16/10/02 Nous avons reçu une contribution collective qui rassemble des écrits rédigés par plusieurs intellectuels djiboutiens éxilés au Canada. (Lecteurs)
DES
ÉLECTIONS QUI NE SERVENT A RIEN ?
Par NADIRA Hassan
Chargée de cours à l’Université De Moncton –
Canada
Éditorial
Les Djiboutiens se préparent
à la campagne électorale des législatives. Mais la question
suivante reste sans réponse.
A quoi bon élire
des députés? Si le dictateur, voleur et assassin,
garde tout les pouvoirs entre ses mains. Que se passera t-il? Allons nous
entrer dans une nouvelle ère démocratique ou le peuple souverain
choisira
librement les politiques capables de la sortir de la profonde crise,
économique, sociale, mais également morale, dans laquelle il
se trouve? Il
ne faut pas rêver.
Le départ de Gouled, si il a amené au pouvoir un nouveau dictateur
plus
porté sur la violence contre ses adversaires politiques, n’a pas bouleversé
pour autant le régime. Nous sommes toujours dans un modèle de
dictature
absolue.
Guelleh est de cette graine
d’aventurier arrivé en politique par le
plus grand des hasards? Dès le lendemain de sa prise au pouvoir, agressions
physiques, arrestations arbitraires, perquisitions violentes, carnages,
assassinats sont devenus les préceptes de gestion de son pouvoir qu’il
ne
veut jamais voir égratigné, a fortiori convoité par quiconque.
Alors, dans
une logique d’en découdre avec les potentiels prétendants au
pouvoir d’État,
il combine la manie machiavélique à la pratique « Gestapo
».
Car à Djibouti
le vrai pouvoir réside toujours au palais, et non au
parlement. La constitution donne à notre dictateur des pouvoirs tellement
astronomiques qu’on à l’impression que ce n’est plus un souverain,
un être
humain comme nous tous, un chef de l’État, mais Dieu sur terre. (Que
Dieu me
pardonne de ce blasphème). Et si par malheur, nous nous mettions en
tête de
contester cette réalité, nous risquons notre vie. Djibouti est
ainsi faite?.
Quant un pouvoir n’est
conféré ni par la légitimité populaire ni arraché
à la force du poignet, fût ce par un coup d’État, il y
a de fortes chances que ceux qui l’exercent par le hasard de la contingence
ou par l’usurpation historique n’aient pour tout style de direction que leur
propre humeur et ses variations pathologiques.
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ÉTATS
DES LIEUX
Par OSMAN Aden
Insuffler une nouvelle vivacité, le Djibouti peu nourrir toute sa population.
C’est la promesse que Guelleh a tenue au peuple de Djibouti, au moment ou
il s’apprêtait à être investit de la plus haute fonction.
Aujourd’hui après
plusieurs années de pouvoir, le constat est catastrophique, le désastre
visible à l’oeil nu, chômage, maladies (tuberculose Sida, paludisme),
détournement de deniers publics, corruptions, blanchiment d’argent
du crime).
Fiasco en politique extérieur.
Nos relations avec nos voisins sont plus
que problématiques.
Les mondanités, l’argent et le luxe, voilà ce qui intéressent
Guelleh
et son entourage. D’ailleurs les propos d’un ministre proche de Guelleh,
résume l’État d’esprit de nos dirigeants. Je cite « nous
les ministres ne
pouvons concilier à s’occuper des Djiboutiens et de nous mêmes,
car lorsque
les prérogatives ministérielles nous sont retirées et
que nous nous
retrouverons seul avec notre famille, c’est à ce moment que nous mesurerons
l’ampleur des erreurs de jugement que l’on peut commettre sur la nature
humaine. Les hommes sont ce qu’ils sont et qu’ils ne changeront jamais, car
les hommes suivent la loi de l’intérêt et nous sommes des hommes.
»
Les promesses non tenues, décentralisation (une vraie),respect de la
liberté de la presse, révision de la liste électorale,
organisation
d’élection municipale etc etc etc..
Guelleh est au pied du mur et les peu des membres du RPP sont des
poules sans tête.
En tout cas que de talent et d’habilité gaspillés par Guelleh
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SPIRITUALITÉ
DU FOU
Un fou rencontre MOUMIN
Bahdon et lui demande, Que fais tu là ?
Moumin répond
! Je veux monter au ciel
Le fou : Mais vous êtes en train de creuser un puits ?
Moumin : Oui, pour poser une échelle.
Le fou : Mais vous creusez si profondément ?
Moumin : C’est pour monter très haut au ciel.
Le fou : Creuser profondément pour aller très haut au ciel !
Où à t-on vu cela ? Si ce n’est chez nous (Djibouti) ?
Le fou : Éclairez-moi MOUMIN, vous creusez pour monter au ciel ?
MOUMIN Oui.
Le fou : J’ai compris, vous voulez entrer dans le gouvernement de Guelleh
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L’
EXCLUSION À DJIBOUTI
Par KADIDJA MAHAMOUD
Psychologue à l’hôpital Sainte Justine
Canada
Exclusion : le mot est
trop expéditif pour la réalité qu’il prétend embrasser.
Son usage abusif invite plus à la compassion qu’à l’intelligence.
Car il y a toutes sortes d’exclusion à Djibouti.
Le chômage, c’est
entendu, le principal pourvoyeur, beaucoup ont coulé, la prostration,
la misère psychologique, parfois l’alcoolisme et même la drogue
qui fait des ravages, les rivent à leur galère.
Ainsi la famille cellule
de l’individu social : celle où l’on naît, celle que l’on fonde
qui lient la gratification à la règle, n’arrive plus à
tenir son rôle. Si aujourd’hui la perte d’emploi « désocialise
» à ce point, c’est évidemment que les autres constituants
majeurs du tissu social se sont chez lui effilochés. C’est que la transmission
des valeurs patrimonial s’est brouillée ou affadie. C’est que la crise
du mariage a défoncé la famille, que les enfants des divorcés
représentent 27 pour cent de la jeunesse Djiboutienne. L’exclu est
à maints égards une victime de l’individualisme souverain.
Tels ne s’habillent pas
comme eux. Tels ne pensent pas comme eux. Tel est contre le gouvernement,
donc il faut le marginaliser.
Il y a un grand dommage
à enfermer derrière cette dénomination,
d’exclusion des hommes et des femmes de destins fort divers. De placer dans
une amalgame sommaire des catégories qui gagnent, pour être guéries,
à
n’être point confondues.
Distinguons d’abord la
cohorte, mais elle existe. De ceux qui choisissent leur marginalité
dans l’exil qui les fit aller à Paris, Bruxelles, Londres Ottowa etc.etc.etc.
Voyons ensuite, plus nombreux, les malheureux que ce siècle n’a pas
inventés, et que des assistances jadis familiale ou villageoise ont
exportés aujourd’hui vers la charité des grandes villes.
Et enfin les plus nombreux
de tous, ceux qu’un chômage soudain et l’absence d’immunités
personnelles font tomber dans une déchéance humiliante qu’ils
s’efforcent de cacher. Ceux-là, c’est la plaie nationale du chômage
qui les ruine. Il n’y a pas à s’étonner qu’une société
comme la nôtre dirigée par un certain Guelleh laisse tant de
misérables à la dérive.
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LA
CAMARILLA CLANIQUE ET FAMILIALE QUI NOUS GOUVERNE
Par Houssein Samod
Étudiant en Science politique
Canada
A Djibouti, ISMAIL OMAR
GUELLEH, implique dangereusement la gestion du pouvoir de l’État à
sa femme « Imelda Guelleh ».
On n’est pas en Sicile
mais on s’y croirait parfois tant l’implication
de la famille dans la gestion du pouvoir Djiboutien confine aux pratiques
mafieuses.
Guelleh qui est un grand
amateur de belles femmes, des beaux habits, de
belles tables et des beaux vins, bien que l’excès du vin n’est plus
aussi
vivace, Guelleh a aussi un sens très élevé de la famille.
Largement entouré
de sa famille de sang, d’alliance, clanique, même
l’ancien de Imelda est sollicité a partagé le bateau. Son beau
frère et
frère de Imelda veille jalousement sur la mamelle du pays. (DJAMA HEID)
D’ailleurs voici la
liste des gens qui nous gouvernent.
1- ISMAIL OMAR GUELLEH
2- KADRA HEID (Alias Imelda Guelleh)
3- DJAMA HEID (Beau frère de Guelleh)
4- ISMAIL TANI (Cousin de Guelleh)
5- ABDALLAH KAMIL (ex mari de Kadra Heid)
6- HASSAN SAID (cousin de Guelleh)
7- YACIN ELMI (cousin de Guelleh)
Guelleh est un homme méthodique
en ce qui concerne le placement de sa famille directe, d’alliance ou de circonstance.
Si Guelleh a de la peine à composer avec les autres partis Djiboutiens,
Guelleh et Imelda offrent par contre, l’exemple réussi d’une famille
recomposée.
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LA
FIN DU RÈGNE UNILATÉRAL DE GUELLEH SUR LA VIE POLITIQUE DJIBOUTIENNE
Si des élections
avaient lieu entre le 29 septembre et le 10 octobre 2002.
L’opposition unie serait majoritaire dans l’assemblée nationale
Djiboutienne. Les résultats reposent sur 1000 entrevues faites du 29
septembre au 10 octobre 2002, par les représentants du Droit dans les
villes
citées ci-dessous. D’un point de vue statistique, un échantillon
de cette
taille n=1000 est précis à 2,5 points prés, 19 fois sur
20.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
CIRCONSCRIPTION RPP OPPOSITION UNIE
DJIBOUTI VILLE 42 % 54
%
BALBALA 17 % 73 %
OBOCK 28 % 59 %
TADJOURAH 54 % 39 %
DIKHIL 46 % 47 %
ALI SABIEH 29 % 69 %
ÉLECTION MUNICIPALE
QUI SERAIT LE MEILLEUR
MAIRE POUR DJIBOUTI.
Les noms les plus cités :
1 DJAMA OMAR Ancien Ambassadeur
31 %
2 AHMED SAMIREH 19 %
3 OSMAN GOURESSE 16 %
4 AHMED BOULALEH 9 %
5 ABDALLAH KAMIL 7 %
6 DAHER POLICE (maire actuel) 5 %
7 MOHAMED MOUSSA TOURTOUR 3 %
8 HASSAN FARAH 2 %
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MOT
D’UN SAGE À IMELDA GUELLEH alias KADRA HAID
Les biens sont comme un
chapeau sur la tête. Seuls les chauves en ont besoin. Mais ceux qui
ont des beaux cheveux peuvent fort bien s’en passer.
Ô toi qui par négligence
est tombée dans l’océan de la cupidité!
Ignores tu pourquoi tu restes en arrière, les deux mondes vêtus
de deuil,
pleurent et tu demeures dans la désobéissance. L’amour du monde
a enlevé de
ton cour le goût de la foi, et tes vains désirs ont absorbé
ton âme.
Ô toi que ton injustice
rende ignorante admire un instant l’intégrité de
ceux qui ont les yeux fixés sur la voie de Dieu. Tant que tu seras
dans la
stupéfaction et la séduction de l’orgueil, tu resteras éloignés
de la
vérité.
Ô toi qui changes
à chaque instant! Toi qui as un pharaon dans la racine de
chacun de tes cheveux, tant qu’il restera un atome, il sera empreint de
fausseté.
Chasse la stupéfaction,
brûle l’orgueil et les suggestions de la nature
corrompue.
Qu’est le monde ma fille,
sinon un nid de passions avides, qui n’a pu
suffire à Pharaon et à Nemrod.
Aux yeux de Dieu ‘ Le
pire des hommes (masculin et féminin) est celui que
l’on honore parce qu’on le craint.
À suivre
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MENSUEL DES DJIBOUTIENS
ET DJIBOUTIENNES DE L’EXTÉRIEUR
LE
DROIT
OCTOBRE 2002
Directeur de publication
: Hassan Aden
Autorisation de publier : 1345678-2002-10-15
Adresse Postale : Le Droit
C.P. 1234
Succ Vanier H3A 3M8
OTTOWA-CANADA
Par HOUMED MOHAMED
Étudiant au H.E.C.
Canada.
Dans la période
de confusion idéologique et politique que Djibouti
traverse, les mots ne sont pas épargnés. La tendance est à
l’abstraction de
réalités pourtant bien concrètes. Le discours des hommes
politiques, relayé
par les journalistes de la nation, n’a jamais été aussi fumeux.
Que de fois
de puis de trop nombreuses années avons nous lu ou entendu l’expression
«
C est la crise. » Étymologiquement, crise vient du mot grec Krisis,
égale
décision, jugement, et phase décisive d’une maladie. Et le mot
a conservé en
Français, via le latin, son sens médical aigu.
On connaît les crises de goutte, les crises d’asthme fatales à
Proust,
les crises d’épilepsie de Flaubert. Mois graves, on peut-être
pris d’une
crise de colère, ou d’une crise de fou rire. Mais ces manifestations
sont
momentanées comme la fameuse crise économique de 1929.
Or la langue actuelle
du président I.O.G, de ses ministres ont tendance
à fausser le sens de ce mot. « Nous sommes en crise «.
A tel point parfois,
que le gouvernement juge utile d’écrire le mot avec une majuscule,
comme
s’il s’agissait de quelque allégorie, de quelque néfaste divinité.
La crise.
Quelle crise? Lorsqu’on se permet de dépenser des milliards pour des
festivités, de voyager avec enfants et bonnes en Europe et ailleurs,
au
frais de la population Djiboutienne. Lorsqu’on passe un décret qui
permet de
recevoir 10 millions de FD par mois à titre de loyer pour un palais
construit avec l’argent du peuple, de la corruption, de la drogue et de la
fausse monnaie.
De toute façon
aucune crise ne sautait durer longtemps, car l’étymologie l’en empêche.