19/11/05 (B325) Association des Etudiants Djiboutiens : Lettre ouverte à Ismaël Omar Guelleh pour exprimer l’émotion suscitée par la mort d’un jeune, victime des Forces armées.

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

Le 17 novembre 2005

 

Monsieur le Président de la République,

Nous voulons attirer votre attention sur un acte odieux commis par les forces de l’ordre: l’assassinat d’un jeune lycéen manifestant son soutien aux chauffeurs de bus, minibus et taxis.

La population estudiantine dans son ensemble est attristée par cet événement. Nous ne comprenons pas un tel acte. Comment les forces de l’ordre ont pu tirer sur un jeune homme alors qu’il avait le dos tourné? Présentait-il une menace à la sécurité civile? Est-il possible dans notre société de laisser ces actes impunis?

Ces dernières semaines la France a connu des émeutes dans les banlieues dites difficiles. Quelques milliers de véhicules brûlés des gymnases flambant neufs détruits, des forces de l’ordre accueillis avec des jets de boules de pétanques et mêmes par moment des balles réelles. Et pourtant aucun jeune n’est mort, les forces de l’ordre ont su gérer ces événements avec beaucoup de professionnalisme. Et pour les quelques éléments de la police qui ont commis des bavures la sanction fut exemplaire.

Et à Djibouti, Abdallah Mohamed Mahmoud, un jeune lycéen non armé et manifestant pour une cause qu’il jugeait juste tombe sous les balles des forces de l’ordre.

Nous avions espéré l’annonce au moins l’ouverture d’une poursuite judiciaire à l’encontre du policier qui a tiré, dans l’hypothèse qu’il est lui et lui seul responsable d’un tel geste sinon la révocation de ses responsables hiérarchiques qui lui aurait donner l’ordre de tirer.

Nous voulons toujours croire que notre pays est un pays où l’impunité zéro est établie pour sa population ainsi que pour ses hauts responsables fut-ce les forces de l’ordre.

Nous voulons toujours croire que notre pays est le pays des hommes intègres.

Nous voulons toujours croire en la justice de notre pays.

Nous voulons toujours croire que les forces de l’ordre agissent dans l’intérêt de la nation.

Nous voulons toujours croire que justice sera rendu sur cet événement tragique.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre parfaite considération.