16/04/05 (B294) Folie de grandeur ou traité de manipulation de la Nation ? (Par Mohamed Qayaad)

A l’instar de la langue
dans la tradition saussurienne, la théorie offre un double visage : une
systématique volontaire, c’est- à -dire une cohérence, que
contrôle "le principe d’empirisme"(Hjelmslev) et ses trois
soucis : l’exhaustivité, la non-contradiction et la simplicité.

La Nation est régulièrement dénoncée comme un
instrument de pouvoir et un instrument manipulateur. Or, les critiques ne
semblent guère influer l’évolution de cet organe propagandiste,
qui consacre par ailleurs de plus en plus de temps à parler de lui-même.

J’ai donc choisi de partir d’un extrait précis -Biographie : un
visionnaire au service de son pays et de son peuple – paru dans la Nation
du 11/04/05, de façon à croiser les discours manipulatoires
et à préciser les attendus sur lesquels ils s’appuient, et,
examiner les faits .

Le rôle de tout(e) djiboutien(ne) est de savoir déjouer les manipulations
et la désinformation.

L’information dans ses colonnes est souvent fragmentaire pour ne pas dire
inexistante, difficile à obtenir et sujettée à l’opinion
des partisans.

Mais jusqu’où faut-il aller dans la quête de l’objectivité?
Après tout, les bonnes histoires peuvent aussi être le fruit de
simples citoyens.

Comment ne pas penser soudain aux élections mascarades (08/04/05), au
talon d’Achille de la démocratie, à l’illusion de la liberté, au
pouvoir usurpé? De quelle société avons-nous hérité?Et
surtout quelle est celle que nous lèguerons à notre tour?

MOF, l’auteur de l’article mentionné ci-dessus, ne sait plus nommer une
chose par son nom, tellement il est formaté à pratiquer le double
langage et les faux semblants.
Cette personne que l’on qualifie en psychologie de "pervers" ou
"pervers narcissique" utilise une stratégie de manière
quasi-spontanée et ce dans son expression la plus machiavélique.

D’où l’importance d’une prise de conscience et de faire face en répondant
par une démarche individuelle.

Ce maniaque de travail exagère les mérites de son Guide Providentiel
(IOG)ou déforme la vérité, il emploie des moyens malhonnêtes
en déformant, ou masquant la réalité pour atteindre son
objectif.Il a besoin d’étaler avec ostentation les mérites fantasmés
d’IOG.

Ce dernier dépense de l’argent de façon inconsidérée
pour parler de lui en terme élogieux.Il a besoin de créer autour
de lui une aura de grandeur.Et, il n’aura aucun mal à utiliser des
moyens frauduleux pour satisfaire son ambition.S’il ne peut accéder
à ce pouvoir, il deviendra destructeur du pouvoir, et tout ce qui représente
la hiérarchie.

Il est destructeur, surtout quand il développe une haine pathologique, une
fixation à l’encontre de quelqu’un.Il devient manipulateur, pervers
narcissique, trop égoiste pour rendre qui que ce soit heureux.

La seule personne qui l’intéresse c’est lui et son seul désir
est de satisfaire ces propres besoins en se servant des autres.

Il n’a aucun scrupule et est incapable d’avoir des sentiments autre que celui
de domination.

La vie ne peut pas se charger de lui rendre la pareille puisqu’il n’éprouve
aucune émotion, il est vide à l’intérieur.

Il est incapable de se remettre en question, rien n’est jamais de sa faute, il
culpabilise les autres je le cite " l’opposition a eu peur de m’affronter
".

Quant à MOF -l’auteur de l’article -, il essaie de séduire, de
plaire tout en nous détournons de la vérité historique-
celle de l’histoire politique de Djibouti-

Son travail vise à proposer une utopie chatoyante en lieu et place
de la grisaille quotidienne.

Il joue en permanence sur le registre des émotions, il oppose la morbidité
du réel à la perspective d’un amour idyllique avec IOG.

Les (les umpistes) voilà fixés mentalement à leur groupe
et surtout à l’image trop belle qu’ils se font du grand maître
!

Selon le psychiatre Jean Marie Abgrall, ce genre d’écrit ne peut que
s’appuyer sur une donnée fondamentale qu’est la mystification "La
mystification du discours s’appuie sur plusieurs éléments :

– la fabulation : le discours persuasif doit travestir le réel, le mythifier
(en passant par la falsification de l’histoire politique de djibouti),
– la simulation : l’orateur joue, il crée un personnage séduisant
(IOG),
– la dissimulation : l’orateur masque ses propres interrogations, il cache ses
doutes
– la séduction : l’orateur ne peut raconter sa fable si elle ne s’accompagne
pas du désir de l’auditeur de l’entendre jusqu’à son dénouement,
– le mépris : le persuadeur ne fait pas que travestir la réalité
à son discours, il truque aussi la relation."

L’auteur nous dit "Les historiens ont coutume [….] de quels historiens
parle-t-il?Veut-il réécrire l’histoire politique de djibouti?Alors
que l’on sait que l’homme en question a une moralité et un passé
peu glorieux.Veut-il délibérement falsifier les événements
historiques soit pour se justifier aux yeux de ce mégalomane soit pour
justifier un état de fait afin d’annihiler toute critique.

Ce genre de discours relève souvent des gens en souffrance, manipuler
les autres leur permet de se placer en supériorité sans se fragiliser.

Dans la dernière campagne présidentielle, la Nation et l’ADI
ont su utiliser tous les stratagèmes principaux de tromperie :

– usage intensif de la langue de bois séductrice par simplisme et stéréotypes, bataille
vaniteuse d’auto-justification d’une part et de diffamation des rivaux d’autre
part,
– farces et brimades,
– éducation moralisatrice (pieux mensonges et sainte colères)
tantôt répressives et maniaques, tantôt permissives et démagogiques…

Les récits invérifiables du passé d’IOG, confondus avec
la science de l’histoire, illustrée comme par caricature dans l’hagiographie
est la trame de notre auto-mensonge, permanent et flatteur.

Dans l’Ump de Djibouti, les opportunités manipulatrices triomphent
dans les sphères de l’argent, du sexe et du pouvoir.Ce sont les trois
domaines où les pièges sont faciles à poser, où
le bluff est tout puissant, où le paraître est, au départ
du moins, plus important que les qualités, où la rumeur est plus
puissante que la réalité.

Refusons
d’entrer dans le piège de la compassion aveugle, pour exiger que soit
enfin mis en oeuvre sa véritable nature de son rôle de collaborateur.

Alors, si ce n’est pas déjà engagé, pourquoi ne pas commencer……maintenant !

Mohamed
Qayaad