21/10/1999 – Communiqué Reporters Sans Frontières – Condamnation en appel à six mois de prison pour deux journalistes à Djibouti.

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URGENT
LIBERTE DE LA PRESSE

21 octobre 1999

Condamnation en appel à six mois de prison pour deux journalistes à Djibouti

Dans une lettre adressée au Président de la République, Ismaël Omar Guelleh, Reporters sans frontières (RSF) a vivement protesté contre la condamnation en appel de Daher Amhed Farah et Ali Meidal Waïss à six mois de prison.

RSF a demandé que les deux journalistes puissent bénéficier d’une grâce présidentielle. Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a ajouté « qu’un emprisonnement pour un délit de presse est considéré, par les instances internationales en charge des droits de l’homme, comme « disproportionné » par rapport au préjudice subi par la victime.

Ce qui explique qu’aujourd’hui, aucun Etat démocratique ne prononce de peine d’emprisonnement dans des affaires de presse ».

Le 20 octobre 1999, Daher Ahmed Farah, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Le Renouveau et correspondant de Reporters sans frontières dans ce pays, ainsi que Ali Meidal Waïss, ancien chef d’état-major de l’armée et directeur du mensuel d’opposition Le Temps ont été condamnés en appel à six mois de prison. Reconnus coupables de « diffusion de fausses nouvelles » et « d’atteinte au moral de l’armée », ils avaient été condamnés le 2 septembre 1999 à respectivement douze et huit mois de prison et à un million de francs djiboutiens (30 000 euros) d’amende.

La durée de suspension des deux journaux, qui avait été de six mois en première instance, reste inchangée.

De ce fait, il n’existe aujourd’hui plus aucun journal d’opposition à Djibouti. Daher Ahmed Farah, par ailleurs président du Parti du renouveau démocratique (PRD) et Ali Meidal Wais, membre du Haut conseil de l’Opposition djiboutienne unifiée (ODU), avaient été arrêtés le 29 août pour avoir publié un communiqué du FRUD (groupe armé d’opposition) qui affirmait avoir détruit un hélicoptère de l’armée.

Le gouvernement avait expliqué qu’il s’agissait d’un accident.