17/02/10 (B538) « Dans un tel pays où il n’y a plus de maître suffisamment sage, tout le monde est maître ; où tout le monde est maître, tout le monde est dans la m…. » (Bouh Warsama)


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de Bouh Warsama : lien

On ne le dira jamais assez ; être Djiboutienne ou Djiboutien à part entière est un droit reconnu autant pour les Afars qu’il l’est pour les Issas attachés au pays.

Ancrés dans leurs manœuvres vulgairement politicardes et d’un autre temps, apeurés à l’idée que leur trône et leurs prérogatives pourraient soudainement leur échapper et disparaître, les « squatters opportunistes et de circonstances » qui se sont autoproclamés à la tête du pays et qui occupent l’actuel Palais de l’Escale ne devraient même pas calculer ou contester ce droit à la citoyenneté djiboutienne ;

et en aucun cas user de tous les moyens les plus condamnables pour manipuler les uns, fomenter des haines, les lancer contre les autres et vice et versa.

Depuis l’autoproclamation d’Ismaïl Omar Guelleh en 1999 les choses ont bien changé. Changé ? Certes car Djibouti est devenu l’un des rares pays d’Afrique où, si l’on ajoute dix citoyens à vingt autres, on ne fait pas une addition, mais trente divisions.

C’est grâce à ces divisions entretenues financièrement à coups de millions d’euros ou de dollars US que le tyran a survécu derrière une fallacieuse image qui n’a abusé que lui.

Certes, entretenir des conflits y compris au-delà des frontières cela coûte quelques argents, on peut même affirmer que cela coûte « beaucoup et de plus en plus d’argent » mais les sommes offertes furent et sont encore de nos jours exclusivement escroquées sur les pléthores enveloppes financières des « Aides Publiques au Développement – APD » (ndlr : toujours en augmentation) affectées à Djibouti par « l’étranger » et ancien colonisateur.

Du fait que cela coûte très cher à Djibouti et pénalise les populations, son Excellentissime Sérénité Bobard 1er n’en a cure car ce n’est pas lui qui paie… mais c’est lui qui encaisse et ponctionne au passage !

Ceci étant dit, Issas et Afars ont nul besoin de condescendances émanant du Palais de l’Escale et ayant valeur de « léchage de c.. » et du reste, pas besoin de fausse et obséquieuse charité, et par contrepartie pas besoin de globalisation négative qui pourraient avoir le redoutable effet pervers d’en faire des « populations à part » en les opposant fictivement les uns contre les autres aux yeux du monde.

Des populations que l’on tente de monter sans cesse les unes contre les autres, que l’on désigne du doigt et qui risqueraient d’être mises, insidieusement et avec le temps, au banc de l’infamie. Pourtant nombreux et heureux furent et sont encore les mariages célébrés et les unions durables entre Afars et Issas.

L’histoire de ce monde a toujours démontré que la haine n’a jamais rien créé, n’a jamais rien construit de pérenne. Si la haine est une réaction des uns en réponse à la haine des autres, comment cette haine finira-t-elle si nul n’a le courage de tendre la main et de faire taire ainsi les corbeaux et autres corvidés ainsi que les rapaces de bas étage ; enfin toutes celles et ceux qui tirent profit des conflits entretenus ?

– Crever l’abcès, s’expliquer dans le calme :

La déloyauté par la traitrise étant, hélas, la seconde nature de certains « politiques », à Djibouti comme chez …l’étranger car ne nous trompons pas nul n’échappe à cette forme de règle universelle de l’imbécilité humaine ; c’est un moyen d’entretenir les conflits, de les fomenter et de les pérenniser.

C’est ainsi que de manière persistante reviennent deux grandes questions qui trop souvent tentent de diviser Issas et Afars et soulèvent des polémiques.

-« Tous les Mamassans pourraient-ils être responsables de tous les malheurs dont souffre le pays et particulièrement des crimes commis sur ordre d’Ismaïl Omar Guelleh ? »

De même ……..

-« Tous les Afars seraient-ils responsables des crimes perpétrés par quelques Afars – collabos de nature – qui ont fait allégeance à Ismaïl Omar Guelleh, ont déserté ainsi les valeurs de leur peuple et sont devenus insensibles à ses souffrances pour quelques deniers de Judas ? »

Dans ces deux cas, la réponse est incontestablement « NON ! » et prétendre rendre responsables tous les Issas et tous les Afars des crimes perpétrés par Ismaïl Omar et par quelques-uns de ses « Collabos cupides » et adeptes de la position politique couchée devant le Maître ce serait faire ouvertement démonstration de racisme et de rejet.

Constat est fait que ledit racisme comme l’exclusion commencent toujours par la généralisation, c’est-à-dire par la bêtise.

Penser c’est lire en soit pour oublier les différences ; si l’on veut enfin construire un autre Djibouti c’est par là que les « bâtisseurs » devront convenir de passer et certainement pas en entretenant les clivages et les désunions tout comme les seuls intérêts personnels de quelques-uns.

Pourtant, le reproche qui est fait aux « puissants » parmi les Mamassans, sur lequel à notre sens ils pourraient s’expliquer dans le calme et en toute sérénité afin d’apporter un éclairage sur ce délicat sujet, est de ne pas avoir TOUT mis en œuvre pour contraindre IOG afin qu’il respecte l’honneur et la dignité de la parole donnée au nom de tous les Mamassans ; ceci, en conformité avec les engagements pris par Hassan Gouled dans les quelques mois qui précédèrent l’indépendance de Djibouti en 1977.

Critique aussi à leur égard pour ne pas voir TOUT mis en œuvre pour faire pression sur le petit clan mené par IOG afin qu’il change ses pratiques sanguinaires….qui ont décimé, entre autres, les rangs de la classe politique issue d’avant et d’après l’indépendance du pays.

Pourquoi les dignitaires Mamassans n’ont-ils pas fait plein usage de leurs pouvoirs à haut niveau pour qu’Ismaïl Omar soit contraint de mener une politique du « Clean his stables, hold and manage the administration, build Djibouti with the people and for the people » (nettoyer ses écuries, tenir et diriger l’administration, construire Djibouti avec le peuple et pour le peuple…….) ?

Alors que les Mamassans sont très majoritairement victimes, tout autant que les autres, des crimes commis par le pouvoir actuel, ce qu’il est demandé à ceux qui détiennent la puissance c’est donc de contraindre aujourd’hui IOG à adopter une stratégie qui changerait des mauvaises habitudes instaurées et par trop faciles de la répression tous azimuts qui ne s’appuie pourtant que sur une minorité de « serviteurs » dans l’administration, au sein des Armées et de la Police.

-Il convient d’oser appeler un chat, un chat et de dénoncer ouvertement ce qui doit l’être !

Enfin la triste vérité.

Ce qu’il se passe à Djibouti, au Nord comme au Sud Ouest et jusque dans la capitale sont les signes évidents d’une guerre subversive émergeante consécutive à un « ras le bol quasi général » qui devrait s’ouvrir plus largement ; une véritable guerre qui risquerait bien d’enflammer les pays voisins.

Mais la guerre contre qui ?

Contre ce gouvernement lessivé par toutes les corruptions, qui est à bout de souffle, dirigé par Ismaïl Omar Guelleh, avec la marionnette Dileïta et le fantoche Fathi Beliki.

Ce dernier étant accessoirement Chef d’Etat Major Général des Armées (CEMGA), mais assurément bien plus apte à faire commerce de tout notamment pour la revente des armes et des équipements militaires octroyés par de généreux donateurs étrangers qu’à faire respecter l’intégrité du territoire national et les hommes et les femmes placés sous ses ordres.

Nombreux sont ceux qui s’en plaignent ouvertement au sein de « la grande muette ».

En s’accaparant à titre personnel partie des matériels militaires pour les revendre et en faire commerce à son profit ;

-En participant à toutes les odieuses tromperies
sur les effets désastreux du conflit contre l’Erythrée, notamment sur le nombre de morts alors que nombreuses sont les familles totalement ignorées et rejetées par l’Etat Major et sans nouvelle du père, du frère, du mari ;

-En cautionnant l’expulsion de leur modeste logis des familles, parents âgés, femmes et enfants, des militaires qui eux ont le mérite et le courage de se battre pour leur pays et dont beaucoup, hélas, sont invalides ou décédés ;

-En abandonnant les Forces Armées Djiboutiennes engagées à Ras Doumeïra à leur triste sort avec peu de moyens et d’assistance, hormis ceux fournis par les « forces étrangères »…

Pour et par toutes ces raisons Fathi Beliki contribue à la lente destruction des Armées Djiboutiennes et applique ainsi, à la lettre, les directives d’Ismaïl Omar Guelleh qui veut réduire les Forces Armées Djiboutiennes et les Forces Nationales de Police à leur plus simple expression ; pour placer le moment venu, le peu qu’il en restera, sous l’autorité d’une Garde de mercenaires, triée sur le volet, surarmée et surpayée.

On voit en cela une volonté de préparation à une nouvelle transgression masquée, d’une part, à la Convention de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) pour l’élimination des mercenaires en Afrique qui date de 1972 et, d’autre part, à la Convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction de mercenaires établie en1989.

Ceux qui, parmi les Tyrans imbéciles et sanguinaires, ont une foi exclusive que dans leurs idées ne sont pas bien armés pour construire un Etat et faire des découvertes. En temps de paix, le mercenaire dérobe et s’enrichit, en temps de guerre il sera le premier à déserter, avec arme et bagages pour se réfugier à l’étranger.

-A qui incombe la responsabilité d’une telle situation ?

Ismaïl Omar Guelleh est porteur de l’entière responsabilité dans la situation actuelle, comme dans la persistance de conflits et de soulèvements au Nord comme au Sud Ouest du pays.

Cette situation est très préoccupante pour lui car elle met, indubitablement et à court terme, en danger son régime. C’est la raison pour laquelle il désire, voir implore le président Sarkozy pour que soient réétudiés et surtout appliqués, dans l’urgence, de nouveaux « Accords de Défense » entre Djibouti et la France ; plaçant les FFDJ en « première ligne »……….

Ce faisant il espère ainsi rééditer ce qui se fit lors du conflit des années 90 contre les Afars et se protéger d’autant mieux, aujourd’hui et demain, derrière les forces occidentales installées à Djibouti, principalement les FFDJ et les forces US.

Ce qu’il tente de résoudre c’est le fait que l’actuel contexte est bien différent car il est confronté non point à un mais à deux soulèvements d’importance, l’un entrainant l’autre et non plus l’un dressé contre l’autre.

Rien d’étonnant à ce, qu’une fois encore, il tente d’acheter çà et là quelques consciences.

Les atermoiements et les temporisations de l’Etat français confirment bien que le Tyran djiboutien se trompe lourdement sur sa stratégie d’un autre temps car en ce qui concerne la France, l’Elysée d’aujourd’hui n’est certes pas celui d’hier. Alors que le président Barak Obama semblerait, quant à lui, ne pas avoir une quelconque considération pour les « petits roitelets de pacotilles » qui usent et abusent de la tyrannie depuis si longtemps sous une false image de respectabilité.

Il est un fait que le malheur d’Ismaïl Omar et la cause de presque toutes ses calamités c’est sa capacité prodigieuse à ne croire qu’en lui, à s’admirer sans cesse dans son miroir virtuel et à persister ainsi dans une opiniâtre volonté à ignorer que le « coup fatal » à son régime viendra de l’intérieur.

Telle une dague ce coup jaillira de ses propres rangs ce qui devrait l’inciter à réfléchir sur ce vieux diction qui précise que « L’histoire de la tyrannie se répète éternellement en ce sens qu’il y a rarement de flatteries outrancières et de flagorneries sans coup de poignard ultime le moment venu ».

« Dans un tel pays où il n’y a plus de maître suffisamment sage, tout le monde est maître ; où tout le monde est maître, tout le monde est dans la m…. »