09/11/1999 – URGENT / SURVIE vous propose le modèle d’une lettre que vous devez envoyer à votre député pour qu’il intervienne auprès du gouvernement français en faveur du respect des D.H. à Djibouti

A………………, le…………………

Madame la Députée ou Monsieur le Déput酅………………

Assemblée Nationale
126 rue de l’Université
75355 PARIS

Madame la Députée, Monsieur le Député,

Au printemps, une première grève de la faim à la prison de Gabode a déclenché une mission d’évaluation pénitentiaire qui s’est rendue à Djibouti en mai dernier. Le rapport de cette mission n’a toujours pas été publié. Mme. Christine Daure-Serfaty a cependant pu s’exprimer publiquement sur la nécessité d’une amélioration des conditions carcérales et d’un suivi des promesses faites par le régime djiboutien quant au respect de la dignité des personnes et du droit.

Peu après, une quarantaine de prisonniers de droit commun, dont Me. Mohamed Aref , étaient libérés, alors que la totalité des détenus politiques restaient en prison. En août, une quarantaine d’Oromos étaient incarcérés, dont 18 enfants, et condamnés à 1 an de prison. En septembre, Moussa Ahmed Idriss, journaliste et dirigeant de l’opposition, a été arrêté en pleine nuit avec ses proches et partisans par un détachement de policiers armés. Idriss a été condamné à 4 mois de prison à l’issue d’un procès inique. Son avocat français s’est vu refuser le visa nécessaire pour se rendre à Djibouti. Le 2 septembre, Ali Meidal Wais, journaliste, et Daher Ahmed Farah (journaliste et dirigeant de l’opposition) ont été reconnus coupables de « diffusion de fausses nouvelles » à l’issue d’un procès sommaire (l’examen des recours formés par ces derniers est prévu le 20 novembre). Moussa Ahmed Idriss doit également répondre devant la justice sur le même chef d’inculpation à une date encore inconnue .

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDR) nous informe que le 16 octobre dernier, les détenus politiques parents d’un leader de l’opposition djiboutienne Ismaïl Guedi Hared, ont entamé une grève de la faim pour protester contre l’absence d’instruction de leur dossier (ils sont sous mandat de dépôt sans jugement depuis plus d’un an). Le 19 octobre, l’ensemble des détenus politiques ont suivi le mouvement de grève pour protester contre l’insalubrité des lieux de détention, les détentions arbitraires pour motifs politiques, et l’absence de soins médicaux. M. Mohamed Khadamy, détenu politique depuis septembre 1997, serait dans un état de santé alarmant. Le médecin de la prison n’a pu obtenir son hospitalisation. Me. Aref, sous surveillance policière incessante, fait l’objet de menaces de mort : cette situation est consécutive à l’expulsion de deux journalistes de France 2 ayant filmé plusieurs interviews de l’avocat au cours de leur séjour à Djibouti, et à la saisie de leurs cassettes par les services djiboutiens.

En réponse à notre lettre ouverte du 24 septembre 1999 faisant état de cette situation , le Ministre des Affaires Etrangères, M. Hubert Védrine, nous a fait répondre par les services de son ministère que « la France entretient un dialogue continu avec les autorités djiboutiennes sur ces questions, ce qui l’a conduite à exprimer son inquiétude devant les événements récents, dont elle espère qu’ils demeureront isolés ». Nous constatons qu’il n’en est rien. Nous constatons également l’absence d’effets de la coopération franco-djiboutienne en matière judiciaire.

Je vous demande de bien vouloir vous adresser au gouvernement pour connaître les suites qu’il compte réserver à cette situation. Elle est d’autant plus préoccupante que la présence militaire française à Djibouti lui prête caution.

Vous remerciant à l’avance, je vous prie de recevoir, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de ma meilleure considération.

Nom Adresse Signature.