21/10/05 (B321-A) Tempête diplomatique en perspective : Djama Grandes oreilles annonce officiellement la rupture des accords de coopération judiciaire avec la France.

__________________________________ Note de l’ARDHD

Cette nouvelle est tombée jeudi. Ce n’est pas un hasard ! Elle survient après la conférence de presse de l’ARDHD, le procès du 18 octobre du Président de l’ARDHD, poursuivi en diffamation par le Général Zakaria et son conseil, Me AREF, considéré comme le Corbeau repenti et surtout la conférence de presse de Mme Borrel et de ses conseils.

Des questions se posent déjà :

– quelle va être la réponse fançaise ? Va-t-elle baisser le pantalon ou réagir fermement pour se faire respecter. Elle joue son image et son crédit sur la scène internationale.

– cela aura-t-il une incidence sur le délibéré des Juges français dans le jugement de la plaint de Zakaria. Normalement non, car la Justice française est indépendante et qu’elle devra juger en droit, les faits qui lui ont été présentés à l’audience.

Au fond, cela ne changera pas grand chose, car il y a bien longtemps que la coopération ne fonctionnait plus que dans un seul sens :

– Djibouti n’a jamais coopéré avec la France, dès lors que des nouveaux magistrats intègres, cette fois, instruisaient les dossiers.

– En revanche, la Justice française, avec une grande dignité, a accepté d’entendre les doléances de Zakaria et de poursuivre un citoyen français, défenseur des Droits de l’Homme et c’est à son honneur, même si la situation semble un peu déséquilibrée.

Les conséquences diplomatiques devraient être sérieuses dans les prochains jours. Comme l’écrivait le Canard enchaîné : « Autrefois, on aurait envoyé l’armée, mais elle y est déjà ! » . Alors dépôt d’une plainte à l’ONU ? Menaces de sanctions contre Djibouti ? Il faudra compter avec l’avis des américains, maintenant qu’ils sont installés sur place.

_______________________________ Extrait de La Nation

La Coopération Judiciaire 

entre Djibouti et la France rendue caduque
 


 


Toute coopération judiciaire entre Djibouti et Paris est pour l’heure suspendue a assuré hier soir le Procureur de la République Djama Souleiman Ali.


Dans une conférence de Presse tenue hier soir au Sheraton hôtel à l’occasion du dixième anniversaire de la mort du Juge Bernard Borrel qu’il a d’ailleurs qualifié  » de triste événement « , le Procureur de la République a affirmé qu’il n’y a plus désormais de  » coopération judiciaire entre Djibouti et la France « .


Cette décision s’explique par le refus d’une part de la justice française de transmettre aux autorités djiboutiennes le contenus des derniers rapports d’expertises effectués en France sur la disparition de défunt Juge et de la multiplication des convocations adressées à des hauts responsables djiboutiens alors que l’instruction du dossier se trouve dans une impasse totale depuis dix ans.


 


Nous avons tiré a-t-il dit, les conséquences du refus des autorités françaises de ne pas nous remettre des copies du dossier d’instruction alors qu’en matière de procédure pénale la base de tout traité de coopération est la  » réciprocité « .


 


Le gouvernement français a précisé le Procureur avait au départ répondu favorablement à notre demande mais il a du ensuite reculer par crainte de la pression des médias et du syndicat de la magistrature.


 


 » Aussi longtemps que nous n’avons pas reçu les copies du dossier d’instruction aucune nouvelle commission rogatoire dépêchée par Paris ne foulera le sol djiboutien  » a t’il souligné avec détermination.


 


 » Il faudra en outre que les juges d’instruction français cessent de convoquer des hauts responsables d’un Etat souverain comme s’ils étaient de simples citoyens français de Tarbes ou de Marseille  » a-t-il ajouté.


 


Le Procureur de la République a invité le gouvernement français de prendre ses responsabilités…  » nous avons assumés nos responsabilités à la France de souscrire aux   siennes et à la Justice française de nous dire la vérité  » a-t-il indiqué.


 


Même si nous n’avons pas les mêmes moyens nous avons notre  » dignité d’homme libre  » a estimé le Procureur qui a donné des éclairages nouveaux notamment à caractère politique sur les tentatives pour barrer la route dès 1999 à l’actuel Président Ismaïl Omar Guelleh.


 


Selon lui, la première commission rogatoire envoyée par Paris est arrivée à Djibouti à un mois de l’élection présidentielle alors que le pays était en pleine tension et crise politique marquée par la bataille que se sont livrés à cette époque de hauts responsables du gouvernement et qui tous prétendaient pouvoir succéder à l’ancien président Hassan Gouled   Aptidon.


 


Le Procureur de la République s’est longuement penché ensuite sur les derniers rapports des médecins légistes qui se contredisent dans les termes. Ils évoquent à la fois le suicide ou une probable intervention d’une ou de plusieurs personnes sans pouvoir établir formellement la cause du décès.


 


 » Une expertise est fondée sur des éléments matériels et des preuves scientifiques et non sur des probabilités  » a-t-il dit.


 


Selon le Procureur, la « probabilité » n’est pas « scientifique »…, il faut s’en tenir a-t-il dit aux faits et ne pas croire aux déclarations fantaisistes des avocats de Mme Borrel qui se livrent   à ses yeux  à un  » show «   de stars.


 


Le Procureur de la République a précisé que Djibouti n’acceptera plus désormais de subir un  » pilonnage médiatique et va réagir ». Même si certains estiment que l’attitude de la Justice djiboutienne a   été quelque peu  » naïve «   et a pleinement coopérer en ouvrant toute les portes mêmes celles de la Présidence de la République les choses vont dorénavant changer.


 


Le procureur a conclu  qu’aux yeux de nombreux magistrats français dignes et de grandes notoriété la Justice Djiboutienne s’est conduite jusque là de  » manière  remarquable  » mais a t’il ajouté ces derniers ne veulent pas parler de peur d’être immédiatement lynchés par une certaine presse française.