28/06/02 Affaire Borrel: le corps a été exhumé et une autopsie pratiquée (Extrait AP)

PARIS (AP)
– Le corps d’un magistrat français décédé
en octobre 1995 à Djibouti, dans des circonstances que
tente encore d’éclaircir la justice, a été
exhumé jeudi du cimetière où il est enterré
en Haute-Garonne, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.

Trois experts
en médecine légale ont pratiqué une autopsie
sur la dépouille de Bernard Borrel à l’Institut
médico-légal de Toulouse avant de procéder
à l’inhumation du corps.

Ils devront
remettre leur rapport au juge d’instruction parisien Jean-Baptiste
Parlos dans les semaines à venir et tenteront de dire si
le magistrat s’est suicidé par immolation ou a été
assassiné, comme le soutient sa veuve.

Le corps de
Bernard Borrel avait été retrouvé carbonisé
le 19 octobre 1995 au lieu dit "Le Goubet", face à
l’île du Diable. La brigade criminelle avait conclu au suicide
par immolation alors que Mme Borrel est persuadée que son
mari a été victime d’un assassinat en raison de
ses fonctions de conseiller auprès du ministre djiboutien
de la justice.

La première
expertise médicale avait conclu au suicide. Une deuxième,
cette fois-ci privée et exécutée à
la demande de la veuve, avait conclu que le juge était
mort avant que le corps ait commencé à brûler.
Une troisième expertise, pratiquée en avril 2000,
avait éliminé la thèse selon laquelle Bernard
Borrel aurait pu être précipité par ses assassins
de la falaise qui surplombe "Le Goubet".

Un ancien
militaire djiboutien a relancé la thèse de l’assassinat
en accusant, sans apporter de preuves, l’actuel président
de la République de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh,
d’être responsable de la disparition du magistrat français.

En février
dernier, le juge d’instruction Jean-Baptiste Parlos s’est rendu
à Djibouti, en compagnie de Mme Borrel et de ses deux avocats.
En mars 2000, les deux précédents juges, dessaisis
par la suite, avaient procédé à plusieurs
reconstitutions sur les lieux du drame. AP