17/09/05 (B316) L’épuration nationaliste : un processus scandaleux de sélection et de déplacement massif de population, engagé en août 2003, par IOG et appliqué par son Ministre de l’Intérieur de l’époque Abdoukalder Doualeh Wais, originaire d’Ethiopie, se poursuit en silence avec la concentration dans les « camps de regroupement de Guelleh » de plus de 8.000 personnes ignorées de tous et interdites de mouvement. (ARDHD)


Abdoukalder Doualeh Wais, Ministre de l’intérieur de l’époque, avait été le promoteur et le grand coordonnateur de la sélection ethnique, des rafles, des reconduites brutales aux frontières et de l’internement des malheureux réfugiés.

Epuration nationaliste, déplacement massif de population et concentration à l’époque de plus de 30.000 réfugiés dans les camps de regroupement de Guelleh.

Dès juillet 2003, le régime dictatorial et sanguinaire de l’usurpateur Guelleh, assisté de son Ministre de l’Intérieur de l’époque, avait initié une vaste opération d’épuration nationaliste sur le territoire de la République. On a dit qu’à l’époque les opérations de menaces, de rafles, de reconduite sauvage aux frontières avaient pu concerner de 50 à 80.000 réfugiés à Djibouti. (Ces chiffres sont probalement en deça de la réalité ..)

Notre Association avait publié toutes les informations et avaient lancé de nombreux appels à la communauté internationale. de leur côté, par exemple, le HCR, Human Rights, Amnesty international, la FIDH, etc.. avaient dénoncé cette opération illégale et inhumaine.

Par la force, en train et en bus, ces malheureuses familles qui vivaient à Djibouti et qui contribuaient à l’économie locale en exécutant des travaux de premier niveau (femme de ménage, nounous, gardiens, ..) avaient été brutalement rejetées du pays en contradiction avec toutes les conventions internationales et il faut le dire avec le silence de la communauté internationale.


Image extraite / Copyright : Jacques Bouquard – Juin 2001
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Ces hordes de malheureux avaient été larguées dans les pays limitrophes, sans argent, sans bagage et personne n’a jamais réalisé une enquête pour savoir ce qu’ils leur étaient arrivés. On peut craindre une hétacombe, car les populations locales n’avaient certainement pas l’envie ni les moyens d’accueillir ces nouvelles bouches à nourir.


Photo Boris Heger – Site CICR
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Ceux qui avaient fait de la résistance avaient été internés dans des camps où ils étaient concentrés : Holl Holl, Ali Addé et probablement d’autres. Un profond silence était retombé sur cette affaire, ponctué extrêmement rarement par des informations dans La Nation. Le HCR a promis de prendre les choses en main et il a certainement mis en oeuvre des moyens pour assurer un minimum de ravitaillement de ces « camps de regroupement de Guelleh ».

Nous apprenons aujourd’hui dans l’ADI que 706 nouvelles personnes avaient été sélectionnées pour le grand départ, volontairement ou de force. On se garde bien de nous le dire … Mais surtout que 8.400 personnes seraient encore concentrées dans ces « camps de regroupement ». C’est un scandale et une honte pour ce gouvernement, un nouvel exemple du caractère dictatorial d’un régime qui pratique la torture, l’injustice, l’asservissement de la population et à l’instar de certains régimes si critiqués de l’avant-(2ème)guerre mondiale, la terreur, la délation, les forces policières spéciales, l’épuration nationaliste et les déplacements massif et arbitraires de population : tous les ingrédients d’un régime fasciste sont-ils réunis et mesurables ?

Qui aura le courage de le dire haut et fort ?

La recherche sur Internet est riche en information : CICR, organisations, indépendants, comme cet exemple d’un photographé indépendant de Nairobi (Boris Heger)


_____________________________ Un témoignage parmi tant d’autres

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(…) Après avoir traversé de grandes étendues désertiques que seuls troublent des hélicoptères américains à l’entraînement, nous atteignons le camp d’Awr Aoussa. Quelque huit mille demandeurs d’asile venant des pays voisins y sont rassemblés. Parqués en plein soleil, au milieu de nulle part, ils attendent que leur demande soit examinée. Le CICR effectue des visites régulières et permet aux familles de communiquer grâce à des messages Croix-Rouge.

Nous visitons ensuite un camp de réfugiés somaliens. Des gamins nous lancent des cailloux, mais se calment lorsque mes compagnons expliquent le but de notre visite. Je demande à un enfant ce qu’il veut faire quand il sera grand, il me répond: « Ben Laden ». Un héros dans cette partie du monde déshéritée et sans beaucoup d’espoir… le terreau est fertile.

La section femme
de la prison Gabode


Photo Boris Heger
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Consultation hautement recommandée aux lecteurs.

De retour en ville, nous entamons une séance de diffusion du droit international humanitaire aux forces de police, suivie d’une visite à la prison. Je me sens privilégié — il est rare pour un photographe de pouvoir pénétrer dans ces endroits. La prison des femmes me marque particulièrement. J’assiste à des « entretiens sans témoins », qui sont une des caractéristiques des visites du CICR aux détenues. Certaines détenues pourraient écrire des livres sur leur vie. Leurs histoires sont parfois incroyables, et souvent tristes.

Pendant un entretien, j’aperçois un sac en plastique sur lequel il est écrit « Dites simplement oui ! ». Oui à quoi? A la vie? Je trouve cela incongru dans un tel endroit et à un tel moment. Je prends une photo. Je ne sais pas si les gens comprendront, l’image n’a rien d’extraordinaire… certains moments sont marquants, même s’ils n’ont l’air de rien. (…)

Boris Heger
Photographe indépendant, Boris Heger réside à Nairobi.
www.boris-heger.com

___________________________ Extrait d’Afrikacom

Lien avec l’article : http://www.afrik.com/article6563.html

(…)Sans patrie


« Selon le gouvernement, près de 60 000 clandestins ont déjà quitté le pays, sans passer par le camp d’Aour-Aoussa. Pour beaucoup, il s’agissait de domestiques, pour les femmes, et de gardiens, pour les hommes. Nous n’avions pas l’impression qu’ils avaient des problèmes particuliers. Ils faisaient la navette entre leur pays et Djibouti. La plupart sont partis avec dignité », explique William Assare. Mais pour Mohamed Mahmoud, habitant de Djibouti-ville, « même s’ils n’avaient pas pris la peine de régulariser leur situation, nombre des clandestins qui ont fui le pays se considéraient comme Djiboutiens. Certains y vivaient depuis une dizaine d’années et sont partis en abandonnant leurs affaires, leurs commerces… ». Et se voient aujourd’hui dans l’obligation de recommencer leur vie dans un pays qu’ils ne connaissent que très peu voire pas du tout.