au Yémen.

Anwar Al-Awlaki

Contexte judiciaire:
Al-Awlaki est d’origine yéménite, mais il a vécu au Nouveau Mexique. C’est un imam qui a prêché dans des mosquées situées sur tout le territoire américain, y compris à San Diego en Californie, à Fort Collins dans le Colorado et à Washington. (Quand il était à San Diego, il a été appréhendé pour avoir approché des prostituées.) Calé en informatique, il a également une réputation d’«e-imam», notamment pace qu’il a créé un site Web populaire où il prodigue des conseils et publie des «sermons» pour colporter ses points de vue radicaux.

La parfaite maîtrise de l’anglais d’Al-Awlaki lui permet de toucher un public non-arabophone. Après être retourné au Yémen en 2004, il a été arrêté deux ans plus tard par le gouvernement yéménite à cause de ses liens avec Al-Qaïda. Il a passé 18 mois en prison. Depuis sa libération, il doit être quelque part dans le pays, mais on ignore où. Le plus probable c’est qu’il vive près de sa maison ancestrale, dans la province méridionale de Shabwa.

Pourquoi il est une cible:
Pendant les années qu’il a passées à faire du prosélytisme, Al-Awlaki a contribué à la radicalisation d’une longue liste de terroristes de premier plan. Lors de ses prêches à San Diego (Californie) et à l’église Falls Church (Virginie), trois des pirates de l’air du 11-Septembre étaient présents. Fait notoire: il échangeait depuis longtemps des courriers électroniques avec Nidal Malik Hasan, le psychiatre de l’armée américaine qui a été pris d’une folie meurtrière à la base militaire de Foot Hood en novembre (13 morts). «Nidal Hasan est un héros», avait déclaré Al-Awlaki à la suite de ce tragique épisode. «Combattre l’armée américaine est devenu un devoir islamique; c’est un fait incontestable. Nidal a tué des soldats qui étaient sur le point de partir en Irak et en Afghanistan pour tuer des musulmans.» Il semble également avoir été en contact avec Abdulmutallab

«Ce n’est pas un simple religieux», a précisé, dimanche, le conseiller de la Maison Blanche en matière de contre-terrorisme, John Brennan. «Il joue un rôle d’instigateur».

Saïd Al-Shehri

Contexte judiciaire:
Al-Shehri est un Saoudien qui a été capturé en décembre 2001 au Pakistan. Il prétendait y dispenser une aide humanitaire aux réfugiés musulmans. Par la suite, il a été transféré au camp de détention de Guantanamo. Parmi les accusations portées contre lui, on peut citer la «participation à des opérations militaires contre les Etats-Unis et leurs partenaires de coalition», ainsi que le complot d’assassinat d’un auteur anonyme.

En 2007, Al-Shehri a été transféré en Arabie saoudite pour y être détenu. Là-bas, il a suivi pendant 10 semaines le plus vaste programme national de réhabilitation assuré par le Centre de soins et de conseils Mohammed Ben Nayef. Si les Etats-Unis ont bien voulu le transférer, c’est peut-être parce qu’il avait affirmé – et cette déclaration est consignée – que s’il était relâché, «[il] souhait[ait] retourner à Riyad (capitale de l’Arabie Saoudite), pour rejoindr[e] sa famille (…) [il] tenterait de travailler dans le magasin familial de meubles d’occasion s’il est encore ouvert.»

Pourquoi il est une cible:
Peu après avoir terminé son programme saoudien de réhabilitation, il a refait surface aux côtés d’Al- Wuhayshi, apparaissant dans les vidéos de janvier 2009 pour marquer le mariage entre les branches yéménite et saoudienne d’Al-Qaïda. Numéro deux de l’organisation, c’est l’un des personnages saoudien les plus influents au sein d’AQAP. Ce qui est bien embarrassant pour le gouvernement saoudien, qui se targue de la capacité de son programme de réhabilitation à «soigner» les militants islamistes.

Des responsables américains l’ont accusé d’avoir participé à l’attentat contre l’ambassade américaine à Sanaa au mois de septembre, lequel a fait 16 victimes. Il a enregistré une vidéo sur téléphone portable dans laquelle il exhorte les Saoudiens à faire des dons à AQAP. Par ailleurs, dans un article publié dans Sada Al-Malahim, le magazine en ligne d’AQAP, il a appelé les activistes islamistes à commettre des assassinats plus ciblés, comme la tentative d’assassinat du Prince Mohammed Ben Nayef.

Qasim Al-Raymi

Contexte judiciaire:

Al-Raymi est lié à Al-Qaïda depuis longtemps avant la création d’AQAP, le groupe héritier d’Al-Qaïda au Yémen. Il a été le bras droit d’Al-Wuhayshi dans Al-Qaïda au Yémen. En février 2006, il est sorti de prison à la faveur de la même évasion qui a permis à Al-Wuhayshi d’être libre. Le 21 juin 2007, Al-Raymi a diffusé une déclaration audio qui annonçait le rétablissement officiel d’Al-Qaïda au Yémen dont le chef était Al-Wuhayshi. Depuis, il a réussi à rester hors d’atteinte, échappant notamment à un raid mené au mois de décembre destiné à le capturer dans la province d’Abyan, dans le sud du Yémen.

Il semble par ailleurs avoir un goût du risque prononcé. En 2008, des observateurs ont été surpris de le voir rester presque deux heures à un enterrement à Sanaa, apparemment insouciant d’être appréhendé par les autorités yéménites.

Pourquoi il est une cible:
C’est le commandant militaire d’AQAP et l’un des plus proches complices d’Al-Wuhayshi. Cet homme a laissé une longue liste de victime dans son sillage. En juin 2007, il a publié deux déclarations, dont une était une mise en garde à l’adresse du gouvernement de Saleh (le chef d’Etat du Yémen). Puis, le 2 juillet de la même année, Al-Qaïda a mené un attentat suicide dans la province de Mareb (nord-est du Yémen) contre des touristes espagnols. Dix personnes ont été tuées. Le gouvernement yéménite accuse Al- Raymi de faire partie de la cellule terroriste responsable de cet attentat.

Hizam Mujali

Contexte judiciaire:
Né à Sanaa, Hizam Mujali vient d’une famille de membres d’Al-Qaïda. Ses jeunes frères, Arif et Yahya, sont également actifs dans les cercles terroristes. Hizam Mujali a été arrêté à un poste de contrôle en 2003 et, en résistant aux forces de police, il a tué par balle un policier yéménite. Il faisait également partie du groupe de prisonnier qui s’est évadé en 2006.

Il a toutefois fini par se rendre aux autorités gouvernementales yéménites, concluant avec elles un accord qui lui permettrait de rester en liberté contre la promesse de ne pas rentrer dans les rangs d’Al-Qaïda. Il semblerait qu’il n’ait pas respecté cet engagement: le gouvernement a tenté de lui mettre la main dessus lors d’un raid dans le district d’Arhab, en décembre. Son frère, Arif, a été capturé. Lui a réussi à disparaître.

Pourquoi il est une cible:
Les activités terroristes de Mujali remontent aux attentats d’Al-Qaïda au Yémen, sous la direction d’Abou Ali Al-Harithi, lequel a été tué par une attaque de drone de la CIA le 3 novembre 2002. Mujali a été jugé dans un tribunal yéménite pour avoir fait partie de la cellule terroriste (15 hommes) ayant perpétré l’attentat contre le pétrolier français Limburg le 6 octobre 2002.

Dans un attentat rappelant celui mené contre l’USS Cole en 2000, un canot pneumatique piégé a explosé à côté du Limburg, tuant un des membres de l’équipage. Plus récemment, l’armée yéménite a affirmé que Hizam Mujali avait repris contact avec Qasim Al-Raymi, avec lequel il a fui après le raid de l’armée dans le district d’Arhab en décembre 2009.

David Kenner
Traduit par Micha Cziffra

______________________________ 3 – JDD

Al-Qaïda: Le Yémen exhorte sa population

Les autorités yéménites demandent la coopération de la population pour faire face à la menace d’Al-Qaïda.

"La guerre que les forces de l’ordre ont déclarée aux éléments d’Al-Qaïda est ouverte partout où nous les trouverons", peut-on lire sur un site d’informations gouvernemental qui cite un membre des services de sécurité.

Sanaa met en garde ceux qui seraient tentés de prêter refuge aux membres du réseau islamiste, indique jeudi la presse officielle.

Le Yémen est au centre des préoccupations internationales depuis qu’Al-Qaïda dans la péninsule Arabique a revendiqué l’attentat raté du 25 décembre sur un vol Amsterdam-Detroit.

______________________________ 2 – AFP

Le Yémen veut "éradiquer" Al-Qaïda, appelle ses citoyens à coopérer

Le Yémen est déterminé à "éradiquer" Al-Qaïda de son territoire, a affirmé jeudi une source du ministère de la Défense, appelant la population à coopérer, tandis que les oulémas ont proclamé leur opposition à toute coopération militaire avec les Etats-Unis dans la guerre contre le réseau extrémiste.

"Le Yémen est déterminé à éradiquer Al-Qaïda de son territoire et les opérations se poursuivront de manière intensive, pour ne pas laisser à ses éléments le temps de reprendre leur souffle", a affirmé la source dans un communiqué mis en ligne sur le site du ministère de la Défense.

Elle a mis en garde la population contre toute tentative de "cacher des éléments d’Al-Qaïda", l’appelant à "coopérer avec les services de sécurité en les informant" de la présence de tout élément du groupe.

"La guerre menée par les services de sécurité contre les éléments d’Al-Qaïda est une guerre ouverte qui sera menée là où se trouvent ces éléments", a encore dit le communiqué.

De leur côté, les oulémas ont affirmé dans un communiqué rendu public jeudi lors d’une rencontre avec la presse que "le jihad serait le devoir de tous les musulmans, si une quelconque partie étrangère persistait à vouloir agresser le Yémen, y intervenir militairement ou l’envahir".

Le texte, dont un religieux membre du Parlement, cheikh Aref al-Sabri, a donné lecture, est signé par 150 oulémas représentant différentes régions du Yémen.

Le communiqué proclame également "le refus total" des dignitaires religieux de "toute intervention étrangère, qu’elle soit politique, militaire ou sécuritaire, dans les affaires du Yémen".

Comme il s’oppose à "toute présence étrangère, tout accord militaire et toute coopération militaire avec toute partie étrangère qui n’est pas en accord avec la charia" (loi islamique), ainsi qu’à "l’établissement de bases militaires sur le territoire yéménite ou dans les eaux territoriales nationales".

Cheikh Abdelmajid Zendani, un influent chef islamiste yéménite soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, figure parmi les signataires du communiqué et était présent lors de la rencontre avec la presse.

Le Yémen, allié des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, a intensifié ses opérations contre Al-Qaïda après la revendication par ce groupe de l’attentat manqué de Noël contre un avion américain pour lequel a été inculpé le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui avait séjourné au Yémen.

Sanaa a annoncé mercredi avoir tué Abdallah Mehdar, présenté comme le chef d’Al-Qaïda dans l’Est du Yémen où se réfugieraient les principaux responsables du réseau d’Oussama ben Laden.

Mais les autorités yéménites ont exclu un déploiement de troupes étrangères dans le pays, alors que le Pentagone a assuré que le rôle des Etats-Unis au Yémen se limitait à la formation et au renseignement.

______________________________ 1 – AFP

Yémen: les oulémas appelleraient au jihad en cas d’intervention étrangère

Les oulémas du Yémen ont menacé jeudi d’appeler au jihad (guerre sainte) en cas "d’intervention militaire étrangère" et proclamé leur opposition à toute coopération militaire avec les Etats-Unis dans la guerre contre al-Qaïda.

"Le jihad serait le devoir de tous les musulmans, si une quelconque partie étrangère persistait à vouloir agresser le Yémen, y intervenir militairement ou l’envahir", ont affirmé les oulémas dans un communiqué rendu public lors d’une rencontre avec la presse.

Le texte, dont un religieux membre du Parlement, cheikh Aref al-Sabri, a donné lecture, est signé par 150 oulémas représentant différentes régions du Yémen.

Le communiqué proclame également "le refus total" des dignitaires religieux de "toute intervention étrangère, qu’elle soit politique, militaire ou sécuritaire, dans les affaires du Yémen".

Comme il s’oppose à "toute présence étrangère, tout accord militaire et toute coopération militaire avec toute partie étrangère qui n’est pas en accord avec la charia" (loi islamique), ainsi qu’à "l’établissement de bases militaires sur le territoire yéménite ou dans les eaux territoriales nationales".

Cheikh Abdelmajid Zendani, un influent chef islamiste yéménite soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, figure parmi les signataires du communiqué et était présent lors de la rencontre avec la presse.

Le Yémen, allié des Etats-Unis dans leur guerre contre le terrorisme, a intensifié ses opérations contre Al-Qaïda après la revendication par ce groupe de l’attentat manqué de Noël contre un avion américain pour lequel a été inculpé le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab, qui avait séjourné au Yémen.

Mais Sanaa a exclu un déploiement de troupes étrangères dans le pays, alors que le Pentagone a assuré que le rôle des Etats-Unis au Yémen se limitait à la formation et au renseignement.

15/01/10 (B533) Ali Iftin rend visite à l’ARDHD et lui accorde une interview en Français qui est disponible en écoute et/ou en téléchargement dans cet article.

Ali Iftin a tenu à rendre visite à l’équipe de l’ARDHD pour expliquer ses motivations et les raisons de sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Il se présentera en qualité de candidat désigné officiellement par le GED, avec la ferme volonté de contribuer à l’alternance démocratique dans la légitimité et la paix, puis de rétablir les libertés pour toutes et tous et d’impulser les conditions pour garantir le redémarrage économique du pays.

Interviewé par Jean-Loup Schaal, il a tenu à préciser la condition essentielle à ses yeux pour le maintien de sa candidature : qu’IOG ne viole pas la constitution en s’auto-attribuant un troisième mandat.

Si tel était le cas, il a expliqué qu’il continuerait à assurer la direction du Mouvement de Libération Nationale et il a ajouté sans donner de détail, qu’il saurait prendre ses décisions.

1°) Ecouter l’interview en Français (WMA – Windows Media Player)



2°) Téléchargement (MP3 – env. 1,6 Mo)

Lien

15/01/10 (B533) Le Journal de la Flibuste (1 article)

_______________________ 1 – Mer et Marine

Piraterie : Un bateau militaire loué pour protéger un pétrolier

La presse danoise a révélé que le groupe danois A.P. Moller-Maersk avait loué les services d’un navire de la marine tanzanienne afin d’assurer la protection de l’un de ses pétroliers.

Apparemment armé par d’anciens militaires travaillant pour la compagnie de sécurité Guardian GBS, le bateau a été, selon le Copenhagen Post, chargé de veiller sur le tanker danois Brigit Maersk (29.000 tpl, vitesse de 12 noeuds) lors de son transit au large de la Somalie, zone où sévissent les pirates.

Le recours à des moyens privés pour assurer la protection des navires marchands reste sujet à controverse. Armateurs de France est, notamment, opposé à ces pratiques, estimant que la sécurité maritime est l’affaire des Etats.

15/01/10 (B533) Nouvelles de Somalie (2 articles en Français)

____________________________ 2 – Centre Info de l’ONU

Somalie : L’ONU appelle la communauté internationale à s’impliquer vraiment

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a appelé une nouvelle fois jeudi la communauté internationale à s’impliquer réellement aux côtés du gouvernement légitime au pouvoir à Mogadiscio sans attendre indéfiniment d’improbables conditions idéales pour le faire.

Dans un exposé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, M. Ould-Abdallah a également souligné les progrès accomplis par le gouvernement somalien malgré des tentatives répétées par des « extrémistes financés de l’extérieur » de le renverser. Il a rappelé que le gouvernement siégeait désormais dans la capitale, que l’Etat disposait d’un budget pour la première fois depuis des années et qu’une armée régulière avait été mise sur pied.

L’Etat somalien a ainsi assis sa « légitimité politique » et il est passé de la situation « d’Etat failli à celui d’Etat fragile », a-t-il observé. Dans le même temps, les atermoiements de la communauté internationale à son égard « encouragent les extrémistes tout en affaiblissant ce même gouvernement ».

Le second défi, selon le Représentant spécial, tient au fait que le soutien de la communauté internationale s’exprime dans les paroles plus que dans les actes. Ainsi, si plus de 200 millions de dollars ont été promis lors de la conférence des donateurs pour la Somalie en avril dernier, une infime partie de cette somme a effectivement été déboursée. Conséquence : l’Etat somalien n’a pas les moyens de payer ses fonctionnaires, ni même les salaires des forces de sécurité, voire même les indemnités des députés.

M. Ould-Abdallah a appelé le Conseil de sécurité à « envoyer un signal fort et clair aux extrémistes en renforçant l’Etat de manière concrète ». Il a aussi estimé souhaitable d’établir une meilleure concertation avec les organisations sous-régionales et nécessaire d’assurer le fonctionnement décent de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), ce qui permettrait notamment de remonter le moral des troupes. Les commanditaires, tout comme les exécutants au sein de la rébellion doivent aussi être avertis que l’impunité ne sera plus la règle et que tôt ou tard ils devront rendre des comptes.

Enfin, le Représentant spécial estime nécessaire que l’ONU et la communauté internationale démontrent véritablement leur implication en revenant à Mogadiscio, au lieu de tenter d’agir à distance. « Pour aider les Somaliens, particulièrement les victimes, nous devons être avec eux », a-t-il conclu.

____________________________ 1 – JDD

L’Italie propose d’aider la Somalie

L’Italie a proposé jeudi de participer à la formation d’une force de police antiterroriste en Somalie. Le pays a également invité d’autres donateurs à aider le gouvernement somalien comme ils s’y sont engagés. Franco Frattini, le ministre italien des Affaires étrangères, a déclaré à l’issue d’une rencontre avec le président somalien, le cheikh Charif Ahmed, que des carabinieri, les policiers italiens, étaient disposés à former une force antiterroriste somalienne au Kenya.

"Nous avons proposé au président Charif de former une police antiterroriste très forte pour la Somalie", a affirmé Franco Frattini.

La Somalie, qui fait face à plusieurs mouvements de rébellion, est considérée par les pays occidentaux comme un refuge pour les terroristes.

14/01/10 (B533) Flash Info. Deux militaires tués dans un accrochage.

L’un de nos correspondants nous signale que deux militaires auraient été tués lors d’un accrochage dans la région du Day. Selon lui, les combats se dérouleraient depuis quelque temps, dans les Mabla.

14/01/10 (B533) Selon un article diffusé par l’IRIN (ONU) en Anglais, la sécheresse à Djibouti cette année, a augmenté encore les difficultés de la population, dont une partie importante ne dispose plus des ressources suffisantes pour assurer une alimentation minimale. (Info lecteur) // DJIBOUTI : Running low on water, pasture and food

The main rainy season in Djibouti has been poor, prompting fears that some pastoralist households could face serious food shortages in the coming months. "Consecutive seasons of poor rainfall, a possible failure of the current Heys/Dada rains, high staple food prices and a significant reduction in emergency food aid distribution are pushing households towards extreme food insecurity," the Famine Early Warning System Network (FEWS Net) said.

The Heys/Dada rains last from October to February and are the main source of water, especially in the coastal grazing belt.

"In most areas, no significant rains were observed in November, normally the period of peak rainfall, suggesting that the season may be a complete failure," FEWS Net said in an 11 January alert. "Earlier rains in 2009 were also below normal."

The situation comes at a time when the UN World Food Programme (WFP) has reduced general emergency food aid distributions in most pastoral areas by nearly 74 percent, compared with last year.

The reduction followed a May 2009 assessment that had shown a significant improvement in water and pasture conditions, especially in the coastal belt. Food and energy prices were also stabilizing.

"WFP is following the current situation in Djibouti closely together with the government and other partners and is concerned by the poor performance of the rains in some parts of the country," Marcus Prior, WFP spokesman in Nairobi, said.

"Up to October 2009, WFP was providing general food rations to 80,000 vulnerable people in Djibouti," Prior told IRIN on 13 January. Following the assessment, that number was reduced to 25,000.

The poor rains have already led to livestock deaths, FEWS Net said, particularly in the northwest and southeast pastoral zones. Some households are failing to meet basic food and water needs.

The rural population in need of emergency assistance, both food and non-food, is expected to increase in the coming months to 80,000 to 100,000 persons," it noted. "Current emergency food aid distribution is inadequate and should expand to meet the expected caseload."

In central pastoral zones, people had already started selling their remaining livestock, taking children out of school, reducing dietary intake, and migrating to cities in search of casual labour.

Prior said WFP, with regional authorities, was planning to roll out food-for-work activities for the moderately food insecure. These would include building or rehabilitating access roads, and agricultural and water supply infrastructure.

"It is expected that up to 21,500 additional people will benefit from these projects," he added. "WFP’s nutrition programme in Djibouti, targeting over 3,200 of the most vulnerable mothers and their children, continues."

Two-thirds of Djibouti’s estimated 800,000 people live below the poverty line, 10 percent in extreme poverty, according to Djibouti health ministry statistics. At least 85 percent of the population lives in urban areas, but 60 percent are unemployed.

Djibouti, according to the International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies, is also fundamentally dependant on imported cereals. Food prices are approximately 30 percent above the market average.

According to the UN Children’s Fund, UNICEF, an estimated 30,000 children were acutely malnourished last year. In an update for December 2009-February 2010, UNICEF said global acute malnutrition (GAM) prevalence among children under five was at a critical level of 28.8 percent nationally.

14/01/10 (B533) Cruauté du hasard géologique en Haïti ?. Il a suffi d’une forte secousse tellurique de courte durée pour faire trembler et basculer certains égoïsmes occidentaux. (Bouh Warsama)

Mardi 12 janvier 2010, à 16h53 (heure locale) et tout au plus en une seule minute, la capitale d’Haïti, Port au Prince, a été frappée par un terrible séisme de magnitude 7 détruisant une grande partie de la ville et faisant probablement des dizaines de milliers de morts et de nombreux blessés.

La tragédie qui vient de frapper et la cruauté du hasard géologique nous dépouillent, les uns comme les autres, de toute discrimination – ethnique, de couleur ou religieuse.

Ségrégation qui n’avait déjà plus de sens et qui est devenue soudainement bien dérisoire car faisant ainsi tomber des frontières que l’on pensait être bien plus infranchissables.

– Soudain, « l’étranger » devient un frère, la femme est notre soeur et l’enfant devient notre propre enfant.

Ils et elles sont devenus les compagnons et les compagnes d’une humanité fragile qui relativise ce que peut être l’humain et sa force, sa puissance dérisoire et ses possibilités de survie face aux éléments déchainés.

Femmes et hommes dont on mesure la détresse et avec qui nous partageons, en conscience et pleinement aujourd’hui, la même vulnérabilité du destin et que l’on voudrait serrer dans nos bras pour les réconforter et les aider.

Ces inconnus du bout du monde, à la peau dorée par le soleil et pourtant si lointains hier, semblent frapper à la porte des consciences occidentales.

Gouvernants, radios, télés et médias, associations comme simples particuliers sans distinction d’origine…, ce monde occidental qui se regarde bien trop souvent le nombril se lève avec la même compassion ; chacun et chacune tourne son regard vers Haïti avec la même émotion, la même volonté réparatrice, les mêmes mots, la même question :

« Que pouvons-nous faire faire pour les aider ?».

Dans cet Occident en quête de rachat, ce malheur qui frappe soudainement Haïti est un désastre qui efface les différences avec cette force contradictoire de déclencher des solidarités spontanées pourtant bien trop difficile à mettre en mouvement dans d’autres situations dites « habituelles » ; ne serait-ce qu’à leur faire ouvrir les yeux quelques instants, dans la vie de tous les jours.

– « Pour une fois on ne parle que de nous » faisait remarquer un rescapé interviewé par une grande radio.

Depuis deux jours, l’un des pays les plus pauvres du monde et que d’aucuns n’auraient pu situer avec précision sur un planisphère il y a de cela encore quelques 48 heures……sans se tromper– là bas peut-être en Amérique du sud, centrale ? Bref, là bas au loin ! – s’est imposé résolument au cœur de la planète.

Une catastrophe dans ce petit pays qui relègue en arrière plan toute autre pensée notamment sur les effets dévastateurs de la crise financière internationale, sur les décentralisations, sur l’emploi et sur bien d’autres préoccupations de bien moindre importance que cela, entre autres, consistant à savoir qui de la Turquie ou de la France sortira vainqueur dans la symbolique course à l’organisation de l’Euro 2016…de foot-ball.

C’est en ces instants dramatiques que l’on peut mesurer combien toute fuite vers le déraisonnable peut être futile.

Nous sommes tous prisonniers, au milieu d’un cercle, quelle que soit notre vie ; quelle que soit notre richesse du moment ou notre rang social l’anéantissement ultime nous attend et la mort n’oublie personne.

Ce désastre – avec toutes ses victimes innocentes – contribue hélas à la sinistre notoriété pour un peuple haïtien qui a déjà eu largement sa part de catastrophes, de sang versé et de misères ; une population qui aurait vraisemblablement préféré une autre reconnaissance sur le plan international.

Dans ces premières images qui de Port au Prince viennent frapper notre subconscient, toutes nos pensées de l’instant s’attachent à ce dénuement le plus absolu qu’affrontent avec une dignité forçant le respect, des dizaines de milliers de rescapés, souvent de blessés parfois assis à même le sol ; seuls et perdus dans leurs songes, souvent dans leur désarroi.

Ce dénuement nous touche car il est fait de la dignité d’une grande pauvreté qui interroge cette bien trop tranquille condescendance occidentale, trop souvent faite d’arrogance et de suffisance.

Pleurer sur le sort qui s’acharne sur des populations ravagées par la dictature, la misère et la maladie, les épidémies ; crier sa rage contre une hypothétique malédiction, contre ces forces tectoniques qui se sont heurtées, déchaînées et qui ont fait, en une seule seconde, tant de morts, tant de blessés, tant de veufs et de veuves, tant d’enfants orphelins ne sert à rien.

Mieux vaut affronter en face la réalité dérangeante de l’injustice fondamentale de la nature que ce tremblement de terre nous jette à la figure et que l’on n’aura jamais fini de corriger.

La nature rend chacun de nous capable de supporter ce qui lui arrive.

A cet instant si nos pensées vont avec grande compassion vers les populations de Port au Prince, on ne peut s’empêcher de penser aussi à Djibouti et à ce que seraient les conséquences d’un tel séisme sur l’humain.

Une pensée qui va vers celles et ceux qui sont sous la menace quasi permanente d’une même situation de catastrophe car dans le contexte géotectonique de la capitale de Djibouti, les risques sismiques sont relativement importants ; tout le moins aussi importants qu’à Port au Prince.

Un Djibouti sous IOG qui est une forme de « fuite en avant dans la précipitation » et qui a certes construit mais souvent après d’injustes expropriations.
Urbanisation non point à vocation sociale mais qu’au profit de quelques-uns et …d’une ; avec des constructions de bel aspect extérieur certes mais trop souvent en dépit du bon sens, de manière anarchique et surtout en dehors des normes anti sismiques.

Il s’avère que, selon les experts en géologie et parasismique, l’effondrement des constructions étant la cause principale de 90% des pertes en vies humaines lors d’un séisme, le meilleur moyen de se prémunir contre les nombreux effets dévastateurs des tremblements de terre est d’élaborer des mesures préventives pertinentes, notamment des règles d’aménagement, de construction et d’exploitation parasismiques se rapportant à tout projet de bâtiments, d’équipements et d’installations mais aussi de les faire appliquer.

Ces risques sont d’autant plus importants que la capitale Djibouti étant construite sur d’anciens alluvions de l’oued Ambouli (zone à partir du Palais de la Présidence et allant bien au-delà de l’aéroport) et sur des remblais rapportés (de la zone allant du Héron jusqu’au Palais de la Présidence), ceux-ci amplifient les vibrations provoquées par les séismes.

Les alluvions peuvent subir des phénomènes de solifluxion (1) en cas de fortes vibrations sismiques alors que les remblais trop récents et immergés peuvent être sujets à des tassements.

Contrairement à d’autres types de glissements de terrain tels que les coulées de boues après des pluies torrentielles ou les coulées de débris, le processus de solifluxion est graduel, voire imperceptible.

– Haïti, un Etat devenu faible et très vulnérable

Le pays est doté d’une administration dramatiquement faible, il est régulièrement confisqué depuis 200 ans par des dictateurs prédateurs et sanguinaires à la sauce Papa et Baby Doc ; les Duvalier et leur Police Politique, les Tontons Macoutes !

Après 30 années de dictature sanguinaire imposée par le clan de la « famille Duvalier », Haïti est entré en 1986 dans une période de fortes turbulences.

Les crises politiques à répétition, avec l’émergence d’ambitions des uns et des autres entrecoupées de coups d’Etat militaires sanglants ponctués par des sanctions internationales imposées aux régimes politiques qui se sont succédés à la tête de ce petit pays situé à quelques 80 km de Cuba.

La corruption gangrénant toutes les institutions, le pays s’est enfoncé plus encore dans la pauvreté avec une population qui a toujours eu comme première préoccupation le matin de réussir à avoir au moins un repas, un seul repas par jour.

Alors que les solutions existent depuis plus de 20 années avec les appareils de cuisson solaire – à financer pour majeure partie sur des fonds internationaux – on a laissé se produire une véritable catastrophe écologique dans le pays en laissant raser, un à un, tous les arbres et les arbustes des collines et des montagnes pour en faire du charbon de bois, indispensable à la cuisson des aliments de base.

Cette déforestation a accru la vulnérabilité du pays, souvent en première ligne en période de pluies, d’ouragans voire de cyclones qui se créent en ces régions de l’Atlantique entre les mois de juin et de novembre.

Comme nous le constations hélas à Djibouti, lorsque la pluie tombe en Haïti rien ne l’arrête et dans un paysage peu vallonné le flot meurtrier des inondations envahit certains quartiers de la capitale en balayant tout sur son passage.

– Sous l’action d’un séisme ou de fortes pluies, les masures sont prêtes à s’effondrer.

La capitale, Port au Prince, s’est étendue au fil des années avec des bidonvilles de plus en plus grands, faits de petites masures en pierres, cailloux, ou formées par un assemblage de matériaux hétéroclites surmontés de tôles ondulées récupérés çà et là pour s’abriter de la pluie comme du soleil.

Ne résistant pas aux fortes précipitations et encore bien moins aux inondations et aux cyclones, ces masures s’effondrent, une à une, tel un château de cartes alors qu’un tremblement de terre, comme celui de mardi, produit les mêmes effets.

-Haïti aujourd’hui !

L’armée ayant été dissoute et remplacée par 2000 policiers suite à l’insurrection de 2004, Haïti reste aujourd’hui sous assistance internationale avec la présence de 9000 casques bleus et policiers qui tentent de stabiliser le pays, dirigé par un gouvernement de transition.

L’absence d’un Etat fort sur le plan international place le pays sous assistance internationale (financière, politique et diplomatique).

La corruption étant omniprésente, Haïti est au fond d’un trou sans fin de pauvreté ; un puits sans fond pour les aides internationales.

Tout ceci profite à bien des malversations mais aussi au trafic de drogue, servant de plaque tournante entre l’Amérique latine et ses champs de coca et les Etats-Unis, premier acheteur et marché consommateur…

Plus de 80 % de la population haïtienne vit sous le seuil de pauvreté de 2 USD/jour, plus de 60 % a moins de 1 USD/jour.

Le chômage est estimé bien au-delà de 80 % alors que le PIB par habitant était de ….1300 USD en 2008, ce qui laisse à penser que « l’argent comme le pouvoir » sont exclusivement dans quelques mains.

Ceci nous rappelle étrangement la situation actuelle de Djibouti……mais « dormez en paix ! » car chacun sait que « Rien d’important ne s’y passe là bas » sous le régime d’Ismaïl Bobard !!!

L’âme déréglée de certains supposés humains qui n’ont point de limites est comme un tonneau percé à cause de leur nature insatiable !

Alors ayons cet ineffable courage d’agir en humain responsable si l’on ne veut pas un jour nous tourner vers ce que fut la capitale de Djibouti pour faire le constat d’une catastrophe similaire, voire bien pire comparativement à celle que subissent les populations haïtiennes.

(1)La solifluxion est le glissement de matériaux boueux ramollis par l’augmentation de leur teneur en eau liquide.

13/01/10 (B533) FreeDjibouti -> Ce que le chef de l’état devait nous dire…

Par FreeDjibouti

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Cette contribution passe en revue quasiment tous les domaines de la vie nationale pour lesquels nous attendons une réponse et un projet de Guelleh depuis 10 ans.

En lisant cette contribution nous mesurons bien l’ampleur de la tâche et la nécessité de s’y atteler sérieusement aussitôt que possible.

Discours du nouvel an : rompre avec le « miel dans les oreilles »

Tous les ans, à la même date et à la même heure, le chef de l’Etat de Djibouti sert un discours à la nation. Avec toute la solennité qui l’entoure, ce discours souvent, met en exergue quelques éclats et intentions en esquivant le diagnostic et l’engagement ferme.

Dans ces discours, est escamotée en général la situation réelle du pays au profit du vœu pieux. Il ne s’agit pas le plus souvent dans ces discours de mettre à niveau le citoyen par une information succincte et précise sur l’état de la nation et sur les axes du projet-chronogramme pour demain. Il s’agit juste pour le chef de lire des phrases bien agencées dans un style poétique qui capte plus par la forme que par le fond.

C’est sans doute la raison pour laquelle les discours de fin d’année à Djibouti se ressemblent presque tous et la diction du lecteur acteur face au prompteur n’y change pas grand-chose.

Un discours de rupture devrait permettre d’y voir clair et répondre à la question simple de savoir « où va Djibouti ? ». A cette question, devrait répondre en toute lucidité le chef de l’Etat qui doit dire sans ambages ni autoglorification le présent et le futur aux citoyens embarqués dans la même barque Djibouti.

Un discours véritable doit dire aux citoyens l’exactitude de la situation pour que chacun sache le chemin qui nous reste et le rôle qui doit être le sien dans l’entreprise de construction nationale. En passager du navire Djibouti, nous osons poser ce qui nous semble être les axes d’un discours de nouvel an crédible en 10 points.

1- INSTITUTIONS DEMOCRATIE ET JUSTICE

Il y a pléthore d’institutions inutiles à Djibouti qui doivent être supprimés !

Il y a risque grave pour la démocratie djiboutienne qui ne fait plus référence en Afrique. A un an de l’élection présidentielle, la constitution ne doit pas être modifiée sans consensus préalable avec les partis d’opposition. La CENI doit être dirigé par une personne neutre et devrait recevoir les moyens légaux et matériels d’exercer sa fonction de supervision des élections en amont et en aval. Le ministère de l’intérieur doit être neutre pour au moins coller dans un scénario transparent.

L’indépendance du pouvoir judiciaire est inexistante. La justice ne doit donner l’impression saugrenue d’être aux ordres de l’exécutif. La mission du procureur de la république doit être plus circonscrite dans les textes et dans la pratique dans des missions régaliennes et non dans une mission politique désastreuse.

2- DIPLOMATIE ET COOPERATION INTERNATIONALE

Djibouti tâtonne et semble s’être embourbé par le fait de prise de positions et de décisions impactant négativement à la fois sur notre image et notre développement. La diplomatie djiboutienne doit obéir à des principes universels de respect de la démocratie et de la bonne gouvernance. Elle doit aussi mettre en exerce l’intérêt de Djibouti et de l’Afrique de l’Est.

Nous avons depuis 2000 opté pour un fort arrimage aux pays du golf arabique. Il est temps d’en faire le bilan sans complaisance ni considérations amicales insensées.

Qu’est-ce que le peuple djiboutien a gagné du changement noté et en cours de partenaires stratégiques ?

Quelles sont les bases textuelles stratégiques de cette coopération subite et quel est son avenir au moment où Dubaï est dans un tourbillon financier à l’issue incertaine ?

Une réponse objective à cette question permettra de recadrer la diplomatie et la coopération stratégique djboutienne qui ne doivent pas obéir aux amitiés de personne mais à l’intérêt supérieur de la nation. DP World semble briller par sa frilosité dans les investissements avec le risque majeur de mort certaine du port de Djibouti en dépit du tintamarre.

Sommes-nous mariés pour le meilleur et pour le pire à Dubaï ?

Il est temps de faire le bilan de cette coopération avec les pays du golf et de ne voir que l’intérêt de la nation. Sommes-nous assez libres pour le faire ? That is the question.

3- SECURITE

Les citoyens ne se sentent plus en sécurité dans leur propre pays en particulier à Djibouti-ville. Des polices de proximité doivent être implantées dans toutes les communes d’arrondissement et, les moyens de la protection civile doivent être renforcés sine die.

La sécurité aux frontières doit être renforcée en dotant l’armée, la douane et la gendarmerie de moyens adéquats pour lutter contre le grand banditisme.

4- ECONOMIE, FINANCES ET EMPLOI

L’image profane que donne la gestion des finances publiques à Djibouti ne semble pas reluisante dans le sens orthodoxe du terme. Les récents dépassements budgétaires ont semblé donner de Djibouti une image de navire piloté à vue qui n’a pas pu éviter de cogner sur l’iceberg.

Les finances publiques doivent être assainies par un strict respect des procédures et des budgets votés à l’assemblée nationale. Le gaspillage et la gabegie doivent être fortement combattus et le ministère des finances gagnerait à s’affranchir de considérations non orthodoxes. Une communication claire et sincère doit être faite sur notre niveau d’endettement intérieur et extérieur à la lumière de l’utilisation faite des sommes que les générations futures vont devoir payer un jour.

Quel est le coût réel des infrastructures ? Comment ont-elles été financées ?

Quand est-ce et comment seront-elles payées ? Les citoyens doivent trouver des réponses à ces questions.

Parlant d’emploi, les Djiboutiens sont plus désœuvrés qu’actifs et n’ont pas assez de revenus pour tirer la croissance par la consommation. L’emploi des jeunes et des femmes doit être une priorité qui ne saurait faire l’objet de tape-à-l’œil politique ou d’appât électoral conjoncturel.

La ligne directrice de l’auto entreprenariat doit être clairement définie. Les questions de la formation à l’auto entreprenariat, du financement et, du suivi des projets doivent être prises en charge par l’Etat qui définira les secteurs porteurs à forte incidence sur la stratégie de croissance. Il s’agira d’agir sur l’emploi dans un cadre autocentré et auto entretenu par une maitrise nationale de la production qui doit viser d’abord la forte satisfaction de la consommation locale. Il ne doit plus s’agir de saupoudrage ou d’effets d’annonce avec des emplois précaires aux relents électoralistes. Il doit s’agir de faire des djiboutiens des autos entrepreneurs.

5- SANTE

Les Djiboutiens n’ont pas les moyens d’assurer leur propre santé. C’est une lapalissade. Une personne qui n’a pas les moyens de se soigner doit être prise en charge par l’Etat qui n’a pas le droit de se dérober de sa mission d’assistance au citoyen. L’Etat doit assurer le maintien et le renouvellement de l’infrastructure sanitaire publique sérieusement entamée.

Il y a trop de folklore autour de la santé notamment dans la gestion des maladies endémiques comme le paludisme, les maladies nutritionnelles, respiratoires et cutanées. L’Etat doit agir dans ce domaine par une politique claire d’éducation, de sensibilisation, de prévention et de traitement loin des campagnes simplement rituelles et éphémères. Cette politique prendra en compte les avis des acteurs de la santé d’abord.

Certaines maladies graves tuent quasiment toute personne atteinte et sans moyens.

Une politique de couverture sanitaire par la prise en charge des grandes maladies comme le cancer, le sida, les AVC entre autres doit être définie clairement et le rôle de l’Etat bien précisé. Il est inadmissible de gaspiller autant d’argent dans des secteurs non prioritaires au moment où l’hôpital public fout le camp. C’est une question de dignité humaine.

6- AMENAGEMENT DU TERITOIRE, URBANISME, HABITAT, TRANSPORT ASSAINISSEMENT ET, DECENTRALISATION

Souvent on a l’impression que tout se limite à Djibouti-ville. Djibouti ne se limite pas au 0,3% de superficie nationale que représente Djibouti. Une stratégie claire de sortie de cette macrocéphalie urbaine doit être mise en place et comprise par tous. La Capitale administrative doit être délocalisée le plus éloigné possible de Djibouti-ville pour permettre une redéfinition de l’occupation efficiente de l’espace nationale. Un projet urbain national clair doit être mis en place à l’horizon 2030. Ce projet doit prendre en compte des aspects liés à l’habitat, au transport, à l’assainissement entre autres. De même, un projet rural clair versant logique du projet urbain doit aussi être mis en place pour préserver l’espace pastorale.

L’assainissement du milieu rural doit être d’égale priorité que celui du milieu urbain et, l’ONEAD doit élargir son champ d’action sur l’étendue du territoire. Les deux projets (urbain et rural) ne sauraient tenir sans une refonte des textes sur la décentralisation qui doivent tendre vers plus d’autonomie et de moyens pour les régions, villes, communes et communautés rurales du pays. Nous devons oser déconcentrer un peu plus les pouvoirs centraux de l’Etat en recadrant le découpage administratif plus sur des bases d’homogénéité géoéconomique que sur des calculs politiques ou électoralistes.

7- EAU ET ENERGIE

L’eau et l’énergie sont vitales et n’en constituent pas moins des casse-tête à Djibouti. L’EDD semble être une société de délestage périodique et l’eau potable est une denrée rare. L’accès à l’eau potable et à l’énergie est un problème impactant sur le développement de Djibouti.

Djibouti doit avoir une politique eau potable très claire. Cette eau doit être accessible à toutes les populations urbaines et rurales. La question de la sécurité eau doit être clairement posée. Djibouti ne doit plus dépendre de la seule EDD pour régler ses besoins en énergie. La politique énergétique doit être revue en prenant en compte les énergies renouvelables et en permettant à d’autres acteurs d’investir dans ce secteur (projets attendues depuis des années).

8- EDUCATION ET FORMATION

L’enseignement public se meurt à Djibouti. L’école et l’université ne forment plus pour le marché de l’emploi. Aujourd’hui, inscrire son fils ou sa fille dans le privé n’est plus un effet de snobisme mais bien une nécessité que la plupart des familles ne peuvent pas supporter. Cela pose un problème de justice social.

Les élites se renouvelant en fonction du rang social. Le problème de l’adéquation de l’éducation aux niches d’emploi doit être posé en relation avec les différents acteurs. Des assises de l’éducation et de la formation doivent être organisées avec les acteurs pour cerner les problèmes et mettre l’école et l’université au service du développement national au lieu de gaspiller des millions pour des Etas généraux stériles (organisation d’un grand rassemblement des élèves au stade Gouled avec le président)

9- AFFAIRES SOCIALES ET SOLIDARITE

L’Etat à Djibouti semble avoir démissionné de sa mission d’impulsion de la solidarité au bénéfice des véritables nécessiteux. Les personnes frappées de handicap et les victimes de la conjoncture économique n’ont pas de cadre organisé pour les aider à se passer de l’aide.

Le fonds de solidarité nationale (FSN) et l’Agence djiboutienne de développement social (ADDS) sont loin d’atteindre leurs objectifs qui consistait non seulement à lutter contre la pauvreté et l’exclusion d’une frange importante de la population djiboutienne mais aussi celles de créer des activités génératrices de revenus au profit des populations déshérités.

Le secrétaire d’état en charge de la solidarité doit être plus visible et avoir des démembrements dynamiques pour mettre en place un vaste réseau d’appui aux nécessiteux en relation avec les communes et communautés rurales au lieu de glorifier la politique nauséabonde de Guelleh dans tous ses interventions publique. Les questions comme la pauvreté interpellent l’Etat au premier chef qui doit trouver des solutions urgentes et durables à ces problèmes.

10- SPORT ET CULTURE

Le sport à Djibouti semble être l’affaire de quelques bénévoles suant sous la chaleur de l’amateurisme et qui ne voient l’Etat qu’au moment de la récolte des fruits de la performance. Il est trop facile de brandir en récupération politique les trophées de ces bénévoles qui dans le secret des sacrifices d’avant trophées comptaient l’Etat parmi les abonnés absents. Cette politique de la récupération doit cesser au profit d’une véritable politique sportive articulée autour de l’école, des clubs et du milieu associatif. La stratégie doit être claire entre sport d’élite qui doit tendre vers le professionnalisme et sport de masse qui doit être une affaire collective nationale multi générationnelle.

Dans le domaine culturel, l’écoute doit être de mise. Les projets culturels ne doivent pas obéir à la seule inspiration du chef mais bien à la somme des avis des acteurs culturels. La culture doit dépasser le stade contemplatif et simplement folklorique. L’Etat doit poser la réflexion sur l’articulation du projet culturel au formatage des djiboutiens modernes enracinés autour de valeurs de progrès. Une fois le projet culturel bien campé, l’Etat doit mettre les moyens pour aider les vecteurs de ce projet que sont les acteurs culturels.

Au total, ce discours virtuel en 10 points n’a pas la prétention de l’exhaustivité. Seulement, les problèmes génériques de fond qu’il pose ne sauraient être esquivés ou mis au frigo.

Au-delà de la belle phraséologie du nouvel an, un discours sur l’état réel de la nation djiboutienne est de loin préférable au simple speech vertical du maitre à la nation. Le comprendre serait déjà un pas important vers plus de respect et de considération pour les citoyens qui, eux aussi, ont leur discours quotidiens en sourdine sur la nation. Il est inquiétant de constater que ce discours silencieux des citoyens passe peu à peu de la déception à la révolte sans qu’une oreille attentive n’entende cette complainte.

En 2010, plus d’humilité pourrait permette au discours de voir Djibouti au-delà de la simple lucarne électoraliste qui en plus d’être réductrice serait tentée de peindre à nouveau un tableau virtuel occultant la « réelle réalité ».

Oui pour un discours véritable calé à la mesure de ce peuple majeur et réfléchi qui préfère le miel sous la langue au miel dans les oreilles.

Où va Djibouti ?

Un discours qui ne répond pas avec précision et assurance à cette question sera comme les autres : rangés dans les armoires moisis (de l’ADI) des simples discours qui passent et repassent.

Plus qu’une année Monsieur le Président pour supporter, pour vous SUPPORTER.

Djiboutiennement

FreeDjibouti

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