13/07/06 (B358-B) Nous les ânes ! (lecteur)

Nous les ânes, nous n’utilisons pas la violence pour conquérir le pouvoir.

Tandis que vous, qui vous êtes auto-qualifiés d’humains, vous ètes d’un naturel hautain, accapareur, destructeur et insupportable.

Je suis né, ici, dans le quartier d’Ambouli : je suis donc un âne.

Comme j’aimerais être le premier âne à déposer ma candidature pour les prochaines élections présidentielles. Candidature citoyenne

L’auto-qualifié « humain » se nomme Ismaël. Est-il plus intelligent que nous les ânes ?

Bien sur, comme je suis un âne, je ne peux pas répondre à cette question et cela me serait interdit de toutes les façons par les gardes des humains ! Mais ce que je sais c’est que nous les ânes, nous ne torturons pas, nous ne violons pas, nous n’emprisonnons pas. En plus, nous nous interdisons de regarder les femmes des autres, pour les soustraire à leurs premiers maris : suivez mon regard !

Regardez ces « humains » ! Certains se font coudre des galons sur leur tenue et ils en rajoutent tous les jours. Ils se disent Colonels, Généraux. Ceux là, ils apprécient la compagnie des ânes, surtout lorsqu’elles font partie du sexe féminin et qu’elles sont implacablement soumises « hiérachiquement » à leurs pulsions, le soir, dans les casernes.

Pour les ânesses, nos soeurs, il n’est jamais prudent de passer à proximité des apppartements des Généraux humains dans les camps militaires …. Chez les humains, on appelle cela « les passer à la casserole … »

Monsieur le Juge, nous, le troupeau d’âne que l’on appelle le Peuple, nous n’avons jamais commis le moindre crime. Nous travaillons dur quand les humains nous emploient, encore plus dur, quand ils nous payent. Nous essayons de réaliser des économies pour assurer l’avenir de nos enfants, mais nous avons du mal à les soustraire à la cupidité de ces humains qui prétendent être nos guides élus librement. Nous ne lançons pas de grenades sur les avenues. Nous ne volons pas l’argent de nos voisins. Nous n’accumulons pas des richesses inutiles.

Nous avons cru à l’Indépendance ! Au début, nous n’avions pas compris qu’elle nous serait immédiatement confisquée par les humains. Mais attention, lorsque le foin commence à manquer dans l’étable et que les petits ânes ont faim, les grands ânes sont capables de combattre …

Monsieur le Juge, nous demandons peu de choses : la liberté, la justice, l’égalité de traitement et surtout l’abolition de l’apartheid entre les ânes et les humains.

Est-ce si difficile ?

Lecteur
Ottawa