04/03/2000 – DJIBOUTI: L’affaire Borrel n’est pas finie (Extrait LOI, n°894 – 04/03/2000 )

Les deux juges français en charge de l’instruction judiciaire sur la mort mystérieuse du juge Bernard Borrel en octobre 1995 à Djibouti, où il était conseiller auprès du ministère de la justice, vont entendre plusieurs personnes citées à ce sujet dans le récent témoignage d’un Djiboutien exilé en Belgique, Mohamed Saleh Alhoumekani.

(…)

Cela devrait concerner le chef de la sécurité présidentielle, Hassan Saïd, et le chef d’état-major de la gendarmerie, le colonel Madi Ahmed Cheikh (*) , qui ont tous deux porté plainte à Djibouti contre Alhoumekani et demandé à être entendus par les juges français. Ils pourraient entendre également Alain Romani, fils de l’ex-intendant de la présidence djiboutienne sous Hassan Gouled Aptidon, ou encore un Libanais, Adouani, emprisonné depuis 1987 pour un attentat commis à Djibouti.

Par ailleurs, Moumin Bhadon Farah, qui était ministre de la Justice en 1995 et dont Bernard Borrel était le conseiller, a demandé cette semaine, via son avocat français Roger-Vincent Calatayud, à être également entendu sur cette affaire.

Les juges Le Loire et Moracchini devaient être accompagnés à Djibouti par le procureur de la République de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, ou un de ses adjoints, ce qui donnait à penser que le chef de l’Etat djiboutien pourrait aussi s’entretenir avec les juges français.

(*) Note de l’ARDHD – (Torture)

Nous rappelons que le Colonel Madi Ahmed Cheikh fait partie des tortionnaires cités le plus souvent par ceux qui ont été torturés à Djibouti. Nous avons de bonnes raisons de penser qu’il pourrait avoir à expliquer et à justifier ses actes face à ses nombreuses victimes, un jour devant les juridictions pénales internationales. Consultez nos informations sur la torture à Djibouti .