23/11/03 (B222) Communiqué de la LDDH : Trois ans après les Etats Généraux de la Justice, il est impossible de constater un changement tangible.

 


Photo RAWT 2002

Le Président

COMMUNIQUE DE PRESSE
DU 15 NOVEMBRE 2003

La Justice djiboutienne
est encore confisquée et elle donne l’impression d’une Justice orpheline
à la charge d’un tuteur accaparant.

Sans une vraie Justice
la bombe sociale ne peut que continuer à planer sur nos têtes,
l’instabilité sociale demeure à nos portes.

A quand une Justice totalement
indépendante, une Justice capable de dénoncer le blocage par
le Premier Magistrat du bon fonctionnement des différentes Juridictions
notamment le Conseil du Contentieux Administratif ou plus exactement le Tribunal
contre les Abus de Pouvoir ?

Faut-il considérer
, que cette importante Juridiction ne doit pas fonctionner avant les prochaines
élections présidentielles, afin d’assurer : – la continuité
des Abus du Pouvoir en place, – la continuité des détournements
non seulement des Biens et Deniers publics, mais aussi, – les détournements
des processus électoraux et par là, dés à présent,
s’assurer " d’un net détournement " des résultats
du prochain scrutin en 2005 ?

Il est temps aux Magistrats
de se mobiliser afin de constituer leur(s) syndicat(s) pour se libérer
et surtout mieux combattre et se prémunir contre toutes les possibles
pressions de tous genres, et les possibles interférences politico-financières.

Sur la rédaction du Rapport final.

Les assisses des Etats
Généraux ont duré quatre jours du 11 novembre 2000 au
14 novembre 2000 inclus.

Le Rapport final a terminé
ses travaux au mois de février 2001, soumis au Président de
la République, alors que la lecture et l’approbation d’une manière
générale du Rapport devraient en principe être approuvées
par les membres des assisses le 14 novembre 2000. Disons les assisses, malgré
elles, ont accordé un chèque en blanc.

Certes, on peut constater
qu’une certaine ampleur dans la rédaction a été donnée
à l’uniformisation des Droits : Modernes, Coutumiers, du Charia. Cette
ampleur donne l’impression que l’objectif principal était cette uniformisation,
alors que l’orientation essentielle dans les débats portait plutôt
sur l’état des lieux, l’état du dysfonctionnement de l’appareil
judiciaire et celui de proposer après diagnostics des solutions urgentes
et prioritaires.

Toutefois, la lecture
de ce Rapport montre qu’un travail important a été fait, néanmoins,
des éléments essentiels n’ont pas été mentionnés,
ce qui inéluctablement ne peut que porter des préjudices à
la bonne compréhension du dysfonctionnement et surtout à la
nécessité impérieuse de trouver des remèdes.

Il est vrai que les Recommandations
n’ont pas été clairement rédigées et qu’elles
ont tendance a être déviées de leurs objectifs premiers,
ce qui ne peut qu’annihiler la finalité des assisses.

En effet les Recommandations
ont été complètement enveloppées, totalement noyées
et confondues avec les analyses. Seul le titre " Recommandations "
est mis en relief.

La Ligue Djiboutienne
des Droits Humains, tout en saluant les travaux des assisses, considère
la rédaction de ce Rapport comme l’un des handicaps aux objectifs et
aux résultats escomptés, car les Recommandations apparaissent
comme bâclées et l’existence des lacunes dans les diagnostics
du dysfonctionnement donnent un goût amer comme lors d’une censure.

Pour ne pas alourdir ce
Communiqué de Presse, d’autres Notes et Diffusions d’Information seront
prochainement publiées pour montrer avec des cas précis le manque
de volonté politique du Chef de l’Etat.

NOEL
ABDI Jean-Paul