15/06/2000 – ‘LA LIBERTE’ CHOISIT DE SUSPENDRE SES PARUTIONS HEBDOMADAIRES AVEC CE NUMERO 38.

Nous constatons que le contexte qui avait motivé le lancement de notre journal sur Internet a changé depuis trente-huit semaines.

Même si on ne peut pas encore parler d’un retour à la Liberté de la Presse à Djibouti (nous en sommes loin ! ) semble-t-il, nous notons les progrés accomplis depuis le mois de septembre 99 :

tous les journalistes djiboutiens ont été libérés : Amir Adaweh, Général Ali Meidal Wais, Moussa Idriss, Darer Ahmed Farah,

le Renouveau reparaît (dans quelles conditions : autorisé, toléré ou dans une semi-clandestinité ?),
Comme nous l’avions toujours écrit, LA LIBERTE devra cesser de paraître dès lors que ces deux conditions seront remplies. Elles le sont aujourd’hui et nous n’avons aucune raison de nous substituer auc acteurs djiboutiens, à ces journalistes qui font leur métier avec professionnalisme et qui sont présents sur le terrain.

Nous avons joué notre rôle pour les aider à retrouver leur liberté et nous en sommes récompensés. Il est temps pour nous de suspendre nos parutions régulières. Nous pourrions les reprendre dans la minute si le régime de M. GUELLEH en profitait pour recommencer la persécution des journalistes et de leurs journaux.

Cela ne veut pas dire que nous fermons le site de l’ARDHD. Il restera ouvert et consultable sous sa forme, d’abord parce qu’il constitue une incomparable source d’information sur 16 mois d’actualtié djiboutienne, vécue en direct, jour par jour et ensuite parce qu’il est à la disposition de tous les opposants djiboutiens au régime de M. Guelleh pour diffuser leurs informations dans le Monde.

Nous assurerons le relais de tous les journalistes, de tous les opposants, des syndicats et des associations, ainsi que de tous les journaux à chaque fois qu’ils nous enverront leurs articles et / ou leurs communiqués. Nous sommes confiants dans le fait qu’ils le feront régulièrement, car il serait dommage pour l’opposition djiboutienne de laisser la place libre sur Internet à un monopole aux ordres de M. Guelleh qui dispose de moyens d’Etat pour faire vivre des sites ‘officiels’.

Nous remercions tous les lecteurs et tous les abonnés qui nous ont suivi régulièrement dans notre action et qui nous ont écrit pour nous faire part de leur félicitations mais aussi de leurs critiques.

Nous remercions tous ceux qui nous ont transmis des informations et tout spécialement Jean-Paul NOEL ABDI, Président de la LDDH, qui nous a toujours transmis toutes ses informations en dépit des difficultés matérielles qu’il rencontrait. Le site continuera à diffuser ses communiqués mais sous une autre forme.

Enfin nous sommes heureux d’avoir contribué à ce que les anciens prisonniers politiques de Gabode et d’Ethiopie n’aient jamais été oubliés pendant cette période et que les enfants mineurs aient été libérés : notre action en leur faveur continue afin qu’ils soient retrouvés et pris en charge par une ONG.

Nous souhaitons bonne chance à tous les djiboutiens aux côtés desquels nous avons mené ce combat et nous formulons des voeux pour que le peuple dans son ensemble retrouve le plus rapidement possible la Paix, la Démocratie et un niveau de vie en amélioration constante. Continuez d’agir contre la dictature et ayez confiance dans l’issue de votre lutte.