14/02/07 (B382) Le Figaro / Le président djiboutien convoqué dans l’affaire Borrel (2 dépêches et un rappel de la chronologie de l’affaire)

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La
juge Sophie Clément demande à Ismaël Omar Guelleh de témoigner
dans l’enquête sur la mort troublante du juge français.

La juge d’instruction parisienne chargée de l’enquête sur la
mort du magistrat français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti
a convoqué le président de ce pays. Ismaël Omar Guelleh,
qui occupait déjà ce poste à l’époque, doit
justement se rendre à Cannes demain et vendredi pour le sommet France-Afrique.

Mais cette convocation en tant
que témoin est symbolique : Guelleh est protégé par l’immunité
dont bénéficient tous les chefs d’Etat en exercice. Il semble
donc très improbable qu’il réponde favorablement à
la juge.

En octobre dernier, celle-ci avait
lancé des mandats d’arrêt internationaux contre deux Djiboutiens
soupçonnés d’être impliqués dans l’éventuel
assassinat du juge Borrel. Elle souhaite notamment recueillir les ADN de ces
hommes pour les comparer aux traces découvertes récemment sur
le short que portait le magistrat le jour de son décès. L’enquête
avait dans un premier temps conclu à un suicide, avant que d’autres
expertises ne viennent étayer la thèse d’une mort violente.

L’affaire Borrel
est une véritable épine diplomatique dans les relations entre
la France et Djibouti, un pays qui accueille une importante base militaire
française. La veuve du magistrat, Elisabeth Borrel, accuse même
le président Guelleh d’être le commanditaire de l’assassinat
de son mari.

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Le
président djiboutien convoqué dans l’affaire Borrel

Le
président Ismaël Omar Guelleh se rendra à Cannes jeudi
et vendredi pour le sommet France-Afrique.

Le
président Ismaël Omar Guelleh se rendra à Cannes jeudi
et vendredi pour le sommet France-Afrique.

Le ministère
français de la Justice précise qu’en raison de son "imminuté"
Ismaël Omar Guelleh "ne peut être contraint de témoigner"
dans l’enquête sur l’affaire de la mort troublante du juge français.

La juge
d’instruction parisienne chargée de l’enquête sur la mort du
magistrat français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti a convoqué
mercredi le président de ce pays. Ismaël Omar Guelleh, qui occupait
déjà ce poste à l’époque, doit justement
se rendre à Cannes jeudi et vendredi pour le sommet France-Afrique.

Mais cette
convocation en tant que témoin est symbolique : Ismaël Omar Guelleh
est protégé par l’immunité dont rappelé que le
chef d’Etat djiboutien «ne peut être contraint de témoigner».
Il semble donc très improbable qu’il réponde favorablement
à la juge.

Elisabeth
Borrel souhaite que Guelleh soit entendu

En octobre
dernier, la juge Clément avait lancé des mandats d’arrêt
internationaux contre deux Djiboutiens soupçonnés d’être
impliqués dans l’éventuel assassinat du juge Borrel. Elle souhaite
notamment recueillir les ADN de ces hommes pour les comparer aux traces découvertes
récemment sur le short que portait le magistrat le jour de son décès.
L’enquête avait dans un premier temps conclu à un suicide,
avant que d’autres expertises ne viennent étayer la thèse
d’une mort violente.

L’affaire
Borrel est une véritable épine diplomatique dans les relations
entre la France et Djibouti, un pays qui accueille une importante base militaire
française. La veuve du magistrat accuse même le président
Guelleh d’être le commanditaire de l’assassinat de son mari. Interrogée
sur LCI, Elisabeth Borrel a souhaité qu’il comparaisse devant un juge.
«J’attends qu’on ne s’arrête pas aux auteurs matériels
et qu’on nous trouve le mobile pour remonter aux commanditaires», a-t-elle
déclaré.

Chronologie
de l’affaire Borrel

– 1995

– 18 oct:
Bernard Borrel, magistrat français détaché comme conseiller
du ministre djiboutien de la Justice, retire de sa banque l’équivalent
de 32.800 euros qu’il laisse à son domicile de Djibouti avec deux lettres.

– 19 oct:
Son corps à demi carbonisé est découvert dans la région
du Goubet, à 80 km de Djibouti-ville.

– 2 nov:
L’enquête djiboutienne conclut au suicide.

– déc:
Ouverture d’une information judiciaire à Toulouse pour "recherches
des causes de la mort".

– 1996

– 6 fév:
Les faits sont requalifiés en assassinat.

– 15 fév:
Une autopsie révèle que le juge était mort lorsque son
corps a été brûlé.

– 1997

– 8 juil:
Une étude médico-légale française privée
conteste le rapport d’autopsie djiboutien.

– 31 oct:
L’instruction est confiée au tribunal de Paris.

– 1999

– déc:
Un ancien membre de la garde présidentielle, Mohamed Saleh Alhoumekani,
affirme avoir entendu, le jour de la mort du juge, cinq hommes déclarer
à l’actuel président Ismaël Omar Guelleh, alors directeur
de cabinet, que le "juge fouineur est mort" et qu’"il n’y a
pas de trace".

– 2000

– mars:
Reconstitution à Djibouti. Un rapport médico-légal conclut
au suicide.

– 2002

– juin:
Deuxième exhumation du corps. Les expertises jugeront en novembre le
suicide "peu plausible".

– 19 nov:
Plainte d’Elisabeth Borrel pour "subornation de témoin" après
les révélations d’Ali Iftin, ancien officier djiboutien, affirmant
que Hassan Saïd, chef des services secrets djiboutiens, l’a obligé
à mentir.

– 2004

– 29 mars:
Le ministère de la Défense transmet à la justice douze
notes de la DGSE. L’une d’elles, datée du 21 janvier 2000, fait état
de deux témoignages affirmant que l’entourage du président Guelleh
a ordonné l’assassinat.

– 20 oct
: La justice de Djibouti réclame la communication du dossier français.
Refus le 8 février 2005.

– 2005

– 7 jan:
La cour d’appel de Versailles ordonne l’audition d’Hassan Saïd et sa
confrontation avec M. Itfin.

– 17 mai:
La justice française convoque vainement comme témoin le président
Guelleh.

– 2006

– 28 juin:
Des empreintes génétiques qui pourraient appartenir aux assassins
du juge Borrel, ont été découvertes sur le short du magistrat
annonce l’avocat de Mme Borrel.

– 1er
oct: mandats d’arrêt contre le procureur de la République Djama
Souleiman et Hassan Saïd, pour une éventuelle "subornation
de témoins".

– 9 oct:
Elisabeth Borrel publie un livre et accuse la France de s’opposer à
la manifestation de la vérité.

– 19 oct:
mandats d’arrêt visant Awalleh Guelleh et Hamouda Hassan Adouani, repris
de justice soupçonnés d’être les exécutants, afin
de comparer leur ADN aux empreintes génétiques trouvées
sur le short du juge.

– 2007

– 14 fév:
Le juge d’instruction demande à entendre comme témoin le président
Ismail Omar Guelleh qui doit participer au sommet Afrique-France à
Cannes, le 16.