27/01/07 (B380) REUTERS Attaque au mortier contre une base éthiopienne en Somalie (Info lectrice)

MOGADISCIO
(Reuters) – Quatre obus de mortier ont été tirés dans
la nuit de vendredi à samedi sur un camp des forces éthiopiennes
près de Mogadiscio, dernière en date d’une série d’attaques
contre les alliés du gouvernement provisoire qui a repris récemment
Mogadiscio aux forces islamistes.

On ignore
dans l’immédiat si l’attaque, survenue à Darmoley, à
10km au nord de la capitale, a fait des victimes.

Cette
frappe intervient à la suite d’une série d’attaques faisant
craindre l’avènement d’une guérilla contre les forces gouvernementales
et éthiopiennes qui, au terme de deux semaines de combats, ont repris
la capitale et la partie du sud du pays qui leur échappait.

"Des
inconnus ont tiré quatre obus de mortier sur une base éthiopienne
à Darmoley. Je ne dispose pas d’informations sur des morts ou des blessés",
a déclaré une source gouvernementale contactée au téléphone
par Reuters.

Par ailleurs,
la police est en train de questionner un homme au sujet d’un tir de mortier
qui a fait cinq blessés mercredi à l’aéroport international
de Mogadiscio.

"La
police a arrêté un homme soupçonné d’implication
dans l’attaque contre l’aéroport. Elle est en train de l’interroger",
a déclaré un porte-parole du gouvernement, Abdirahman Dinari.

UN
POUVOIR FRAGILE

Après
ces attaques, les soupçons s’orientent vers l’Union des tribunaux islamiques,
mais le gouvernement compte d’autres ennemis, dont des chefs de guerre, des
milices claniques et des criminels divers, tous équipés comme
des forces armées.

Dinari
a ajouté que 23 personnes, dont de hauts responsables islamistes qu’il
n’a pas identifiés, avaient été transférées
à Mogadiscio après avoir été remises au gouvernement
par les autorités kényanes, qui les ont arrêtées
pour avoir tenté de franchir la frontière.

Beaucoup
craignent que la Somalie ne retombe dans l’anarchie qui s’est installée
quand des chefs de guerre ont renversé en 1991 le défunt dictateur
Mohamed Siad Barré.

Le gouvernement
provisoire du président Abdoullahi Youssouf, formé à
l’issue de négociations de paix qui se sont tenues au Kenya fin 2004,
marque la 14e tentative de rétablissement d’une autorité centrale
dans ce pays depuis 1991.

Mais il
n’a réussi à pénétrer dans la capitale que le
29 décembre dernier, avec l’appui crucial de l’armée éthiopienne,
et il doit encore rétablir durablement l’ordre dans la ville.

Il a demandé
pour ce faire le déploiement d’une force de maintien de la paix et
l’Union africaine s’est prononcée en faveur d’un contingent de près
de 8.000 hommes qui remplacerait les soldats éthiopiens. Ces derniers
n’ont pas bonne presse en Somalie, où beaucoup considèrent l’Ethiopie
comme un pays ennemi.

L’Ouganda,
le Malawi et le Nigeria ont promis des soldats. Le Mozambique et d’autres
pays envisageraient aussi de participer à cette force. L’Afrique du
Sud et le Rwanda ont pour leur part exclu tout déploiement.