29/09/2011 (B623) Les chroniques du Sergent Ariko : Tentative de meurtre, maquillée au sein de la police nationale. (1ère partie)

Au moment où tout bascule au pays d’Ismail Omar Guelleh, les événements s’accélèrent chaque jour.

Le colonel Abdillahi Abdi Farah a échappé de peu à une tentative d’assassinat maquillée.

Selon les dernières informations reçues, ce serait un officier de la section des transmissions de la police, qui aurait été à l’origine de cette bagarre qui a failli coûter la vie au colonel de la police.

L’homme en question s’appelle Jallwaad. C’est un officier qui aurait demandé à intégrer le commandement des forces de police de l’ONU en Côte d’Ivoire. La liste des hommes choisis (pour des raisons tribales ?) pour cette mission devait être approuvée par le colonel Abdillahi Abdi de la police avant d’être envoyée à Washington pour que l’ambassadeur Robleh Olhayeh puisse la remettre au secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon.

C’est à ce moment que l’on a découvert que le colonel avait décidé d’inscrire cet officier sur une autre liste, celle des policiers qui vont être envoyés en Somalie, dans le cadre de la nouvelle mission suicide IOG – Cheik Sharif.

Mais l’officier en question est un proche de l’ancien ministre de l’intérieur Yacin Elmi Bouh.

On sait que l’ancien ministre de l’intérieur et le colonel ne s’entendaient pas du tout. Le ministre avait une nette préférence pour le lieutenant colonel Omar Hassan Matan, que la dernière dame de Djibouti prépare en sous-mains.

– Entre les deux hommes c’était la « bagarre » tous les jours !

Le colonel Abdillahi Abdi avait reçu le soutien de la première dame et il n’obéissait plus à son ministre. Le ministre était soutenu non seulement par le dictateur et mais aussi par son cousin, le chef de la sécurité nationale Hassan Saïd Kaireh .

La bataille pour le contrôle de la police et l’émission des passeports faisaient rage entre le Ministre de l’intérieur et le chef de la Police. Le lieutenant-colonel Gona, responsable de la police des passeports, n’obéissait qu’à son patron Abdillahi Abdi, tandis que le lieutenant-colonel Idriss Djama, numéro deux, ne prenait ses ordres que du ministre Yacin Elmi Bouh.

C’est surtout au moment des vacances que les deux camps s’affrontaient le plus afin de récupérer le maximum d’argent détourné obtenu contre la délivrance des laissez-passer (et des passeports) aux djiboutiens et des passeports aux étrangers.

Au lieu de rentrer dans les caisses de l’état, les recettes prenaient une autre direction -> Haramous City.

Yacin Elmi Bouh avait voulu plusieurs fois démissionné, car le couple régnant prenait ostensiblement fait et cause pour son ennemi personnel, le colonel Abdillahi Abdi.

Il est clair que certaines personnes avaient intérêt à la disparition d’Abdillahi Abdi, afin de le remplacer par le lieutenant colonel Omar hassani Matan.

– Cela pourrait-il expliquer les raisons d’un plan pour éliminer le colonel ?

Il a été dit que l’officier des services de transmission de la police nationale, mis en cause, était complément ivre le matin de la tentative. Comme il n’était pas vraiment lucide, il ne se souviendra de rien et il sera jeté à Gabode. Je pencherai plutôt pour la thèse d’une intoxication à la drogue ..

– Il a fait le sale boulot pour les autres.

Sauf que l’heure de la mort du colonel de la police n’a pas encore sonné.

L’officier « ivre » a été arrêté par les hommes de la brigade spéciale et conduit directement à la section de la brigade criminelle et des affaires spéciale de la police nationale.

Curieusement, l’arme utilisée par l’officier « ivre » appartiendrait à l’ex-garde du corps de Yacin Elmi Bouh.

Tous les soupçons se portaient déjà sur l’ex ministre Yacin Elmi Bouh et/ou son cousin le patron de la sécurité nationale Hassan Saïd.

Comment un officier peut-il être en état d’ébriété avancée dès 11h00 du matin ?

Le soir d’accord, mais pas le matin. De nombreux observateurs pensent que l’officier aurait été drogué par des hommes du SDS pour qu’il fasse le sale boulot à leur place.

Tout Djibouti se demande pourquoi on aurait voulu assassiner le colonel Abdillahi Abdi ? Et ce, après la mort de son cousin, chef d’état major de la gendarmerie nationale, le colonel Abdi Bogoreh.

C’est le deuxième officier qui réussit à échapper à une tentative d’élimination. Après celles d’Hassan Saïd et de son protégé le colonel Zakaria Hassan Aden (P’tit Zak).

D’autres pistes évoquent la main de deux personnes.

D’abord celle, possible, de la première dame qui veut mettre a tout prix son protégé, le lieutenant colonel Omar Hassan Matan, à la tête de la police nationale,
– En deuxième, le colonel Mohamed Djama de la garde républicaine, ce que je considère comme une piste à éliminer, même si les deux officiers se détestaient cordialement, mais pas au point de commettre un crime.

Donc la piste la plus crédible serait celle de Paulette.

– On sait que désormais à Djibouti, celui qui veut accéder à un poste de responsabilité doit nager dans du sang.

Prenons l’exemple du lieutenant-colonel Zakaria (P’tit Zak). C’est lui qui aurait tué à bout pourtant le colonel Abdi Bogoreh, qui avait pu échapper à la mort immédiate, grâce a l’intervention de son gardien et à la vigilance de son chauffeur : avant de mourir, il avait pu désigner à son épouse, les noms de son assassin et de ses complices.

Les membres de la tribu de feu colonel Abdi Bogoreh n’ont jamais caché leur détermination à laver l’honneur « de leur homme » dans le sang. Depuis ce jour le colonel Zakaria craint pour sa vie.

Il sait que les membres de la tribu de feu colonel Bogoreh veulent sa peau à tout prix.

Mais il ne faut pas négliger le fait que certains officiers osent maintenant défier le pouvoir en place. Ils n’hésitent plus à affirmer sur la place publique, leur insubordination.

Omar Guelleh aurait pu avoir décidé d’envoyer un signal fort à tous, avec cette tentative d’assassinat contre la personne du patron de la police nationale. C’est affirmer que la dictature n’acceptera pas de dissension en son sein. Une manière pour les proches barons et leur chef de rappeler qu’ils sont les seuls maîtres du jeu politique.

Après avoir mis au pas l’opposition, le dictateur qui se sent de plus en plus « Wass Wass » voudrait en finir avec les frondes au sein de son armée. Sans n’avoir consulte ses soldats, il les envoie pour une mission suicide en Somalie.

Comme je l’ai écrit dans une précédente chronique, le colonel Ali Soubaneh Chirdon avait refusé de prendre le commandement de cette force. Le colonel a protesté en disant qu’il est responsable du service national adapté (SNA) et non d’une mission d’intervention armée, qui a été décidée par un chef d’état irresponsable.

Finalement le commandement de cette unité a été confié au lieutenant colonel Osman Doubad Sougouleh, chef de corps du régiment d’action rapide (RAR). Dans ces sales affaires qui plombent le pays, les tribus alliées d’IOG commencent à prendre leur distance. La place occupée par une certaine Kadra Haid devenue trop envahissante, commence sérieusement à énerver les chefs de tribus.

Jamais une femme n’avait encore jamais osé donner son opinion sur des problèmes qui sont du ressort des seuls hommes.

Depuis quelques semaines IOG à déjoué tous les pronostics.

En milieu d’année, il a confié à son fils âgé d’à peine 23 ans, la charge de conseiller de son père pour les affaires religieuses. Cette énième provocation iogienne a suscité une levée de boucliers parmi les Oulémas du pays, comme Cheik Abdourahman Béchir, Falfalos, et bien d’autres.

Ils sont hostiles à ce qu’un gamin de 23 ans leur donne des instructions à eux les Oulémas sortis des grandes écoles islamiques. Les Oulémas ont carrément dit NON.

La réponse du père fouettard ne s’est pas fait attendre. A la veille de la célébration de l’Aïd el Fitr, il a fait placer en résidence surveillée certains Oulémas dont Abdourahman Béchir qui devait prononcer un grand discours sur les conditions de survie de la population de Djibouti. Le régime le boucla chez lui avec deux gardes républicains à sa porte.

– Du jamais vu a Djibouti.

Immédiatement l’info a circulé dans tout Djibouti. IOG a pris peur et cela pourrait expliquer le fait qu’il ait annulé au dernier moment la Garden party de la présidence.

C’est à ce moment que sa femme est tombée malade. Kadra a été transportée discrètement vers l’hôpital Bouffard. Le malheureux chef du protocole Djama n’était pas préparer pour expliquer devant le portail de la présidence les raisons de l’annulation de la réception alors que les invités insistaient, carton d’invitation à la main.

Par ailleurs, il est probable qu’Aïnache, le fils d’IOG soit malade. Il n’a pas pu continuer ses études universitaires. Selon certains, il souffrirait d’un mal dont seul Allah connaitrait le remède.

Si ce point était confirmé, cela expliquerait qu’IOG et Kadra, pour qui la vie de leur fils est plus importante que celle de tous les enfants du pays, auraient demandé l’intervention du Cheik qui est responsable de La Mecque.

Le Cheik a débarqué à Djibouti à leur demande. Curieusement le Cheick qui est l’Imam de la grande mosquée de la Mecque a été accueilli par l’ambassadeur Nofal de l’Arabie saoudite accompagné du fils du dictateur.

Le Cheick a été fort étonné en découvrant que le jeune qui l’accueillait avait 22 ans ! Face à sa surprise, on lui a dit que c’était le fils du chef de l’état mais on lui a caché qu’il est aussi le conseiller de son père dans le domaine de la religion.

Le Cheik a compris immédiatement l’astuce. On le conduisit à la résidence d’IOG « Haramous mer ».

Il n’en reste pas moins que ce jeune pourrait être malade et que ses parents affolés ne savent plus quoi faire. Aïnache ne parle pas : ce n’est pas un enfant comme les autres. De temps en temps, il assistait aux matches de foot sur le terrain de la caserne Omar Aline de la garde républicaine.

Il ne se mêle jamais aux autres jeunes de son âge. Des rumeurs disent qu’Allah aurait puni IOG pour tous les crimes qu’il a commis, en lui prenant la santé de son fils. Le couple princier de pacotilles sait que l’heure est grave.

Demain la suite.

Sergent Ariko
Londres