20/03/06 (B342-A) LDDH : communiqué pour dénoncer l’incarcération des quatre syndicalistes et les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont détenus.



Le Président

NOTE D’INFORMATION
DU 19 MARS 2006

La LDDH dénonce
les conditions de détention à Gabode.

Les conditions carcérales en mars 67 étaient-elles les mêmes que maintenant
?

La prison centrale de Gabode, dont les locaux délabrés et insalubres sont
connus de tous, accueille des détenus soi-disant en détention provisoire
dans des conditions inhumaines (on n’est pas en Irak).

Certains détenus placés dans la cellule dite « dépôt » attendent d’être
jugés depuis de longues années et semblent pratiquement oubliés. Combien
sont-ils au juste ?

Plus d’une centaine. est-il vrai que le doyen de ces détenus oubliés au «
dépôt » attendrait son jugement depuis plus de 14 ans ?

Peut on parler de dépôt provisoire dans ce cas là ?

Cela ressemble fort bien à une séquestration abusive, indigne d’un pays
disposant des lois bien écrites en matière de procédure pénale.

La vie quotidienne dans cette sinistre prison est particulièrement difficile
pour les détenus dont l’alimentation se résume finalement au pain sec, riz
et fayots (haricots secs bouillis) en quantité insuffisante. Qu’on en juge à
travers les trois repas quotidiens (parfois deux) servis aux prisonniers.
Comme dirait un Ministre de la Justice : « ils ont au moins quelque chose à
se mettre sous la dent même si ça sent le pourri».

La distribution de l’alimentation se fait par salle commune et comme suit. :

1. le petit déjeuner est servi à 8h30 du matin. C’est en tout et pour tous
un verre de thé noir qu’on doit consommer avec la baguette de pain rigide
(est-ce le reliquat des ouvres de bienfaisances ?) ;

2. le déjeuner est servi à 12h. C’est un petit bol de riz blanc sans
assaisonnement par détenu (on n’est pas à la guerre du Vietnam). Ce riz a la
forme d’une brique de construction. Pour pouvoir le manger sans s’abîmer les
dents et l’appareil digestif, le détenu l’égoutte et le sèche, ainsi le riz
effrité est consommé par graine comme les cacahuètes ;

3. le dîner est servi à 17h de l’après midi. Il est d’une baguette de pain
rarement bien cuite. Ce morceau de pain sec, rigide est de 20cm de longueur
et de 3 cm de diamètre comme mensuration. On a droit en plus à un verre de
thé noir très pauvre en sucre. Et rarement une ou deux fois par semaine des
haricots blancs préparés avec une mixture d’eau et d’huile et qui se
cristallise au contact des mains comme de la chaux sur le mur.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) rappelle de la nécessité,
par les autorités judiciaires notamment par les Juges debout, d’appliquer
et de veiller rapidement aux dispositions des articles 133 à 139 du Code de
Procédure Pénale de la République de Djibouti.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande au Ministre de la
Justice chargé des Droits de l’Homme et du Centre Pénitencier d’accorder une
attention toute particulière aux conditions de détentions inhumaines et
inadmissibles dans la Prison de Gabode.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est à la disposition du
Ministre de la Justice dans le cadre de la formation du personnel
pénitencier en particulier dans le domaine des Droits de l’Homme et de la
dignité humaine.

M. NOEL ABDI Jean-Paul