11/05/06 (B349-A) AP / Somalie: poursuite de combats meurtriers à Mogadiscio. (Info lecteur)

______________________ Note de l’ARDHD
Quelle est la responsabilité des forces américaines qui ont annoncé le financement des Chefs de milice somaliens, dans cette nouvelle flambée de violence ?

C’est la question que tous les observateurs semblent se poser actuellement. La traque des terroristes est légitime, mais elle ne doit pas susciter plus de violence et plus de victimes.
__________________________________________

MOGADISCIO (AP) – Pour le quatrième jour consécutif, des factions rivales se sont affrontées mardi à Mogadiscio, capitale de la Somalie, les combats s’étendant même à un nouveau quartier.

Depuis dimanche, les combats ont fait au moins un centaine de morts et deux fois plus de blessés, des civils en majorité.Les combats opposent l’Union des tribunaux islamiques à l’Alliance pour le rétablissement de la paix et contre le terrorisme. Aucune des deux parties ne semble devoir prendre le dessus.La milice islamique avait annoncé une trêve mardi mais celle-ci n’a pas été suivie d’effetLe représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la Somalie, François Lonseny Fall, a appelé les deux parties « à reconsidérer les dégâts qu’ils infligent à la population.

«  »Quelles que soient les allégeances, les affrontements intermittents entre des camps lourdement armés ont entraîné des pertes de vie au hasard et ont suscité la peur et le chaos pour ceux des civils pris entre deux feux. (…)

L’usage sans discernement de mitrailleuses lourdes, de mortiers, de lance-roquettes et d’artillerie dans et entre des zones urbaines est inacceptable », ajoute le représentant de Kofi Annan.Le premier ministre Ali Mohamed Gedi a aussi appelé toutes les parties à cesser les combats depuis ses bureaux de Baidoa. L’autorité de l’Etat ne dépasse pas actuellement les limites de cette ville située à 240 kilomètres de Mogadiscio.

La Somalie n’a plus de gouvernement central depuis 1991, lorsque des seigneurs de la guerre ont chassé le dictateur Mohamed Siad Barre avant de se déchirer, transformant ce pays de huit millions d’habitants en mosaïque de fiefs claniques en proie à l’anarchie. En outre, le Nord, l’ancienne Somalie britannique, a fait sécession sous le nom de Somaliland, un Etat qui n’a pas été reconnu par la communauté internationale.

Les fondamentalistes musulmans se présentent comme une force alternative capable de rétablir l’ordre et la paix. Mais ils n’hésitent pas à recourir à la force et auraient noué des liens avec le réseau terroriste Al-Qaïda. Quant aux forces « séculières » -en fait les anciens seigneurs de la guerre qui se partageaient la capitale-, ils auraient le soutien des Etats-Unis. Washington soupçonne les islamistes d’avoir accordé l’asile à trois responsables d’Al-Qaïda.

AP