18/06/03 (B202) La LDDH nous envoie plusieurs rapports d’information. 3 – Le musèlement de la Presse à Djibouti et les atteintes à la Liberté fondamentale d’expression.
NOTE
D’INFORMATION
DU 28 MAI 2003
La Presse Djiboutienne est bâillonnée :
il ne reste plus que la baïonnette n’est-ce pas ?
Les avant-goûts
des prochaines élections présidentielles de 2005 ;
Les premières victimes
sont les journalistes, il faut dès à présent les
mater, les mettre aux pas, attention à la presse gouvernementale.
Vraiment en République
de Djibouti, dire la vérité est un très haut risque !
Le mois de mai 03, est
devenu le mois noir de l’Histoire de la Presse nationale, toutes tendances
confondues ;
Pendant qu’on emprisonne les journalistes de l’Opposition, on affame ceux
de la Presse Gouvernementale ;
La journée du 28
mai 2003, est la journée la plus sombre pour la Presse Djiboutienne
:
– avec les procès
du Directeur de Publication du Journal » LE RENOUVEAU DJIBOUTIEN »
et Président d’un Parti de l’Opposition,
– la journée la
plus sombre pour la Presse Gouvernementale, avec les enquêtes de la
Police judiciaire, à la demande du Directeur de la RTD, pour peut-être
» outrage à un Directeur « , pour certainement avoir tout
simplement revendiqué leurs salaires et, sans aucun doute, avoir appris
l’ » existence d’un trou financier pour non paiement » par la Direction
de la Radio Télévision Djiboutienne (RTD), entre autres, pour
non paiement des salaires, en faveur du personnel de la RTD essentiellement
aux journalistes :
– des cotisations assurances,
accidents de travail, assurances maladies,
– des cotisations retraites
auprès de la Caisse Nationale de Retraite (CNR), et de l’Office des
Prestations Sociales (OPS).
En effet, si les Agents
de l’Etat ont perçu le 25 mai dernier les salaires du mois de mars
2003, les Agents de l’Etat en poste à la RTD ont eu en même temps
les salaires correspondant au mois de décembre 2002, soit trois mois
de retard par rapport aux autres fonctionnaires de l’Etat.
Comment est-ce possible
?
C’est probablement, les
revers de l’autonomie financière, phénomène qui apparaît
souvent, car non soumis aux rigueurs comptables du Trésor Nationale,
car non soumis aux contrôles inopinés, et sans être franchement
inquiété par la Chambre des Comptes, ou Cour des Comptes.
C’était le cas
avec l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, qui a été
incapable d’assurer régulièrement les indemnités des
parlementaires, c’est le cas aujourd’hui, pour le Directeur de la RTD, qui
est incapable d’assurer les fonctions de sécurités pour son
personnel, pour les professionnels de la Presse.
Fonctions de sécurités,
qui consistent, notamment aux paiements des frais d’hospitalisations, et »
demain » d’assurer la garantie aux travailleurs à percevoir leurs
assurances retraites, etc…
Les journalistes de la
RTD, après avoir appris, cette grave carence de la fonction de sécurités,
handicapant sérieusement l’avenir de leurs pensions de retraites, creusant
lourdement les retards des salaires, qui constituent en soi, à des
graves entraves aux Droits des Travailleurs, aux Droits de percevoir régulièrement
le paiement des salaires et autres émoluments à tous les Agents
de l’Etat, à toutes les Travailleuses et Travailleurs djiboutiens.
Choqués, les journalistes
de la RTD ont lancé un Appel de protestation et émis un Communiqué
pour organiser un simple Sitting dans la cour de leur lieu de travail.
Dés la publication
de ce Communiqué demandant le paiement des arriérés,
et la régularisation des différentes cotisations en faveur du
personnel de la RTD, la répression fut fulgurante.
Le » Grand Patron » de la RTD se sentant vulnérable, a pris
immédiatement des mesures draconiennes, à savoir :
– des suspensions des
salaires à l’égard de certains journalistes ;
– des intimidations ciblées ;
– des plaintes pénales contre » les fortes têtes »
» pleuvent à torrent » ;
L’un des journalistes
est particulièrement, sur » la ligne de mire » du Directeur
non journaliste de la RTD.
C’est ainsi que, M. ABDI
ADEN HADI s’est vu interdire l’accès dans l’enceinte de la RTD, par
des policiers en garde à la RTD, sans qu’aucune note justifiant cette
interdiction, n’ait été notifiée à l’intéressé,
et le policier était dans l’impossibilité de lui présenter
une note, ou un ordre écrit, lui interdisant l’accès, dans cet
Etablissement à caractère en bonne partie commerciale, avec
les recettes des publicités notamment.
Il semblerait que son
salaire soit immédiatement suspendu, d’ailleurs ce ne serait pas la
première fois, car dés que le sieur Directeur de la RTD s’énerve,
alors attention !
M. ABDI ADEN HADI, qui
avait été déjà victime d’une suspension des salaires,
a pu recevoir seulement ses salaires suspendus grâce à l’intervention
du Ministre de la Communication de la République de Djibouti.
La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) est outrée par ces mesures abusives contre
les journalistes, en général, en particulier contre les journalistes
de la RTD, qui ne demandent à ce que leurs droits sociaux soient respectés,
La LDDH lance un Appel
pressant aux Ministre de la Communication, pour mettre fin à de tels
Abus de Pouvoir ?
La LDDH lance un cri alarmant
au Ministre de la Justice face à la situation du Conseil du Contentieux
Administratif, qui serait bloqué encore par le Gouvernement, et de
saisir le Premier Magistrat, afin de mettre fin à une telle situation
abusive depuis 1996 interdisant toutes les poursuites contre les Abus de Pouvoir
et officialisant ainsi une volonté de maintenir l’impunité en
raison d’une politique foncièrement dictatoriale toujours en vigueur.
M.
NOEL ABDI Jean-Paul
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DIFFUSION D’INFORMATION
DU 1 JUIN 2003
Cette présente
Diffusion d’Information porte uniquement sur un résumé
du Droit de mise au point.
En effet la Note d’Information
du 28 mai 2003, sur la situation des droits
sociaux des journalistes de la Presse Gouvernementale, ayant fait
l’objet d’une controverse dans plusieurs milieux, le Président de la
Ligue Djiboutienne
des Droits Humains (LDDH) s’est rendu auprès du Directeur
de la Radio Télévision de Djibouti (RTD), pour s’informer plus
amplement de la
situation des journalistes de la RTD.
Le Directeur de la RTD
a rapidement reçu le représentant de la LDDH, qui
a agréablement apprécié l’accueil très courtois
et tient à remercier le
Directeur de la RTD de cette courtoisie exemplaire, qui, parfois et malheureusement,
fait défaut à certains Haut Décideurs de l’Etat en République
de Djibouti.
M.
NOEL ABDI Jean-Paul
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Droit
de Réponse
du Directeur de la RTD
» Contrairement aux
informations apportées par la Note d’Information de
la LDDH datée du 28 mai 2003 au sujet de revendication des arriérés
de salaires par
certain personnel de la RTD, après une enquête il s’agissait
d’un tract préparé et diffusé par M. Abdi Aden qui voulait
généraliser
ses propres problèmes vis à vis de la RTD.
Effectivement ce dernier
s’est vu suspendre son salaire depuis le mois de
Février 2003.
L’intéressé
est mis à la disposition de la fonction publique.
Depuis 1996, M. Abdi Aden
n’a fourni le moindre travail à la RTD.
D’autre part, les salaires
jusqu’au mois de février 03 ont été versés au
personnel de la
RTD contrairement à ce que vous avez marqué. Quant
à l’enquête de la police judiciaire elle concernait M. Abdi Aden
suite à l’agression
et la menace qu’il a proféré au Directeur de la RTD dans
le bureau de ce dernier « .
Reproduit
sans commentaire.